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i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée

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luit dans leurs yeux”. Il est le premier à repérer les juPeaJx. Et<br />

voici comm<strong>en</strong>t parle Sieqrnund : “Partout je suis n1éprsé, rnarciué<br />

d’un siane fatal, ce oue je croyais juste, les autres le croyai<strong>en</strong>t<br />

injuste, ce que j’estimais bon, les autres le juceai<strong>en</strong>t uvais”.<br />

Wacner rejoint ici le cercle tout <strong>en</strong>tier dans cett’ opposton <strong>de</strong><br />

l’individu et <strong>de</strong> la foule, du un et du multiple. H est uniaie pour<br />

tant dans le rôle qu’il fait jouer à cette opposition. Il ne se<br />

cont<strong>en</strong>te pas d’explorer la subjectivité du gibier, ii ne s’intéresse<br />

pas non plus seulem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> foule spectaculaires comme<br />

Zola, mais s’intéresse à l’interaction du aibier et du chasseur<br />

et cela me paraît tout à fait extraordinaire. Pour s’interroger<br />

sur l’intuition oui gouverne l’art <strong>de</strong> la Walkyrie, même si Waaner<br />

n’arrive jamais à le formuler complètem<strong>en</strong>t, il ne faut pas s’arrêter<br />

- à<br />

mon avis - à la première interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> BrUnhil<strong>de</strong>, bi<strong>en</strong> au’elle<br />

soit capitale et j’y revi<strong>en</strong>drai, mais il faut aller tout <strong>de</strong> suite<br />

à la gran<strong>de</strong> scène <strong>de</strong>s Walkyries oui suit les scènes <strong>de</strong> chasse à<br />

l’homme dont je vi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> parler, à la gran<strong>de</strong>, à la fameuse chevau<br />

chée.<br />

Il faut voir les Walkyries opérer toutes <strong>en</strong>semble, car elles<br />

opèr<strong>en</strong>t toujours toutes <strong>en</strong>semble. BrUnhil<strong>de</strong>, <strong>en</strong> vérité, n’est plus<br />

là, elle ne reparaît qu’un peu plus tard, mais au début les Walkyries<br />

ne s’<strong>en</strong> r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt pas compte et nous les voyons jouer le rôle oui<br />

leur est assigné <strong>de</strong>puis toujours par Wotan, par la nature même du<br />

sacré. Boulez les décrit d’ailleurs admirablem<strong>en</strong>t, il e une <strong>de</strong>scrip—<br />

tion très belle où il y a <strong>de</strong>s souv<strong>en</strong>irs <strong>de</strong> Rimbaud, “<strong>de</strong>s hyènes<br />

hystériques, dont on ne sait pas si elles ri<strong>en</strong>t ou si elles sanolo—<br />

t<strong>en</strong>t, auj flair<strong>en</strong>t le cadavre avec une irrésistible sauvagerie dans<br />

leur joie et leurs fonctions <strong>de</strong> crocue-mort divin, fournisseur <strong>de</strong><br />

la morgue officielle. C’est ainsi cue je vois les Walkyries, glorieu<br />

se chevauchée, fameuse gorgée <strong>de</strong> poison”. Ce morceau <strong>de</strong> bravoure,<br />

terrain <strong>de</strong> contestation dès l’origine, ne pose pas <strong>de</strong> problème d’exé<br />

cution particulière (rires). Le morceau est superbe avec ses rémini<br />

sc<strong>en</strong>ces littéraires et la scène <strong>de</strong> la chevauchée dans la version<br />

Boulez-Chéreau, avec les Walkyries oui tir<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cadavres par les

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