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liste des sigles utilises - Institut Agronomique Méditerranéen de ...

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Encadré 3.4 : les Kesi <strong>de</strong> Kolara, les Dowi <strong>de</strong> N'garoua et un chef WodaabeNous avons relevé trois cas distincts <strong>de</strong> sé<strong>de</strong>ntarisations pastorales au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> enquêtes:1 - les kesi'en (vocabulaire <strong><strong>de</strong>s</strong> villageois) :A Kolara, <strong><strong>de</strong>s</strong> bergers d'origine pastorale ont été contraints à la sé<strong>de</strong>ntarisation parce qu'ils ont perduleur troupeau. Le berger s'est endormi aux pâturages et au réveil, le troupeau avait disparu. Les animauxles ont "refusé". Ils ne vont pas saluer leurs parents dans la brousse lorsque la transhumance lesconduit à proximité du village parce que, disent-ils, "la honte est trop gran<strong>de</strong>".2 - les dowi'en (vocabulaire <strong><strong>de</strong>s</strong> pasteurs) :Le village <strong>de</strong> N'Garoua est un ancien village Fulbe abandonné, repeuplé par une migration fulbe Woïlacomposé d'éléments agro-pastoraux nigérien et nigérian. Les Fulbe venus du Niger cultivaient un peu, ilsélevaient surtout <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux pour lesquels ils faisaient <strong><strong>de</strong>s</strong> petites transhumances. Ils ont quitté leNiger à cause <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux, parce qu'ils y avaient <strong><strong>de</strong>s</strong> problèmes d'accès aux puits. Pour les Fulbevenus du Nigeria, leurs aïeux ont quitté le Niger et leur pères sont nés au Nigeria. ils étaient agriculteursitinérants et éleveurs transhumants au Niger. Au Nigeria, ils cultivaient, ils avaient <strong><strong>de</strong>s</strong> troupeaux mais netranshumaient pas.Le groupe nigérien a rencontré le groupe nigérian au cours <strong>de</strong> sa migration qui a duré <strong>de</strong>ux années, en1971 et 1973. Depuis 24 ans, ils sont au Cameroun : ils pratiquent l'agriculture et la transhumance enalternance. Certains ont souhaité continuer à vivre sous les tentes, même lorsqu'ils reviennent àproximité du village en saison <strong><strong>de</strong>s</strong> pluies. Ils ont <strong><strong>de</strong>s</strong> champs vivriers près <strong>de</strong> ce village. D'autres vivent auvillage mais passent une partie <strong>de</strong> la saison sèche à rendre visite aux campements et à s'occuper <strong><strong>de</strong>s</strong>troupeaux transhumants. Le chef <strong>de</strong> ce village, venu du Niger est un maalum 274 (Moddibo lettré duCoran).Ces agro-pasteurs sont appelés dowi'en par les autres pasteurs, ils sont ceux qui ont quitté le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>la brousse et qui, par choix ou par contrainte, privilégient la contrainte agricole sur celle pastorale.3 - Chez les Wodaabe, un chef <strong>de</strong> fraction a choisi la sé<strong>de</strong>ntarisation l'année précédant les enquêtes ense mariant dans un village sé<strong>de</strong>ntaire proche <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> pâturages <strong>de</strong> saison <strong><strong>de</strong>s</strong> pluies. Le groupevient <strong>de</strong>puis quinze années près <strong>de</strong> ce village. Le chef sé<strong>de</strong>ntarisé a une activité agricole pour laquelle ilemploie <strong>de</strong> la main d'œuvre. Un <strong>de</strong> ses frères assure le comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la fraction au quotidien. Lechef gar<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> responsabilités pastorales dans la mesure où il représente les intérêts <strong>de</strong> son groupedans ce village. Il a par ailleurs laissé ses animaux chez ses frères.source : les enquêtes, 1998La permanence du lien entre l'homme et l'animal est un déterminant essentiel pour l'entretien<strong><strong>de</strong>s</strong> rapports entre les pasteurs sé<strong>de</strong>ntarisés et le mon<strong>de</strong> pastoral. Ce lien qui peutsymboliquement survivre à l'absence du troupeau n'est dans ce cas plus socialisé. Il est vécuavec souffrance comme chez les kesi'en. Cette situation est d'autant plus dramatique qu'ilest très long <strong>de</strong> regagner un troupeau sur la base d'une pratique agricole.Les dowi'en ne peuvent pas regagner le mon<strong>de</strong> pastoral sur la seule base d'un lien préservéou renouvelé avec les troupeaux. Ils restent à la frontière du mon<strong>de</strong> pastoral, à la foistranshumants, cultivateurs, vivant tantôt dans <strong><strong>de</strong>s</strong> huttes, tantôt dans un village « en dur ».Le cas du chef <strong>de</strong> fraction Wodaabe est tout à fait différent <strong><strong>de</strong>s</strong> précé<strong>de</strong>nts et nous ensoulignons l'originalité. Cette sé<strong>de</strong>ntarisation est marquée par un mariage avec une femmesé<strong>de</strong>ntaire. Le chef <strong><strong>de</strong>s</strong> Wodaabe gar<strong>de</strong> ses fonctions <strong>de</strong> même que ses animaux dans la274 Maalum : sait le Coran par cœur, mais ne sait pas l’interpréter. Moddibo : connaît le Coran, et lesSunna , les interprétations, ainsi que le droit coranique. Le Moddibo est un « savant », pas le Maalum.115

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