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i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

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m<strong>en</strong>t jaloux d’Amphitryon, lui ressemble littéralem<strong>en</strong>t comme un frère<br />

jumeau. Ce thème d’Amphytrion, au fond, c’est exactem<strong>en</strong>t le même<br />

que celui <strong>de</strong>s M<strong>en</strong>echmes car le thème <strong>de</strong>s jumeaux qui se ressembl<strong>en</strong>t<br />

et se confon<strong>de</strong>nt sans cesse parce qu’ils sont pris l’un pour l’autre<br />

étant physiquem<strong>en</strong>t semblables, ne fait qu’un, à mon avis, avec le<br />

thème du dieu qui se déguise. Et on retrouve évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t l’un et<br />

l’autre dans la mythologie, comme on les trouve dans toute mytholo<br />

gie, dans la mythologie mondiale tout <strong>en</strong>tière. Les dieux grecs peu<br />

v<strong>en</strong>t se métamorphoser <strong>en</strong> peu près n’importe auoi et Jupiter se<br />

transforme aussi bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> mari <strong>de</strong> celle ou’il aime, comme Siegfried,<br />

qu’<strong>en</strong> cygne et <strong>en</strong> taureau, ou <strong>en</strong>core <strong>en</strong> dragon comme peut le faire<br />

Alberich.<br />

Mime est donc l’incarnation du mimétisme lui-même et il<br />

faut noter d’autre part que la plupart <strong>de</strong>s incarnations, <strong>de</strong>s imita<br />

tions suscitées par le Tarnhelm sont <strong>de</strong>s dragons, d’horribles dra<br />

gons. L’élém<strong>en</strong>t fantastique, l’imitation monstrueuse <strong>de</strong> la mythologie<br />

n’est que l’accélération <strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntifications et <strong>de</strong>s substitutions<br />

mimétiques au sommet <strong>de</strong> la crise, dans les mom<strong>en</strong>ts oui précè<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> peu la résolution viol<strong>en</strong>te, la converg<strong>en</strong>ce mimétioue sur la vic<br />

time unique, le mécanisme, bi<strong>en</strong> sûr, du bouc émissaire. C’est pour<br />

quoi les divinités mythologiques ou leurs héritiers, les diables<br />

et les démons du Moy<strong>en</strong>-Age, ont prescjue toujours <strong>de</strong>s aspects mons<br />

trueux. Ce sont <strong>de</strong>s mélanges d’objets, d’animaux et d’hommes. Le<br />

mom<strong>en</strong>t suprême, c’est le mom<strong>en</strong>t où l’indiffér<strong>en</strong>ciation, le mélange<br />

atteint le point <strong>de</strong> confusion totale. Et je crois que, lorsciue Wagner<br />

attribue tout cela à Mime, il partage avec Shakespeare et avec bi<strong>en</strong><br />

peu d’autres, un savoir du mythe et <strong>de</strong> l’ethnologie oue la sci<strong>en</strong>ce<br />

mo<strong>de</strong>rne n’a pas rejoint. C’est pourquoi Wagner passe lui-même pour<br />

monstrueux, dangereux, répugnant. ri est victime, comme toujours<br />

dans ce cas là, <strong>de</strong> culpabilité par association. L’usacie comique<br />

ou sérieux que Shakespeare fait <strong>de</strong>s monstres dans Le sonQe d’une<br />

nuit d’été, dans Macbeth, dans Hamiet - le fantôme -<br />

même inspiration et du même savoir.<br />

relève<br />

<strong>de</strong> la<br />

Compr<strong>en</strong>dre cette signification mimétique du Tarnhelm, c’est<br />

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