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i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

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2O1<br />

J’ajoUte qu’à aLa connaissance cette conjecture n’est pas réfutée et,<br />

bi<strong>en</strong> plus, qu’elle est soli<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t confortée par un minutieux travail<br />

qu’a récemm<strong>en</strong>t effectué Alain Testart sur la division sexuelle du tra<br />

vail chez les chasseurs—cueilleurs (1414). En effet, il a montré que<br />

si la chasse est une activité réservée à l’un <strong>de</strong>s sexes, alors elle<br />

est une activité masculine; si la femme est admise à chasser, la mise<br />

à mort <strong>de</strong> l’animal est dévolue à l’homme; si la femme peut tuer les<br />

animaux, elle peut utiliser une arme qui les assomme, mais non une<br />

arme qui fait couler le sang. Le principe est simple : il s’agit tou<br />

jours d’établir une distance aussi gran<strong>de</strong> que possible <strong>en</strong>tre le sang<br />

m<strong>en</strong>struel, spontaném<strong>en</strong>t versé par les femmes, et le sang <strong>de</strong> l’animal<br />

délibérém<strong>en</strong>t versé par le chasseur. Autrem<strong>en</strong>t dit, la loi est la même<br />

pour la chasse et le sacrifice, ce qui n’est pas surpr<strong>en</strong>ant puisque<br />

ces <strong>de</strong>ux activités, comme le rappelle <strong>de</strong> 1-leusch, sont étroitem<strong>en</strong>t liées<br />

(145).<br />

Bi<strong>en</strong> plus, le travail <strong>de</strong> Testart permet <strong>de</strong> faire un pas <strong>de</strong> plus et <strong>de</strong><br />

r<strong>en</strong>forcer les argum<strong>en</strong>ts que j’ai prés<strong>en</strong>tés, dans la section précé<strong>de</strong>nte,<br />

<strong>en</strong> faveur <strong>de</strong> l’autonomie ontologique <strong>de</strong> la culture. Il montre, <strong>en</strong> effet,<br />

que dans toutes les activités <strong>en</strong> général, et pas seulem<strong>en</strong>t dans la chas<br />

se, les objets techniques sont répartis <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux sexes suivant<br />

une classification qui fait apparaitre un pôle masculin, caractérisé<br />

par la percussion lancée et punctiforme et un pôle féminin, caractéri<br />

sé par la percussion posée et diffuse. Cette découverte est importante,<br />

car elle nous évite <strong>de</strong> chercher dans la peur du sang m<strong>en</strong>struel ou dans<br />

l’<strong>en</strong>vie masculine <strong>de</strong>s capacités procréatrices — qu’il ne s’agit évi<strong>de</strong>m<br />

m<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> nier — la raison <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s taches <strong>en</strong>tre<br />

les sexes ou <strong>de</strong> l’exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s rites sacrificiels; autrem<strong>en</strong>t dit, elle<br />

nous évite l’erreur qui consisterait à expliquer par la psychologie<br />

affective ce que Sperber veut expliquer par la psychologie cognitive.<br />

Pas plus que les attributs sexuels <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong> la femme n’expli<br />

qu<strong>en</strong>t la forme <strong>de</strong> leurs outils, pas plus ne saurai<strong>en</strong>t—ils r<strong>en</strong>dre compte<br />

<strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> leurs rites et <strong>de</strong> leurs institutions <strong>en</strong> général, mais<br />

ils <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> résonance, selon <strong>de</strong>s lois précises que nous comm<strong>en</strong>çons

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