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1959 - Université Libre de Bruxelles

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252 J. STENGERS<br />

Malines, confiant sa pensée à un correspondant, exprimait<br />

l'opinion que les <strong>Université</strong>s <strong>de</strong> l'Etat n'étaient <strong>de</strong>stinées à<br />

être maintenues que « provisoirement», « car si les établissements<br />

libres prospèrent au point <strong>de</strong> les rendre inutiles, leur<br />

suppression ne manquera pas d'avoir lieu» C).<br />

Cette même année 1835, d'ailleurs, dans un texte cette<br />

fois officiel - le rapport parlementaire que nous avons déjà<br />

cité - Adolphe Dechamps envisageait la possibilité que les<br />

institutions libres progressent à tel point « que les universités<br />

<strong>de</strong> l'Etat <strong>de</strong>viennent à peu près désertes». Et fidèle à sa conception<br />

<strong>de</strong> l'abdication progressive <strong>de</strong>s pouvoirs publics en<br />

matière d'enseignement, Dechamps, toujours. ouvertement,<br />

exprimait l'espoir que les choses se passeraient bien ainsi :<br />

« Cette prévision », écrivait-il, (c'est-à-dire les universités <strong>de</strong><br />

l'Etat <strong>de</strong>venues désertes), « tous ceux qui ont foi dans la<br />

liberté doivent la nourrir (') ».<br />

Le péril que constituait la création <strong>de</strong> l'<strong>Université</strong> <strong>de</strong><br />

Louvain, en 1834, était donc un péril réel, et il apparaissait<br />

comme d'autant plus immédiat que les <strong>Université</strong>s <strong>de</strong> l'Etat,<br />

nous l'avons vu, se trouvaient dans une situation extrêmenlent<br />

précaire. Comment les libéraux pouvaient-ils réagir P Ils<br />

n'étaient pas les maîtres <strong>de</strong> l'Etat. Aucune commune belge<br />

n'aurait pu fon<strong>de</strong>r une université. Pour riposter à la menace<br />

catholique, il n'y avait donc qu'une seule voie possible: c'était<br />

d'user soi aussi <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> la liberté d'enseignement.<br />

Comme l'a écrit l'historien <strong>de</strong> l'<strong>Université</strong>, Van<strong>de</strong>rk.in<strong>de</strong>re,<br />

« le parti libéral créa l'<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong>» CO).<br />

Telle fut la raison principale <strong>de</strong> la réaction <strong>de</strong>s libéraux.<br />

Ce ne fut cependant pas la seule. La fondation <strong>de</strong> Louvain les<br />

fit d'autant plus frémir qu'elle leur apparut non seulement<br />

(8) A. SIMON, Le Cardinal Sterckx, op. cit., t. 1 er , pp. 306-307. Même<br />

dans sa correspondance avec le chef du cabinet, <strong>de</strong> Theux, Sterckx n 'hésitait<br />

pas à s'exprimer <strong>de</strong> la même façon, sans aucun détour. Puisque l'on<br />

préfend qu'il est impossible <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la religion la base <strong>de</strong> l'enseignement<br />

dans les <strong>Université</strong>s <strong>de</strong> l'Etat, écrivait-il à <strong>de</strong> Theux en mars 1835,<br />

(c il ne reste qu'à les supprimer ». cc La nécessité semble cependant permettre<br />

qu'on en conserve ou tolère <strong>de</strong>ux jusqu'à ce que les universites<br />

libres suffisent pour l'enseignement supérieur» (dans A. SIMON, L'Eglise<br />

catholique et les débuts <strong>de</strong> la Belgique indépendante, op. cit., p. 96).<br />

(9) Doc. parl., Chambre, 1834-1835, nO 134, p. 10.<br />

(I0) L. VANDERKINDERE, L'<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong>, 1831,-1884, op. cil.,<br />

p. 14.

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