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Bananas and Food Security - Bioversity International

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320 Les productions bananières / <strong>Bananas</strong> <strong>and</strong> food security – Session 2<br />

Aussi devient-elle l’objet d’une certaine spéculation foncière. De nombreux planteurs<br />

ne peuvent accéder au marché foncier beaucoup trop cher. La concurrence pour accéder<br />

à la terre est donc importante et le coût à payer pour la cultiver très onéreux. La tendance<br />

dans la plaine montre en effet une augmentation du faire-valoir indirect, et principalement<br />

du métayage. La cherté des prix est donc une conséquence des rentes foncières<br />

élevées, phénomène accentué par la diminution des rendements. A ce titre, la culture du<br />

bananier plantain devient une culture de rente pour certaines personnes (propriétaires<br />

de terres).<br />

La cherté des prix et ses causes, tant au niveau de la filière que de la production,<br />

pose maintenant le problème de la sécurité alimentaire.<br />

Le système filière-production de la banane plantain dans l’Arcahaie est aujourd’hui<br />

un système en crise. La forte pression sur la terre et la précarité foncière qui en résultent<br />

ont une double conséquence.<br />

D’une part elles limitent les possibilités d’accumulation des planteurs. Ils n’ont donc<br />

pas assez de trésorerie pour s’équiper ou investir et ont de ce fait souvent recours au crédit<br />

informel (usuriers) en cas de besoins tels les funérailles ou la scolarisation des<br />

enfants.<br />

Et, d’autre part, elles ne les incitent pas à réaliser des investissements importants,<br />

puisqu’ils ne sont pas sûrs de toujours conserver l’accès à la terre.<br />

Par ailleurs, le risque est de voir se creuser encore plus le déséquilibre naturel (pression<br />

parasitaire et diminution de la fertilité) à chaque nouvelle amélioration. En effet,<br />

plutôt que d’améliorer les bananeraies existantes, les planteurs, conscients de la chute<br />

de leurs rendements et attirés par la rentabilité du bananier plantain, auraient tendance<br />

à replanter en monoculture ou à accroître leur surface, même en faire-valoir indirect.<br />

C’est par exemple ce qui s’est passé avec le projet « PREPIPA » : l’amélioration de la<br />

situation hydrique par la rénovation des canaux d’irrigation a poussé certains planteurs<br />

à accroître leurs surfaces en bananiers sur des terres non prévues à l’irrigation.<br />

Dans cette situation, les possibilités d’améliorations techniques sont difficiles. Certaines<br />

catégories de planteurs semblent néanmoins plus en mesure de les intégrer; il<br />

s’agit des planteurs non aisés à aisés qui réinvestissent d’abord leurs revenus dans les<br />

systèmes de production, alors que les plus aisés, absentéistes et gr<strong>and</strong>s propriétaires,<br />

ont tendance à investir en priorité dans d’autres secteurs : achat de la terre, immobilier,<br />

émigration à l’étranger.<br />

Cela pose donc la question de la participation des producteurs dans les actions et les<br />

protocoles, que la recherche pour le développement mettra en place avec tous les problèmes<br />

méthodologiques que cela suppose.<br />

A ce titre, l’avenir du plantain sur l’Arcahaie demeure très incertain.<br />

Bibliographie consultée<br />

Bourgeois R. & D. Herrera. 1998. Filières et dialogue pour l’action. La méthode Cadiac. Collection<br />

« Repères ». CIRAD. 175 pp.

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