1959 - Université Libre de Bruxelles

BIBLIOGRAPHIE 131
l'Extrême-Orient. De Vries s'est attelé avec succès à la tâche de retracer
ll'historiographie des Pays-Bas, depuis le missionnaire frison du
Ville siècle, Liudger, jusqu'à' l'actuelle Algemene Geschiedenis der Neder­
Landen, Il y a là seize pages excellentes où ne sont pas plus oubliés Emo
et Menko, Pieter Bor,' Uytenhagen, de Mist, que Fruin, Huizinga et
Pieter-Catharinus-Arie Geyl. Luykx, de son côté, part des Miracula Sancti
Remacli pOUf' atteindre, en onze pages, l'impressionnante liste des historiens
belges contemporains, en passant par Sigebert de Gembloux,
Philippe de Commines, Jean Des Roches, Louis Dewez, Henri Pirenne.
Inutile de dire que ce résumé substantiel englobe aussi bien les historiens
de langue française que ceux d'expression néerlandaise.
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Passons aux critiques. A propos d'une encyclopédie, il y a toujours
moyen d'en faire. Est-il bien nécessaire de consacrer quelques lignes à
Serge Alliloejew, père de la deuxième femme de Staline? Pourquoi citer
Barnave et non Barère de Vieuzac, membre du Comité de Salut public?
L 'œuvre souffre un peu de son hybridisme. Elle a un caractère universel
mai~ la part du lion y est réservée - les rédacteurs ne le dissimulent
pas - à la Belgique, à la Hollande et à leurs domaines ou anciens
domaines de par-delà les mers. Il en résulte que l'auteur de l'article
Belgique, par exemple, a pu diposer de quatorze pages de texte serré
sur deux colonnes, tandis que le rédacteur de l'article Etats-Unis d'Amérique
du Nord a dû réaliser ce tour de force de dire ce qu'il jugeait
indispensable en neuf pages 1
Les légendes accompagnant les illustrations sont parfois insuffisantes,
témoin celle qui figure sous le diptyque d'Anastase 1 er , empereur
de Byzance (p. 234). J'incline à croire que la sène représentée sous
le trône du monarque fait allusion à un acte de bonté du beau sexagénaire
« à la double prunelle». C'est lui, en effet, qui bannit des spectacles
publics les combats d'animaux sauvages (des ours en l'espèce)
contre des bestiaires.
En manière de conclusion, disons que l'œuvre est en tous points
digne des publications Elsevier. Il est regrettable que le besoin de
gagner de la place ait contraint les éditeurs à user de caractères romains
très jolis (1) mais disposés sur des lignes fort serrées, formant des
alinéas compacts. MM. de Vries et Luykx méritent des compliments particuliers
pour avoir veillé à ce que les articles aient un caractère objectif,
chose d'autant plus nécessaire que certaines biographies d'hommes
non encore défunts ne peuvent qu'éveiller des souvenirs fâcheux dans
l'esprit de beaucoup de Hollandais et de Belges. Dans une encyclopédie,
chaque collaborateur est obligé d'obéir à certaines règles générales de
façon à ce qu'il n'y ait pas disproportion flagrante entre les diverses
contributions. Si les rédacteurs en chez avaient demandé aux auteurs de
procéder eux-mêmes à des amputations, il y aurait eu bien des chances
que ces derniers déclarent d'intérêt capital tout ce qu'ils avaient écrit;
si les amputations furent faites à leur insu, il y a dû y avoir, non sans
quelque raison, des cris, des pleurs et des grincements de dents. TI me
plaît de dire qu'en feuilletant le tome 1 er je n'ai rencontré aucun article
qui me soit apparu visiblement tronqué. Chacun sait que les Flamands
ont des têtes particulièrement dures et que les Hollandais ont une pas-
1 le crois qu'il s'agit du caractère Elsevier dit Paliphilus, corps 7.