(intero volume in formato PDF ( 4 MB circa) - Provincia di Padova

Antoine Du Verdier 10 , ed infine, nel Settecento, la sprezzante condanna
di La Monnoye: “Rien n’est plus ridicule que cette misérable version
où Boccace n’est pas reconnaissable” 11 .
Per comprendere la portata degli interventi, che non si limitano
a qualche taglio, aggiunta o ritocco, più o meno arbitrari, basti prendere
in considerazione la novella di Guiscardo e Ghismonda (IV, 1).
Nel Decameron, dopo le brevi considerazioni introduttive di Fiammetta,
il racconto inizia con la seguente frase:
Tancredi, prencipe di Salerno, fu signore assai umano e di benigno ingegno,
se egli nell’amoroso sangue nella sua vecchiezza non s’avesse le mani
bruttate; il quale in tutto lo spazio della sua vita non ebbe che una figliuola,
e più felice sarebbe stato se quella avuta non avesse. 12
La versione di Premierfait non si discosta molto dall’originale:
Tancred, prince de Salerne, une cité de Pueille, fut assez humain seigneur
et de benigne complexion naturele, se ou temps de sa vieillesse il n’eust
ordoié ses mains ou sang de l’amoureux Guiscard et ou sang de sa fille
Gismonde. Cestui Tancred en tout le temps de sa vie ot une seule fille et si
eust esté plusheureux s’il n’eust eu ceste fille, car mieulx vault aux pere et
mere vivre sans avoir enfans, que iceulx avoir et les veoir en misere ou en
honte mourir. 13
Le Maçon, cit., pp. 129-130; SALWA, L’art de vivre et la leçon de vie, cit.; LABÈRE, Du jardin à
l’étude, cit., pp. 16-17. Mentre nell’epistola dedicatoria a Margherita di Navarra Antoine Le
Maçon si limita a menzionare la “traduction d’aucuns qui se sont vouluz mesler de le traduire,
qui y ont si tresmal besongné qu’il n’est possible de plus”, l’editore Estienne Roffet, rivolgendosi
ai lettori, ricorda loro che “le present Decameron (c’est à dire, affin que les dames et
le commun peuple l’entendent, les dix journees de Bocace) a esté pieça traduit par quelques
ungs, qui eussent mieulx faict de cacher leur ignorance, ou sacrilege et impieté par eulx
commiz, en dechirant et mettant en pieces et par lopins la dignité de ce beaux livre, que
d’entreprendre chose autant mal seante à eulx, comme desplaisante à tous ceulx qui vouldront
lire, en conferant ceste traduction à la leur” (si vedano i testi riprodotti in SOZZI, Per la
fortuna del Boccaccio in Francia: i testi introduttivi, cit., pp. 26, 33).
10 Cfr.: “Le mesme Decameron avoit esté traduit long temps au paravant par un nommé
Laurens de premier faict, mais telle traduction du vieil temps est de si peu de merite, que je
croy que nul homme de bon esprit ne voudroit maintenant la regarder seulement par le
tiltre” (La Bibliotheque d’Antoine Du Verdier, Seigneur de Vauprivas, Lyon, Barthelemy
Honorat, 1585, s.v. “Antoine Le Maçon”, p. 72).
11 Si vedano le annotazioni di Bernard de La Monnoye in Les Bibliothèques françoises
de La Croix du Maine et de Du Verdier, Paris 1772, II, p. 33.
12
GIOVANNI BOCCACCIO, Decameron, a cura di V. BRANCA, Torino, Einaudi, 1992,
pp. 471-472.
13
BOCCACE, Decameron, cit., pp. 448-449.
206