30.06.2013 Views

i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

318<br />

personne; et sa résolution est nominée croyance, et foi.”<br />

(P.182;p.61) La croyance présuppose l’ignorance. Selon Hobbes, on<br />

ne croit que ce que l’on ne connaît pas. Il s’<strong>en</strong>suit que la foi<br />

ne peut pas reposer sur la connaissance <strong>de</strong> la chose à laquelle<br />

nous croyons, mais seulem<strong>en</strong>t sur la bonne opinion que nous avons<br />

<strong>de</strong> celui qui nous propose d’y croire. La croyance est donc “à la<br />

fois dans la personne et dans la vérité <strong>de</strong> ce qu’il dit”.<br />

(P.132;p.61) La foi est donc un système d’autorité et une forme<br />

<strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong>tre les hommes. 25<br />

Or les caractéristiques <strong>de</strong> la foi sont parfaitem<strong>en</strong>t contraire à<br />

celles <strong>de</strong> l’obligation politique. La foi repose sur la bonne<br />

opinion que nous avons <strong>en</strong> l’habileté d’un autre à connaître la<br />

vérité lorsque nous reconnaissons nous—mêmes notre propre<br />

ignorance. Cela signifie que la foi repose sur la reconnaissance<br />

<strong>de</strong> la supériorité d’un autre, et non pas comme l’obligation<br />

politique sur la reconnaissance <strong>de</strong> l’égalité <strong>en</strong>tre les hommes.<br />

Elle repose aussi sur la bonne opinion que nous avons <strong>de</strong> ses<br />

dispositions à ne pas nous tromper. C’est dire que la foi repose<br />

sur la confiance , et non pas sur la défiance et la peur <strong>de</strong>s<br />

autres hommes. De plus la foi n’implique le transfert d’aucun<br />

droit et donc ne donne lieu à aucune obligation, du moins <strong>de</strong> la<br />

part <strong>de</strong> celui qui donne sa foi. Parce que la foi repose sur la<br />

bonne opinion que nous avons d’un autre, elle impose sur ceux par<br />

qui la foi est acquise, sur le clergé et les prêtres qui<br />

cultiv<strong>en</strong>t les premiers germes <strong>de</strong> la religion et reçoiv<strong>en</strong>t la foi<br />

du peuple, l’obligation morale <strong>de</strong> ne pas les tromper volontaire<br />

m<strong>en</strong>t. Si le peuple <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>t à perdre la foi nous dit Hobbes, tout<br />

le poids et toute la responsabilité morale <strong>de</strong> cet état <strong>de</strong> choses<br />

retomb<strong>en</strong>t sur les prêtres et le clergé. (P.133;p.62)<br />

Le souverain ne <strong>de</strong>vrait pas appuyer son pouvoir sur les croyances<br />

religieuses <strong>de</strong> ses sujets, parce que la peur <strong>de</strong>s esprits<br />

invisibles est irrationnelle, et parce que la foi, <strong>en</strong> tant que<br />

système d’autorité, est exactem<strong>en</strong>t le contraire <strong>de</strong> l’obligation<br />

politique. La troisènie et <strong>de</strong>rnière raison pour laquelle le<br />

souverain ne doit pas adopter la solution paï<strong>en</strong>ne au problème<br />

politique <strong>de</strong> la religion est que le processus <strong>de</strong> transformation<br />

religieuse est parfaitem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> sa puissance.<br />

Hobbes distingue quatre causes <strong>de</strong>s transformations religieuses.<br />

Toutes ces causes r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t à la nature <strong>de</strong> la foi et elles<br />

mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> relief ce qui l’oppose à l’autorité politique. La<br />

première cause <strong>de</strong> transformation religieuse c’est lorsqu’on<br />

ordonne <strong>de</strong> croire <strong>en</strong> une proposition contradictoire, “car cela<br />

détruit la réputation <strong>de</strong> sagesse”. (P.179;p.116) La secon<strong>de</strong> c’est<br />

lorsque les membres du clergé dis<strong>en</strong>t ou font “<strong>de</strong>s choses, qui<br />

sembl<strong>en</strong>t être <strong>de</strong>s signes, qu’ils exig<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s autres <strong>de</strong> croire <strong>de</strong>s<br />

choses auxquelles ils ne croi<strong>en</strong>t pas eux—mêmes”. (P.180;p.117)<br />

Cela, dit Hobbes, “<strong>en</strong>lève la réputation <strong>de</strong> sincérité”.<br />

(P.180;p.117) La troisième cause, qui “<strong>en</strong>lève la réputation<br />

d’amour”(P.180;p.11 7) c’est d’être soupçonné <strong>de</strong> fins privés comme

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!