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i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

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62<br />

succombe à la soif terrible <strong>de</strong> l’or, il nous apparaît rétrospec<br />

tivem<strong>en</strong>t comme un personnage plutôt sympathique, bon <strong>en</strong>fant, rabe<br />

laisi<strong>en</strong>. Alberich, grâce à son or, pourra se payer toutes sortes<br />

<strong>de</strong> femmes.<br />

[RUPTURE OU CONTINUITE ?i<br />

Bi<strong>en</strong> qu’in;crite dans l’oeuvre, donc indubitablem<strong>en</strong>t wagnéri<strong>en</strong><br />

ne, cette lecture, à mon avis, contredit le mouvem<strong>en</strong>t réel <strong>de</strong> toute<br />

l’affaire. Autrem<strong>en</strong>t dit, il y a plus <strong>de</strong> continuité ici que n’<strong>en</strong><br />

met Wagner thématiquem<strong>en</strong>t. La musique le prouve, du début du prologue<br />

jusqu’à la montée chez les dieux, tout se passe au sein <strong>de</strong>s eaux,<br />

et les scènes avec les filles du Rhin, qu’il s’agisse du corps <strong>de</strong>s<br />

filles du Rhin comme objet du désir ou <strong>de</strong> l’or du Rhin, au fond,<br />

c’est la même chose. Il ne faut pas hésiter à dire, <strong>en</strong> dépit <strong>de</strong><br />

ce qu’<strong>en</strong> p<strong>en</strong>se Wagner lui—même, que tout est d’un seul t<strong>en</strong>ant. II<br />

existe bi<strong>en</strong> un thème théorique du r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t à l’amour, si vous<br />

lisez le texte, vous ne pouvez pas l’éviter. En principe, la rupture<br />

est là, mais si vous écoutez la musique sans vous soucier <strong>de</strong>s pa<br />

roles, vous n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>drez que le formidable cresc<strong>en</strong>do d’un seul et<br />

même désir qui comm<strong>en</strong>ce par les filles et qui se poursuit par l’or.<br />

Son int<strong>en</strong>sité, grandissante certes, métamorphose ce désir, le r<strong>en</strong>d<br />

un peu monstreux mais tout relève visiblem<strong>en</strong>t d’une seule et même<br />

g<strong>en</strong>èse. Ri<strong>en</strong> n’est plus faux que <strong>de</strong> séparer ces <strong>de</strong>ux désirs l’un<br />

<strong>de</strong> l’autre, <strong>de</strong>ux désirs qui s’opposerai<strong>en</strong>t comme le jour et la nuit,<br />

le positif et le néoatif. Wagner lui-même, au fond, succombe aux<br />

clichés romantiques, démagogiques <strong>de</strong> la sexualité joyeuse qui proté<br />

gerait les amants <strong>de</strong> l’avarice sordi<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’ambition. Et, pour<br />

montrer que ce n’est pas vraim<strong>en</strong>t wagnéri<strong>en</strong>, il suffit <strong>de</strong> se r<strong>en</strong>dre<br />

<strong>en</strong> un lieu très important, le début <strong>de</strong> Tannhauser.<br />

TannhaUser est à la grotte <strong>de</strong> V<strong>en</strong>usberg, auprès <strong>de</strong> Vénus<br />

toute <strong>en</strong>tière à sa proie attachée, Vénus <strong>en</strong>tourée d’une bacchanale<br />

à la fois antique et médiévale t qui ti<strong>en</strong>t. <strong>de</strong> la sorci?re. Tannhaù

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