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i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

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I36<br />

lorsqu’il ne s’applique pas <strong>en</strong>core (ainsi, durant les trois jours du<br />

oLIilionmm<strong>en</strong>t dii sang” après un meurtre délibéré, chez les Bédouins) que<br />

la v<strong>en</strong>geance <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t sauvage” (9). Ce qu’on peut concé<strong>de</strong>r aux théorici<strong>en</strong>s<br />

d’une v<strong>en</strong>geance décharnée et dévastatrice, c’est que l’institution <strong>en</strong><br />

question n’est pas parfaite. Chaque fois que son fonctionnem<strong>en</strong>t n’est pas<br />

contr6lé par un tiers impartial, la machine peut s’emballer. Il s’agit<br />

bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> régler un compte , mais chacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parties compte à sa façon,<br />

majorant les dommages subis et minorant les dommages infligés. Dans ces<br />

conditions, comme on dit familièrem<strong>en</strong>t, il n’y a pas <strong>de</strong> raison que cela<br />

finisse.<br />

Il y <strong>en</strong> a bi<strong>en</strong> une, pourtant : c’est la lassitu<strong>de</strong> et la peur qui,<br />

<strong>de</strong>vant cette accumulation <strong>de</strong> meurtres, finiss<strong>en</strong>t par s’emparer <strong>de</strong>s parties,<br />

et peut4tre plus <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s tiers. Cette volonté générale d’”<strong>en</strong> finir”<br />

favorise certainem<strong>en</strong>t l’ext<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s processus d’apaisem<strong>en</strong>t dont j’ai<br />

parlé précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t : la composition, l’arbitrage, la naissance du système<br />

judiciaire. Là où Girard voit <strong>de</strong>s sociétés incapables d’<strong>en</strong>diguer la<br />

viol<strong>en</strong>ce, sinon par le mécanisme victimaire, il me semble voir une<br />

multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> t<strong>en</strong>tatives assez compréh<strong>en</strong>sibles, assez efficaces, qui, me<br />

semble—t--il, ne reçoiv<strong>en</strong>t aucun surcro!t <strong>de</strong> clarté <strong>de</strong> l’hypothèse d’un<br />

meurtre fondateur.<br />

Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, Girard connaît toutes ces t<strong>en</strong>tatives. Il y fait<br />

allusion dans le premier chapitre <strong>de</strong> La Viol<strong>en</strong>ce et le Sacré . Mais, si je<br />

compr<strong>en</strong>ds bi<strong>en</strong> son comm<strong>en</strong>taire, il suggère qu’ils s’expliqu<strong>en</strong>t tous, <strong>en</strong><br />

dépit <strong>de</strong>s appar<strong>en</strong>ces, par un li<strong>en</strong> plus ou moins lointain avec le système<br />

sacrificiel. J’avoue que je ne suis pas convaincu. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, certains<br />

faits sont plutôt favorables à cette explication <strong>en</strong> particulier les cas

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