i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée
i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée
i- :1 :4 - - Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
331<br />
Les <strong>de</strong>ux caractéristiques principales <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> nature, selon<br />
Hobbes, sont: l’égalité physique <strong>en</strong>tre les honunes, par rapport à<br />
la mort viol<strong>en</strong>te, et leur égalité intéllectuelle dans leur<br />
prét<strong>en</strong>tion partagée, chacun pour soi, <strong>de</strong> définir ce qui est bi<strong>en</strong><br />
et ce qui est mal. Les t<strong>en</strong>tatives <strong>de</strong> tous <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t l’incapacité<br />
<strong>de</strong> chacun et produis<strong>en</strong>t une situation où il n’y a plus ni bi<strong>en</strong> ni<br />
mal. (P.188; p.126) “Ils n’y gagnèr<strong>en</strong>t, dit Hobbes, aucun surcroît<br />
d’aptitu<strong>de</strong> à distinguer droitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre l’un et l’autre.” Ces<br />
voix opposées au sujet du bi<strong>en</strong> et du mal attis<strong>en</strong>t la guerre <strong>de</strong><br />
tous contre tous. Et les hommes, afin d’être protégés <strong>de</strong> la mort,<br />
sont, par nécessité, forcés <strong>de</strong> pactiser les uns avec les autres<br />
et d’élire un souverain, qui les gouvernera par ses paroles et<br />
ses lois, et <strong>de</strong> lui abandonner le seul droit <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> ce qui<br />
est bi<strong>en</strong> et <strong>de</strong> ce qui est mal. (P.234, P.311—313; p.185, p.281—<br />
283) Condamnés par Dieu à mourir, les hommes sont aussi condamnés<br />
afin <strong>de</strong> vivre, à se donner à eux-mêmes ce que Dieu dès l’origine<br />
était prêt à leur donner. Dieu a condamné l’humanité à ce qu’Adam<br />
désirait, à juger du bi<strong>en</strong> et du mal. La chute d’Adam nous a<br />
condamnés au Léviathan et à la philosophie politique, à une<br />
politique selon la seule raison, au royaume naturel <strong>de</strong> Dieu. Par<br />
la mort, nous sommes maint<strong>en</strong>ant forcés <strong>de</strong> cons<strong>en</strong>tir au règne du<br />
“dieu mortel” (P.227; p.178) Léviathan. Par rapport à Dieu nous<br />
sommes toujours dans l’état <strong>de</strong> nature, et bi<strong>en</strong> que le “dieu<br />
mortel’ nous protège <strong>de</strong> la mort viol<strong>en</strong>te, le seul Dieu tout<br />
puissant continue <strong>de</strong> nous tuer comme <strong>de</strong>s “<strong>en</strong>nemis”. (P.396;<br />
p.379)<br />
“Il plut <strong>en</strong>suite à Dieu <strong>de</strong> parler à Abraham et <strong>de</strong> conclure un<br />
pacte avec ].ui.”(P.443; p.434) Nous sommes cette fois confrontés<br />
à la révélation et à un problème que nous avons déjà r<strong>en</strong>contré,<br />
celui <strong>de</strong> réception. La révélation met un terme au règne naturel<br />
<strong>de</strong> Dieu pour le peuple d’Israel et fon<strong>de</strong> son royaume prophétique.<br />
Or le royaume <strong>de</strong> Dieu, selon Hobbes, est un “royaume constitué<br />
selon un mo<strong>de</strong> particulier par les suffrages du peuple d’Israel;<br />
consistant <strong>en</strong> ce qu’ils choisir<strong>en</strong>t Dieu conune leur roi, par un<br />
pacte.”(P.442; p.434) La difficulté est la suivante: Dieu ne<br />
parla qu’avec Abraham. Comm<strong>en</strong>t le peuple exprima-t—il ses<br />
suffrages et comm<strong>en</strong>t conclut—il un pacte avec Dieu, sans<br />
révélation spéciale et immédiate? Par le biais d’Abraham, nous<br />
dit Hobbes, qui exerçait sur sa famille une domination pater—<br />
nelle, car “leurs volontés (qui sont la matière <strong>de</strong> tout pacte><br />
étai<strong>en</strong>t avant le contrat impliquées dans celle d’Abraham.”(P.500;<br />
p.495—496) Le peuple d’Israel ne pactisa pas directem<strong>en</strong>t avec<br />
Dieu, mais seulem<strong>en</strong>t indirectem<strong>en</strong>t. C’est seulem<strong>en</strong>t par le<br />
contrat antérieur et tacite qui le liait à Abraham qu’il fut<br />
contraint <strong>de</strong> recevoir comme comman<strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> Dieu ce qu’Abraham<br />
lui commandait au nom <strong>de</strong> Dieu. ‘<br />
Moïse r<strong>en</strong>ouvela le pacte avec Dieu, mais, nous dit Hobbes, “il<br />
n’avait pas autorité pour gouverner les Israélites <strong>en</strong> tant que<br />
successeur du droit d’Abraham.”(P. 502; p.497)<br />
42 D’où v<strong>en</strong>ait donc<br />
son autorité? “EC)e ne pouvait être le comman<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Dieu qui