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i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

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d’interprétation, car Dieu n’exige pas tant <strong>de</strong> nous.<br />

L’érastianisme <strong>de</strong> Hobbes s’est transformé <strong>en</strong> latitudinarisme. Ce<br />

qui fait l’ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> la foi chréti<strong>en</strong>ne est si limité que cela<br />

permet une large variété <strong>de</strong> confessions et <strong>de</strong> croyances.<br />

“[L]orsque plusieurs g<strong>en</strong>re <strong>de</strong> culte sont permis, procédant <strong>de</strong>s<br />

diverses religions <strong>de</strong>s individus, on ne saurait dire qu’il existe<br />

un culte officiel, ni que la Répulique professe aucune religion.”<br />

(P.405; p.390) Quelle est donc la solution chréti<strong>en</strong>ne au<br />

problème politique <strong>de</strong> la religion? Quelle est la solution selon<br />

1 ‘Ecriture?<br />

L’effet ultime du Christianisme est d’empêcher toute solution<br />

unitaire au problème. Il interdit tant la réduction <strong>de</strong> la<br />

politique à la religion que la réduction <strong>de</strong> la religion à la<br />

politique. Le royaume <strong>de</strong> Dieu n’est pas <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>, mais la<br />

promesse divine est <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>. L’action du Christianisme est<br />

conforme à la solution proposée au chapitre 31, dans la mesure où<br />

le Christianisme justifie une politique selon la seule raison. Le<br />

Christianisme ne répond pas à la question: Que dois—je faire?<br />

Seul le souverain y répond. Le Christianisme répond à la<br />

question: Que puis—je espérer? et la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la promesse<br />

chréti<strong>en</strong>ne dans ce mon<strong>de</strong> est comme un coin qui sépare la religion<br />

<strong>de</strong> la politique. Le résultat final est la séparation totale <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux domaines, parce que nul souverain humain ne peut t<strong>en</strong>ir la<br />

promesse du Christianisme.<br />

Cette séparation est justifiée religieusem<strong>en</strong>t par le refus du<br />

royaume <strong>de</strong> Dieu au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la chute d’Adam et répété à<br />

l’élection <strong>de</strong> Saul. Dieu a cons<strong>en</strong>ti à nos transgression et il<br />

nous a condamnés à juger <strong>en</strong>tre le bi<strong>en</strong> et le mal. Il nous a<br />

condamné à la politique dans les limites <strong>de</strong> la simple raison.<br />

Simultaném<strong>en</strong>t il nous a donné une promesse, la promesse que notre<br />

parfait cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t à cette politique nous mènera à une<br />

protection complète contre tous les besoins et les maux, y<br />

compris la mort. Selon Hobbes, non seulem<strong>en</strong>t il n’y a ri<strong>en</strong> dans<br />

l’Ecriture qui soit contraire à la raison, mais il y a même une<br />

parfaite converg<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le Christianisme et les exig<strong>en</strong>ces <strong>de</strong><br />

la raison. Le royaume <strong>de</strong> Dieu est la seule république parfaite<br />

m<strong>en</strong>t rationnelle. La seule qui repose sur le pur cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

48 Il s’<strong>en</strong>suit que la politique purem<strong>en</strong>t rationnelle que<br />

sujets.<br />

le philosophe prêche est la seule possible pour le bon chréti<strong>en</strong>.<br />

Le problème politique <strong>de</strong> la religion est—il résolu? La promesse<br />

chréti<strong>en</strong>ne légitime, jusqu’à la secon<strong>de</strong> v<strong>en</strong>ue du Christ, l’exis<br />

t<strong>en</strong>ce d’une source d’autorité religieuse autre que le souverain.<br />

Hobbes il est vrai a montré que sa philosophie politique n’est<br />

pas <strong>en</strong> contradiction avec le christianisme. Il a montré que le<br />

christianisme libère le souverain politique d’avoir à légitimer<br />

religieusem<strong>en</strong>t son exist<strong>en</strong>ce, et que la christianisme souscrit à<br />

la légitimation purem<strong>en</strong>t humaine et rationnelle <strong>de</strong>s institutions

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