i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée
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prophète.” (P.412;p.398) La première est l’accomplissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
miracles. Les miracles pourtant ne sont pas suffisants. Ils<br />
apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la même catégorie d’événem<strong>en</strong>ts surnaturels que la<br />
révélation et sont sujets au même type <strong>de</strong> doutes. Les miracles<br />
sont <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>ts extraordinaires qui, par définition,<br />
n’apport<strong>en</strong>t aucune évi<strong>de</strong>nce rationnelle <strong>de</strong> leur vérité.<br />
32 Les<br />
miracles, comme la révélation, ne peuv<strong>en</strong>t être ni démontrés, ni<br />
réfutés par la raison, et la Bible rapporte nombre <strong>de</strong> miracles<br />
accomplis par <strong>de</strong>s faux prophètes. Un second signe est donc<br />
necéssaire et c’est le suivant: “le fait <strong>de</strong> ne pas <strong>en</strong>seigner une<br />
autre religion que celle qui est déjà établie.”(P,412;p.398) Il<br />
s’<strong>en</strong>suit, dit Hobbes, que les miracles qui nous induis<strong>en</strong>t à<br />
abandonner la religion déjà établie ne sont pas les signes d’une<br />
révélation particulière mais <strong>de</strong>s épreuves <strong>de</strong> notre fidélité. La<br />
foi <strong>en</strong>seigne à ceux à qui Dieu n’a pas révélé sa volonté <strong>de</strong> façon<br />
immédiate à croire ce qui est déjà cru, et à recevoir comme vrais<br />
prophètes ceux qui sont déjà reçus comme tels. C’est exactem<strong>en</strong>t<br />
ce que fait Hobbes.<br />
Etant donné que <strong>de</strong> nos jours il n’y a plus <strong>de</strong> miracles,<br />
nous n’avons plus <strong>de</strong> signes à quoi reconnaître les révéla<br />
tions ou inspirations prét<strong>en</strong>dues d’aucun particulier, ni<br />
d’obligation <strong>de</strong> prêter l’oreille à aucune doctrine, au <strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong> ce qui est conforme aux Saintes Ecritures, lesquelles,<br />
<strong>de</strong>puis le temps <strong>de</strong> notre Sauveur, remplac<strong>en</strong>t toute autre<br />
prophétie et <strong>en</strong> comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t adéquatem<strong>en</strong>t le manque; et<br />
<strong>de</strong>squelles, par une sage et docte interprétation, et une<br />
soigneuse ratiocination, peuv<strong>en</strong>t aisém<strong>en</strong>t être déduits sans<br />
possession divine ou inspiration surnaturelle, toutes les<br />
règles et tous les préceptes nécessaires à la connaissance<br />
<strong>de</strong> nos <strong>de</strong>voirs tant <strong>en</strong>vers Dieu qu’<strong>en</strong>vers les<br />
hommes. (P.414;p.401)<br />
Le problème <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t soudainem<strong>en</strong>t plus difficile. Quelle est la<br />
religion déjà établie <strong>en</strong> Angleterre au temps <strong>de</strong> Hobbes, et dans<br />
toutes la Chréti<strong>en</strong>té déchirée par les guerres <strong>de</strong> religions?<br />
Comm<strong>en</strong>t peut—on réconciijer l’exig<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> raison et d’univer<br />
salité <strong>de</strong> la philosophie avec ces multiples Credos opposés? Que<br />
sont ces Ecritures Saintes, dont doiv<strong>en</strong>t être tirée la connais<br />
sance <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>voirs <strong>en</strong>vers Dieu et <strong>en</strong>vers les hommes, puisque ni<br />
ls catholiques ni les diverses sectes protestantes ne reconnais<br />
s<strong>en</strong>t la canonicité <strong>de</strong>s mêmes livres <strong>de</strong> l’Anci<strong>en</strong> Testam<strong>en</strong>t. Et<br />
comm<strong>en</strong>t peut—on résoudre ces questions sans tomber dans “les<br />
désordres du temps prés<strong>en</strong>t” qui ont occasionné la rédaction <strong>de</strong> ce<br />
“traité du gouvernem<strong>en</strong>t ecclésiastique et civil”?(P.728;p.720)<br />
La réponse <strong>de</strong> Hobbes distingue <strong>en</strong>tre la question <strong>de</strong> la canonicité<br />
<strong>de</strong>s livres <strong>de</strong> la Bible et la question <strong>de</strong> leur auth<strong>en</strong>ticité ou <strong>de</strong><br />
leur autorité. Les canons, dit Hobbes, sont les règles <strong>de</strong> la vie<br />
chréti<strong>en</strong>ne. Or “puisque toutes les règles <strong>de</strong> vie que l’on est <strong>en</strong><br />
consci<strong>en</strong>ce t<strong>en</strong>u d’observer sont <strong>de</strong>s lois”, (P.415;p.403) et