1959 - Université Libre de Bruxelles

14 DISCOURS DE M. PAUL DE GROOTE
fondamentales indispensables pour obtenir ultérieurement la
maîl.rise dans la pratique d'une science ou d'une profession.
D'ailleurs, les connaissances fondamentales ne sont pas nécessairement
séparées des connaissances spécialisées et ce serait une
erreur de les opposer s)1stématiquement les unes aux autres. El
vous savez aussi que l'orientation générale de certaines formations
universitaires a été repensée et a été modifiée en vue de
progresser dans la voie d'une raisonnable spécialisation. Tel
biologiste n'est plus seulement un botaniste, de compétence
générale. Sa format.ion de licence en fait un bot.aniste systématicien
ou un botanist.e physiologiste, ou encore un biochimiste
de la botanique. Dans le secteur des Sciences appliquées, le t.radil.ionnel
diplôme d'ingénieur civil est subdivisé dans un éventail
de diplômes plus spécifiques, sans que soit sacrifié le caractère
fondamental des enseignements.
Mais les exigences de spécialisation se placent. nu-delà de
ces premières adaptations et demandent. des solutions plus radicales.
Une formule partiellement satisfaisante réside dans les
cours post gradués, déjà largement. pral.iqués à l'ét.ranger
comme chez nous; ces cours permettent. de greffer un échelon
de qualification spécialisée sur une formation universitaire
générale préalablement. acquise. Le post graduat., à condition
d'en organiser équitablement l'accès, est capable de bien prolonger
la foncl.ion universitaire traditionnelle; il est susceptible
de const.ituer, en même t.emps, une soupape de protection
contre l'envahissement des enseignements fondamentaux par
une spécialisation trop accentuée; cela est important. car le
risque d'être entraîné dans une spécialisa lion à outrance n'est
autre que le risque de voir se substituer un type de formation
purement professionnelle à la vraie forma Uon un i versitaire que
nous devons défendre.
D'autre part, la spécialisation se confère aussi par l'apprentissage,
par le travail autour de maîtres éminents, et, à cet
égard, notre vif désir de pouvoir augmenter le nombre des
assistants universitaires apparaît d'autant plus justifié que sa
matérialisation nous permetlrait, elle aussi, de nous inscrire
mieux dans la ligne de l'évolution scientifique contemporaine.
Mais tout. ceci n'évoque le problème d'adaptaliort inlerne
de la structure universitaire que sous un premier aspect. II en
pst d'autres qui n'en simplifient guère la solution.