i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée
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la philosophie politique. Ce n’est pas Dieu qui doit se soumettre<br />
aux exig<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> la raison humaine, ce sont les institutions<br />
politiques humaines qui, <strong>de</strong>puis la chute, caricatur<strong>en</strong>t le royaume<br />
<strong>de</strong> Dieu. Les républiques humaines repos<strong>en</strong>t sur le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t,<br />
mais sur un cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t qui doit être arraché par la peur plutôt<br />
que “sur la conversion intime du coeur.”(P.592; p.587) Dieu<br />
cons<strong>en</strong>t à la rébellion <strong>de</strong> ses sujets parce qu’il “n’agrée jamais<br />
d’actes contraints.” Il cons<strong>en</strong>t à l’élection <strong>de</strong> Saul et au<br />
problème politique <strong>de</strong> la religion.<br />
A partir <strong>de</strong> ce mom<strong>en</strong>t nous dit Hobbes, l’histoire <strong>de</strong>s Hébreux est<br />
une histoire <strong>de</strong> guerres civiles et <strong>de</strong> désordres. Elle conduit à<br />
la division du royaume <strong>de</strong>s Israélites, puis à sa <strong>de</strong>struction, à<br />
la captivité <strong>de</strong>s Hébreux et à la corruption <strong>de</strong> leur religion par<br />
la démonologie <strong>de</strong>s Grecs. “Ainsi, on ne peut tirer aucun argum<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong> cette époque.. .“(P.512; p.506) Hobbes se tourne<br />
donc vers le Nouveau Testam<strong>en</strong>t et “la fonction <strong>de</strong> notre Sauveur<br />
béni.”(P.512; p.508)<br />
Cette fonction, selon Hobbes, est triple. La première fonction<br />
du Christ est celle d’un sauveur, ou ré<strong>de</strong>mpteur, “celui qui paye<br />
la rançon du péché”.(Ibid) A nouveau le texte ess<strong>en</strong>tiel est<br />
celui <strong>de</strong> la chute d’Adam. Mais cette fois il s’agit <strong>de</strong>s inter—<br />
prétations du second groupe, qui insist<strong>en</strong>t sur le châtim<strong>en</strong>t<br />
d’Adam, la perte <strong>de</strong> la vie éternelle, plutôt que sa faute, le<br />
fait <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre sur soi <strong>de</strong> juger du bi<strong>en</strong> et du mal. Le Christ a<br />
“regagné pour tous cette VIE ETERNELLE qui avait été perdue par<br />
le péché d’Adam.”(P. 479; p.473) Or cette vie éternelle selon<br />
Hobbes, est exactem<strong>en</strong>t celle qui fut perdue par la faute d’Adam.<br />
Il s’agit d’une vie matérielle terrestre. Nous ne monterons pas<br />
au ciel; nous vivrons ici à jamais, protégés “<strong>de</strong> tous les maux, y<br />
compris du besoin, <strong>de</strong> la maladie, et <strong>de</strong> la mort elle—même.”<br />
(P.490; p.484)<br />
Selon Hobbes ce qui fut perdu par la chute d’Adam fut véritable<br />
m<strong>en</strong>t perdu. L’homme ne possè<strong>de</strong> pas, ou ne possè<strong>de</strong> plus, par<br />
nature, une âme éternelle. Lorsqu’il meurt, son âme meurt avec<br />
4D Elle est détruite et réduite <strong>en</strong> poussière tout comme son<br />
lui.<br />
corps. A la résurrection <strong>de</strong>s morts, les hommes seront ressuscités<br />
corps et âme, mortels ou immortels selon qu’ils seront sauvés ou<br />
condamnés. (P.636—656; p.642—654) Le salut est la promesse d’un<br />
acte qui sera accompli par Dieu dans un temps à v<strong>en</strong>ir, bi<strong>en</strong> que<br />
la rançon <strong>de</strong> nos péchés ait déjà été payée par le Christ.<br />
La secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la fonction du Christ est “<strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvelar le<br />
pacte du royaume <strong>de</strong> Dieu et <strong>de</strong> convaincre les élus d’y adhérer”.<br />
(P. 515; p.511) Il s’agit <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouveler le pacte qui “avait été<br />
arraché par la rébellion <strong>de</strong>s Israélites à l’élection <strong>de</strong> Saul.”<br />
(Ibid) Ce pacte est r<strong>en</strong>ouvelé par les élus qui, par leur foi,<br />
cons<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dès aujourd’hui au royaume <strong>de</strong> Dieu et au règne futur<br />
du Christ. Ils témoign<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ce que Jésus est le Christ, qu’il<br />
est le Messie promis par Dieu, et ils viv<strong>en</strong>t “<strong>de</strong> manière à être