i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée
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ta pire <strong>de</strong>s solutions pour1utèFdé<strong>de</strong>meurer e t état c<strong>en</strong>tiFbiutem<strong>en</strong>t<br />
instable sans parv<strong>en</strong>ir â son terme , c’est-è-dire sans lui donner le maximum<br />
d’ext<strong>en</strong>sion et <strong>de</strong> force nécessaires à sa résolution, Mais comm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre compte <strong>de</strong><br />
ce fait, être ou avoir ôté le c<strong>en</strong>tre du mon<strong>de</strong>, Il n’existe aucun mot dans notre langue,<br />
Ceux <strong>de</strong> fou, <strong>de</strong> Dieu, <strong>de</strong> diable n’ont plus <strong>de</strong> s<strong>en</strong>s ou ne témoign<strong>en</strong>t que d’une partie,<br />
d’un versant du phénomène.<br />
Dominé par ses s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts et son émotivité le sujet peut <strong>en</strong> parler dans le<br />
langage <strong>de</strong> la soumission et <strong>de</strong> la culpabilité extrêmes et démesurées (mélancolie). Il<br />
peut à l’inverse accréditer la scène grandiose <strong>en</strong> virant vers l’exaltation (état<br />
maniaque). Ces <strong>de</strong>ux mouvem<strong>en</strong>ts thymiques cach<strong>en</strong>t leur li<strong>en</strong> avec le c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> la<br />
crise mais ils <strong>en</strong> sont <strong>en</strong> même temps le témoignage le plus pur, le plus direct, le plus<br />
satisfaisant. Le sujet proclame (dans un orgueil sans borne, aurait-on dit jadis) la<br />
faute la plus irréparable, <strong>en</strong> fait souv<strong>en</strong>t minime, dont la gravité unique le place au<br />
sommet <strong>de</strong> l’humanité. L’interprétation est pauvre mais elle témoigne <strong>de</strong> la poursuite<br />
<strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce c<strong>en</strong>trale et accélère le retour à la paix dans un rite délirant <strong>de</strong><br />
souffrance.<br />
D’autres évolutions sont possibles. Parfois un individu se détache, se substitue à<br />
la foule et <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quelque sorte son émanation <strong>en</strong> un système plus cohér<strong>en</strong>t. Le<br />
plus souv<strong>en</strong>t il s’agit d’un <strong>en</strong>semble peu organisé et instable ou d’appar<strong>en</strong>ce<br />
incohér<strong>en</strong>te, propre à la schizophrénie. Le sujet interprète sans déci<strong>de</strong>r, il reste<br />
dans l’instabilité mais l’int<strong>en</strong>sité du système se perd. Il vogue alors <strong>en</strong> surface, hors<br />
du mon<strong>de</strong> qu’il mime dans un maniérisme glacé. Roi déchu, il <strong>de</strong>meure dans l’effroi<br />
et l’incompréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> soi et <strong>de</strong>s autres, dans le halo lointain <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce<br />
c<strong>en</strong>trale incommunicable et par mom<strong>en</strong>ts réactivée.<br />
Toutes les <strong>de</strong>scriptions psychiatriques classiques et psychanalytiques <strong>de</strong> la<br />
psychose sont donc bonnes, exactes même, mais ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t incomplètes.<br />
Personne n’a vraim<strong>en</strong>t mal parlé <strong>de</strong> la psychose mais chacun à sa façon a occulté le<br />
point c<strong>en</strong>tral, c’est-à-dire l’expéri<strong>en</strong>ce vécue par le sujet hors <strong>de</strong> toute possibilité <strong>de</strong><br />
la communiquer. En cet instant elles sembl<strong>en</strong>t tourner toutes autour <strong>de</strong> lui sans le<br />
voir tout <strong>en</strong> fournissant aux lecteurs un lot d’informations et d’interprétations<br />
parfois remarquables. Par leur variété même, elles témoign<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la richesse<br />
inépuisable du phénomène. En somme, pour les psychiatres, le problème est <strong>en</strong> cet