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i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

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<strong>en</strong>ces culturelles, mais aussi qu’il t<strong>en</strong><strong>de</strong> à reproduire, comme c’est<br />

le cas même dans le sacrifice -du conco-mbre chez les Nuer, la séparation<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux “faces” <strong>de</strong> la victime : pharmakos, chargé <strong>de</strong> toutes les souil<br />

lures, avant son immolation, dieu ou roi chargé <strong>de</strong> tous les bi<strong>en</strong>faits,<br />

après.<br />

Dernier exemple. B<strong>en</strong>v<strong>en</strong>iste a montré (48) que seule la règle du ma<br />

riage avec la cousine croisée patrilatérale permettait d’expliquer que<br />

le mot latin avunculus, diminutif <strong>de</strong> avus “grand père paternel”, signi<br />

fie “oncle maternel”. Mais pour compr<strong>en</strong>dre ce fait, je crois avoir mon<br />

tré (49) qu’il faut interpréter le mariage matrilatéral à la lumière du<br />

désir masculin <strong>de</strong> contr6ler la procréation qu’attest<strong>en</strong>t les rites sacri<br />

ficiels ou para—sacrificiels, ce qui permet <strong>en</strong> retour <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre le<br />

caractère sacrificiel <strong>de</strong> la relation avunculaire sur lequel Hocart avait<br />

mis l’acc<strong>en</strong>t. Ici <strong>en</strong>core, l’interprétation est le prolongem<strong>en</strong>t naturel<br />

<strong>de</strong> l’explication.<br />

II. Traitem<strong>en</strong>t symbolique et “symboles culturels”<br />

Je me propose d’examiner maint<strong>en</strong>ant un livre et <strong>de</strong>ux articles que<br />

Sperber a consacrés à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce qu’il nomme la “p<strong>en</strong>sée symbolique”<br />

ou plus précisém<strong>en</strong>t le “traitem<strong>en</strong>t symbolique” (SG, PA, PS). Mais<br />

alors que leur auteur s’est, chemin faisant, éloigné <strong>de</strong> l’anthropologie<br />

pour se rapprocher <strong>de</strong> la psychologie pure, alors qu’il s’est intéressé<br />

<strong>de</strong> moins <strong>en</strong> moins aux faits ethnographiques et <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus aux pro<br />

cessus cognitifs dont ils pouvai<strong>en</strong>t donner une illustration, je pr<strong>en</strong>drai<br />

le parti contraire, <strong>en</strong> abordant les textes dans l’ordre inverse <strong>de</strong> leur<br />

parution, et <strong>en</strong> portant mon att<strong>en</strong>tion presque exclusivem<strong>en</strong>t sur les<br />

faits, car je voudrais montrer qu’ils tranch<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ma faveur le débat<br />

que nous v<strong>en</strong>ons d’avoir sur la nature <strong>de</strong> l’anthropologie : qu’ils corro<br />

bor<strong>en</strong>t les conjectures que j’ai prés<strong>en</strong>tées alors que, même supposés<br />

compatibles avec les mécanismes étudiés par Sperber, ils échapp<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

gran<strong>de</strong> partie à leur juridiction.

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