1959 - Université Libre de Bruxelles

136 BIBLIOGRAPHIE
Voici le quinzième ouvrage de ce genre, voué cette fois à l'Histoire.
Il sera complet en trois volumes. La lourde tâche de le mettre sur pied
a été dévolue au Dr Ph. de Vries, d'Amsterdam, et au Dr Théo Luykx, de
Gand. M. de Vries est, si je ne m'abuse, un ancien élève du professeur
Jan Romein et a été amené par lui à considérer l'Histoire sous un jour
très social, voire même socialisant, sans cependant épouser les rigueurs
du matérialisme déterministe. Théo Luykx appartient depuis peu au
corps enseignant de l'Université de Gand et y fait preuve du même
dynamisme qu'il déployait, il n 'y a guère, à l'Institut Supérieur de
Commerce de l'Etat, à Anvers. De Vries s'est spécialement occupé des
collaborateurs de nationalité hollandaise; Luykx, des Belges d'expression
flamande ou bilingue. Ce choix a groupé en tout environ cent-vingt
spécialistes ou spécialisés, tous bons manouvriers et parmi lesquels d'aucuns
culminent.
Le Voorwoord ne comprend que deux pages mais les deux rédacteurs
en chef y ont habilement résumé l'essentiel. L'Encyclopédie a pour
armature l'ancien dispositif de l 'Histoire politique. Mais cette notion ne
se limite ni à la biographie, ni à l'événement en tant que tel. Elle associe
l'Histoire à toutes les manifestations de l'ordre économique, social, culturel,
bref aux aspects les plus variés de l'activité humaine. D'où, dans
la partie alphabétique, de nombreux et copieux aperçus d'ensemble.
L 'Histoire complète des pays est encore renforcée par des précisions de
détail. La guerre de Sécession, par exemple, suit l 'Histoire des Etats­
Unis; la guerre de la Succession de Bavière complète l'Histoire de la
Bavière proprement dite. Des études de longueur variable sont affectées
à l 'histoire des régions (la Catalogne); des institutions (bénéfices, conciles,
concordats); des mouvements religieux (bouddhisme); des mouvements
économiques (Benelux, boerenbonden); des mouvements sociaux
(Calixtiens, boxers). Dans le texte même, des astérisques ou des abréviations
(Z = Zie) renvoient à des études connexes. A ce propos, il serait
souhaitable que les renvois n'excluent pas une brève définition. Le lecteur
qui désire savoir ce qu'étaient les Bataves ou les Cannenefates est
renvoyé à la partie la plus ancienne de l'histoire des Pays-Bas. On pourrait
cependant aisément apaiser sa première soif d'information en lui
disant qu'il s'agit de tribus germaniques.
Les rédacteurs ont veillé à ce que l'actualité soit serrée de très près.
La carrière de Bourguiba, entre autres, est suivie jusqu'en 1957. Ce n'est
pas de leur faute si, dans certains pays, l'évolution s'est déroulée à des
cadences imprévisibles. Voici, par exemple, le maréchal Boulganine paradant
.encore à cheval devant la garnison de Moscou!
Il convient de faire un éloge sans restrictions des cartes en noir
ou en couleurs, des tableaux généalogiques ainsi que des centaines
d'illustrations qui rehaussent l'œuvre. Beaucoup de ces documents
parlent directement à l'esprit. Je pense notamment aux six plans juxtaposés
représentant les progrès d'Amsterdam de la fin du XIVe siècle à
nos jours.
Une idée, sinon tout à fait originale, du moins fort neuve dans sa
présentation, réside dans le fait d'avoir fait précéder l'Encyclopédie proprement
dite d'un compendium ne comprenant pas moins de 136 pages.
On y trouve des aperçus sur les buts de la science historique; des vues
panoramiques consacrées aux sciences auxiliaires et d'élégantes synthèses
touchant l'historiographie des peuples de l'Orient, de Byzance, de la
Grèce, de Rome, des peuples de l'Europe occidentale, du Moyr.n- et de