30.06.2013 Views

i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

67<br />

sible <strong>de</strong> dire, même aujourd’hui, c’est que les filles du Rhin ont<br />

la grâce et la léyèreté <strong>de</strong> la coquetterie satisfaite. Elles sont<br />

<strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus légères et <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus belles au cours <strong>de</strong> ces<br />

scènes. On ne peut pas le dire parce que Wagner, par définition,<br />

n’a pas la grâce et, dans la tradition française, c’est la lour<strong>de</strong>ur<br />

germanique. Mais curieusem<strong>en</strong>t, toute grâce musicale est toujours<br />

dite mozarti<strong>en</strong>ne, bizarrem<strong>en</strong>t, c’est—à-dire germanique, germanique<br />

<strong>en</strong>core. De toute façon, ces images <strong>de</strong> cauchemar s’éloign<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>te<br />

m<strong>en</strong>t, Ii faut être reconnaissant à Boulez et Chéreau : ils parti<br />

cip<strong>en</strong>t à un changem<strong>en</strong>t que je p<strong>en</strong>se ici très important.<br />

*<br />

* *<br />

De quel désir s’agit—il donc s’il y a vraim<strong>en</strong>t continuité<br />

<strong>en</strong>tre les filles du Rhin et l’or du Rhin ? C’est maint<strong>en</strong>ant ce que<br />

je voudrais voir.<br />

[C’EST UN DESIR SANS OBJET]<br />

*<br />

* *<br />

La continuité n’est pas celle <strong>de</strong> la musique seulem<strong>en</strong>t, mais<br />

du développem<strong>en</strong>t dramatioue. Ce que j’ai dit <strong>de</strong> TannhaUser, on va le<br />

retrouver dans le Niebelung. Les filles ne cess<strong>en</strong>t d’agacer et <strong>de</strong><br />

provoquer Alberich. Et ce sont elles qui le dirig<strong>en</strong>t vers l’or après<br />

l’avoir dirigé vers leur propre corps. Alberich ne distingue ri<strong>en</strong><br />

d’abord dans le miroitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’eau. Les trois filles s’ébatt<strong>en</strong>t<br />

plus joyeusem<strong>en</strong>t que jamais, c’est comme une extase suscitée par<br />

le soleil. C’est le soleil qui les r<strong>en</strong>d heureuses mais c’est aussi<br />

le désir d’Alberich, le désir toujours plus int<strong>en</strong>se ou’elles éveil<br />

l<strong>en</strong>t et qui provoque cette extase. C’est bi<strong>en</strong> pourquoi leur provoca<br />

tion continue. Dame soleil, l’éveilleuse, brille alors, elle fournit<br />

le supplém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lumière et d’énergie r<strong>en</strong>du nécessaire par 1 ‘évolution<br />

du désir. C’est le chauffage à blanc d’une passion qui est restée<br />

jusqu’alors dans les teintes rouges sombres. Alberich se frotte<br />

kE

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!