i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée
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lorsque les prêtres impos<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s actes dont tout l’avantage ne<br />
semble rev<strong>en</strong>ir qu’à eux. La <strong>de</strong>rnière cause est le manque <strong>de</strong><br />
témoignage <strong>de</strong>s miracles, et au sujet <strong>de</strong> cette cause, Hobbes<br />
ajoute le comm<strong>en</strong>taire suivant:<br />
Lors <strong>de</strong> l’implantation <strong>de</strong> la religion chréti<strong>en</strong>ne les oracles<br />
ont partout cessé dans l’Empire Romain, et le nombre <strong>de</strong><br />
chréti<strong>en</strong>s s’accroissait <strong>de</strong> façon extraordinaire chaque jour,<br />
et <strong>en</strong> chaque lieu, grâce à la prédication <strong>de</strong>s apôtres et <strong>de</strong>s<br />
évangélistes; une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> ce succès peut être<br />
attribué cep<strong>en</strong>dant au mépris dans lequel étai<strong>en</strong>t tombés les<br />
prêtres <strong>de</strong>s G<strong>en</strong>tils <strong>de</strong> ce temps, par leur impureté, leur<br />
avarice, leur perfidie <strong>en</strong>vers les princes. La religion <strong>de</strong><br />
Rome aussi fut partiellem<strong>en</strong>t abolie, pour cette même raison,<br />
<strong>en</strong> Angleterre, et dans plusieurs autres <strong>en</strong>droits <strong>de</strong> la<br />
chréti<strong>en</strong>té; car le manque <strong>de</strong> vertu <strong>de</strong>s pasteurs fait faillir<br />
la foi du peuple:... et incline les hommes à se révolter<br />
contre eux, soit contre la volonté <strong>de</strong> leur princes, comme <strong>en</strong><br />
France et <strong>en</strong> Hollan<strong>de</strong>, soit avec leur accord, comme <strong>en</strong><br />
Angleterre... (P.181—182;p.118—119)<br />
Je peux donc attribuer tout changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> religion dans le<br />
mon<strong>de</strong>, à une seule et même cause, et c’est, <strong>de</strong>s prêtres<br />
désagréables; et cela non seulem<strong>en</strong>t chez les catholiques,<br />
mais même dans cette église qui a le plus espéré <strong>de</strong> la<br />
Réforme. (P.183;p.120)<br />
Hobbes, à ma connaissance, n’a jamais affirmé que la cause <strong>de</strong>s<br />
changem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> gouvernem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ait à <strong>de</strong>s souverains désagréables,<br />
mais au manque <strong>de</strong> pouvoir absolu. Par <strong>de</strong>là leur caractère<br />
polémique et provocateur les explications hobbesi<strong>en</strong>nes <strong>de</strong>s causes<br />
<strong>de</strong>s tranformations religieuses r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t à la structure <strong>de</strong> la<br />
foi, à la bonne opinion que nous avons <strong>de</strong> l’habileté d’un autre à<br />
ne pas nous décevoir et à connaître la vérité. Telles sont les<br />
qualités qui font défaut aux prêtres désagréables. La philosophie<br />
politique ne recomman<strong>de</strong> pas la solution paï<strong>en</strong>ne au problème<br />
politique <strong>de</strong> la religion, pour l’excell<strong>en</strong>te raison que cette<br />
solution soumet le pouvoir et la légitimité du souverain à un<br />
processus <strong>de</strong> transformations religieuses qu’il ne peut maîtriser.<br />
Nous comm<strong>en</strong>çons à avoir une meilleur compréh<strong>en</strong>sion du probière<br />
politique <strong>de</strong> la religion. Parce la foi n’est pas une connaissance<br />
et peut donc être abusée et parce que la peur <strong>de</strong>s esprits<br />
invisibles est irrationnelle, le souverain se doit <strong>de</strong> donner une<br />
certaine att<strong>en</strong>tion à la foi et aux croyances <strong>de</strong> ses sujets. Il le<br />
doit, <strong>de</strong> peur que “<strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s malicieux et ambitieux abus<strong>en</strong>t le<br />
peuple” et le r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt inapte à l’obéissance civile.(P.93;p.19) Le<br />
souverain est contraint <strong>de</strong> s’intéresser à la religion <strong>de</strong> ses<br />
sujets parce que “le Spirituel, bi<strong>en</strong> qu’il <strong>de</strong>meure dans<br />
l’obscurité <strong>de</strong>s distinctions scolastiques et <strong>de</strong>s paroles sévères;