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i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

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260<br />

•1<br />

Mais il y a <strong>en</strong>core d’autres raisons <strong>de</strong> p<strong>en</strong>ser que cette homologie n’est<br />

pas fortuite, Pour bi<strong>en</strong> mettre <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce le “rôle organisateur et<br />

reconstructeur du cycle” déployé par le symbolisme culturel, Sperber le<br />

compare à celui exercé par la “forme la plus individuelle du travail<br />

symbolique : le rêve”. La “fonction cognitive” du rêve, dit—il, est bi<strong>en</strong><br />

établie et bi<strong>en</strong> expliquée et il “suggère que cette explication passe par<br />

une réévaluation du symbolisme même” (56:156—157). Ce rapprochem<strong>en</strong>t du<br />

symbolisme et du rêve est d’autant plus intéressant que, dans les mythes<br />

australi<strong>en</strong>s, le “temps du rêve” est celui du chaos primordial d’où sont<br />

issues les formes culturelles et que, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, les aborigènes<br />

décriv<strong>en</strong>t ainsi beaucoup plus probablem<strong>en</strong>t ce que Girard nomme la crise<br />

sacrificielle et sa résolution victimaire qu’ils n’anticip<strong>en</strong>t les<br />

fonctions cognitives du rêve. Si donc, il fallait réévaluer le symbolisme,<br />

ce ne serait évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t pas pour expliquer le rêve par le mécanisme<br />

victimaire au lieu d’expliquer les phénomènes sociaux par <strong>de</strong>s processus<br />

cognitifs, mais pour r<strong>en</strong>dre compte <strong>de</strong> phénomènes <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce aussi<br />

différ<strong>en</strong>ts que le rêve, le “symbolisme culturel” (autrem<strong>en</strong>t dit le rituel)<br />

et ajouterai—je par exemple, les systèmes immunitaires —<br />

phénomènes psychologiques, sociaux ou biologiques —<br />

par<br />

c’est<br />

à dire <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>s <strong>en</strong>tités<br />

formelles ou <strong>de</strong>s archétypes généraux indép<strong>en</strong>dants <strong>de</strong> leur substrat : ce<br />

que ni Sperber ni Girard ne song<strong>en</strong>t à faire, mais que les travaux<br />

<strong>en</strong>trepris par Thom et ses continuateurs <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t un jour r<strong>en</strong>dre possible.<br />

Il faut donc rev<strong>en</strong>ir, pour finir, sur les rapports du “symbolisme” et du<br />

rituel.<br />

Quand Sperber relève qu”un système symbolique complexe peut très bi<strong>en</strong><br />

fonctionner sans qu’aucun comm<strong>en</strong>taire exégétique ne l’accompagne” (S6:30).<br />

quand il soupçonne l’interprétation <strong>de</strong>s symboles d’être seulem<strong>en</strong>t “un<br />

aspect ess<strong>en</strong>tiel du développem<strong>en</strong>t du symbolisme dans notre culture”

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