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i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

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37 —<br />

Cf.<br />

271<br />

ficielle” dont nous serions victimes (145); piètre épistémologue,<br />

il ne compr<strong>en</strong>d pas que reprocher à Girard d’abolir “toutes les<br />

différ <strong>en</strong>c e s<br />

d’abolir toutes les différ<strong>en</strong>ces physiques <strong>de</strong>s corps qui tomb<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> chute libre; il ne compr<strong>en</strong>d pas que l théorie girardi<strong>en</strong>ne<br />

est “context—free”, qu’elle a le même statut que la chute <strong>de</strong>s<br />

corps dans le vi<strong>de</strong>. Mais peu importe tout cela car, comme au<br />

rait dit Leibniz, je préfère un <strong>de</strong> Heusch qui me dit ce qu’il<br />

voit qu’un cartési<strong>en</strong> qui me dit ce qu’il p<strong>en</strong>se.<br />

le mythe d’origine d’une société composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux moitiés<br />

exogamiques que rapporte Lévi—Strauss : “lin certain Gau <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>du<br />

du ciel, a épousé Kwong (sans doute arrivée elle aussi du ciel<br />

à une date antérieure) et eut d’elle <strong>de</strong>ux fils Gaa et Kwook et<br />

un grand nombre <strong>de</strong> filles. Comme il ne disposait <strong>de</strong> personne<br />

avec qui les marier, Gau assigna plusieurs <strong>de</strong> ses filles à cha<br />

cun <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux fils, et pour éviter les calamités qui résult<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> l’inceste, il accomplit la cérémonie <strong>de</strong> “couper <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux un<br />

bouvillon dans le s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> la longueur” et décréta que les <strong>de</strong>ux<br />

groupes pourrai<strong>en</strong>t se marier <strong>en</strong>tre eux, mais ni l’un ni l’autre<br />

dans son propre sein” (Les structures élém<strong>en</strong>taires <strong>de</strong> la par<strong>en</strong>té<br />

82).<br />

On sait que ce type <strong>de</strong> rituel est souv<strong>en</strong>t utilisé pour mettre fin<br />

à une v<strong>en</strong><strong>de</strong>tta. Chez les Nyamwezi, par<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la victime et meur<br />

triers se font face : ceux—ci vers<strong>en</strong>t le prix du meurtre à ceux—là<br />

mais ce versem<strong>en</strong>t ne suffit pas à clore le conflit. Il faut <strong>en</strong><br />

outre sacrifier une chèvre. Le groupe du père <strong>de</strong> la victime<br />

s’avance et saisit la chèvre par la tète; les meurtriers s’avan<br />

c<strong>en</strong>t à leur tour et saisiss<strong>en</strong>t la chèvre par l’arrière. A c6té<br />

se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les bapugo <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux groupes, “par<strong>en</strong>ts à plaisanteries”.<br />

Puis sur l’ordre du roi, les <strong>de</strong>ux bapugo découp<strong>en</strong>t la chèvre <strong>en</strong><br />

<strong>de</strong>ux : les par<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la victime pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la tète, les meurtriers<br />

le dos (Serge Tcherkézoff. “V<strong>en</strong>geance et hiérarchie ou comm<strong>en</strong>t<br />

un roi doit être nourri”, La v<strong>en</strong>geance, textes réunis et prés<strong>en</strong>tés<br />

par R. Verdier, Paris, éd. Cujas, vol. 2, 1986 : 148). Le comm<strong>en</strong><br />

taire <strong>de</strong> Tcherkézoff montre bi<strong>en</strong> le caractère “symbolique”, au<br />

s<strong>en</strong>s étymologique du terme, <strong>de</strong> l’immolation <strong>de</strong> la chèvre : “Il<br />

faut donc donner “le cinquante”, <strong>de</strong>ux boeufs, <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>fants. La<br />

chèvre, unique, vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> plus. L’acc<strong>en</strong>t semble mis ici non plus<br />

sur une totalité recomposée mais sur le li<strong>en</strong> que l’on tranche pour,<br />

cep<strong>en</strong>dant, “réconcilier”. Ce “rite <strong>de</strong> paix” est bi<strong>en</strong> connu dans<br />

d’autres régions <strong>de</strong> l’Afrique ori<strong>en</strong>tale. On le trouve déjà décrit<br />

par les premiers voyageurs; tel ce récit <strong>de</strong> 1878 dont l’action se<br />

situe à la frange du pays Jukuma. La fin <strong>en</strong> est remarquable. Une<br />

fois la chèvre découpée, l’assistance s’exclame, <strong>en</strong> regardant les<br />

protagonistes : “Dieux, regar<strong>de</strong>, ils ne sont plus qu’un !“ Il appa—<br />

raît alors que si l’on sépare c’est bi<strong>en</strong> pour unifier, globaliser”<br />

(ibid. : 50).

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