30.06.2013 Views

i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

262<br />

Soit les activités respectives du mime et du sacrificateur que Sperber a<br />

la bonne idée <strong>de</strong> rapprocher (SG:123), De la scène à laquelle ils<br />

assist<strong>en</strong>t, dit—il, les spectateurs du mime et les participants au<br />

sacrifice construis<strong>en</strong>t, les uns et les autres, une représ<strong>en</strong>tation m<strong>en</strong>tale<br />

ouverte à l’interprétation et propre à décl<strong>en</strong>cher <strong>de</strong>s évocations<br />

symboliques. “La différ<strong>en</strong>ce ?“ ajoute—t—il “Les spectateurs du mime<br />

sav<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> que la représ<strong>en</strong>tation m<strong>en</strong>tale qu’ ils ont construite ne<br />

correspond pas à la réalité. Au contraire, les participants au sacrifice<br />

le ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour effectif. Autrem<strong>en</strong>t dit (...), la représ<strong>en</strong>tation du mime<br />

participe à un symbolisme consci<strong>en</strong>t, (.,,) la représ<strong>en</strong>tation du sacrifice<br />

participe à un symbolisme inconsci<strong>en</strong>t” (S6:123—124),<br />

A première vue, Sperber a raison. Le mime fait semblant <strong>de</strong> capturer un<br />

papillon et aussi bi<strong>en</strong> lui quo les spectateurs sav<strong>en</strong>t qu’ il fait semblant<br />

<strong>de</strong> capturer un papillon, Le sacrificateur fait semblant <strong>de</strong> nourrir les<br />

ancêtres avec le sang <strong>de</strong> la victime, mais aussi bi<strong>en</strong> lui que les fidèles<br />

croi<strong>en</strong>t qu’ il nourrit vraim<strong>en</strong>t les ancêtres avec le sang <strong>de</strong> la victime.<br />

Les premiers sav<strong>en</strong>t ce qu’ ils font, les seconds ne sav<strong>en</strong>t pas ce qu’ ils<br />

font.<br />

Hais, à la réflexion, les choses ne se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas ainsi : la ligne<br />

<strong>de</strong> partage ne passe pas <strong>en</strong>tre un “symbolisme consci<strong>en</strong>t” et un “symbolisme<br />

inconsci<strong>en</strong>t”, mais <strong>en</strong>tre une activité ludique et une activité rituelle qui<br />

compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t probablem<strong>en</strong>t l’une et l’autre <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts consci<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong>s<br />

élém<strong>en</strong>ts inconsci<strong>en</strong>ts, L’action du mine,est “symbolique” alors que celle<br />

du sacrifice ne l’est pas celui—là fait semblant <strong>de</strong> capturer un<br />

papillon, celui—ci ipinole réellem<strong>en</strong>t une victime. Dans le premier cas, la<br />

relation prédateur/proie est imaginaire et, à première vue du moins, tout<br />

à fait acci<strong>de</strong>ntelle (le mime, semble—t—il, pourrait représ<strong>en</strong>ter n’ importe<br />

quelle autre scène) dans le second cas, elle est on ne peut plus réelle

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!