12.07.2015 Views

liste des sigles utilises - Institut Agronomique Méditerranéen de ...

liste des sigles utilises - Institut Agronomique Méditerranéen de ...

liste des sigles utilises - Institut Agronomique Méditerranéen de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Encadré 3.5 : <strong>de</strong>ux « arrangements » pour l'accès aux cultures1 - Les pasteurs peuvent avoir accès à l'agriculture au travers <strong>de</strong> contrats que nous appellerons« d'amitié » ou « <strong>de</strong> routine » . Il faut nécessairement que quelqu'un du village où le pasteur a son champs'occupe <strong>de</strong> contrôler les travaux et <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r les fonds nécessaires pour payer la main d'œuvre. Cettepersonne est un ami et il n'est question d'aucune rémunération entre le pasteur et lui. La main d'œuvreest payée en argent. Ce type d'arrangement tripartite se rencontre chez les Fulbe comme chez lesShuwa.Pour les travaux d'hivernage, les pasteurs utilisent la main d'œuvre agricole (Masa, Tupuri, <strong><strong>de</strong>s</strong>montagnes ou tchadienne) venue offrir ses services au moment <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux <strong><strong>de</strong>s</strong> champs. Ceux qui sontengagés pour les travaux préparatoires (labours, semis) ne sont pas nécessairement ceux quitravailleront au moment <strong><strong>de</strong>s</strong> récoltes.Pour les travaux du muskwari, le pasteur choisit une personne et lui confie la responsabilité du champsur toute la durée <strong>de</strong> la saison agricole. C'est un genre <strong>de</strong> métayage. La rémunération a toujours lieu enmonnaie. Cet arrangement avec le métayer va <strong>de</strong> pair avec le contrôle d'une troisième personne qui estun ami du pasteur. Une fois le produit récolté, le pasteur peut en donner une partie à son métayer sousla forme <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>au ou <strong>de</strong> zakkat.2 - Une autre situation : l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> chefs pastoraux est également chef <strong>de</strong> quartier, jawuro, à Guirvidig. Ilfait cultiver le muskwari à Guirvidig : il fait <strong><strong>de</strong>s</strong> allers et venues fréquentes entre son campement <strong>de</strong> viepastorale et son bourg <strong>de</strong> vie sé<strong>de</strong>ntaire. Il revendique son activité agricole autant que pastorale commeà la source <strong>de</strong> sa richesse (barka : fortune). Au cours <strong>de</strong> l'entretien, il évoque la mémoire <strong>de</strong> son grandpèredu Nigeria sur lequel il a pris ce modèle. Ses pouvoirs comme chef sé<strong>de</strong>ntaire et pastoral senourrissent l'un l'autre, tout comme ses <strong>de</strong>ux activités d'agriculteur et d'éleveur itinérant.source : les enquêtes, 1998De façon générale, l'emprise agricole <strong><strong>de</strong>s</strong> pasteurs est tributaire et révélatrice <strong><strong>de</strong>s</strong> lienstissés par la communauté pastorale avec les autorités et les populations sé<strong>de</strong>ntaires. Cespratiques agricoles ne sont possibles que grâce aux relations privilégiées qu'ils entretiennentdans les villages. Dans un contexte <strong>de</strong> décroissance <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces dévoués au pastoralisme,la pratique agricole <strong><strong>de</strong>s</strong> pasteurs témoigne <strong>de</strong> leur insertion dans les villages sé<strong>de</strong>ntaires. Enl'absence <strong><strong>de</strong>s</strong> pasteurs, ces champs sont la marque <strong>de</strong> leur existence.2. 2. 4 - Conclusion : conditions et limites <strong>de</strong> l’insertion pastorale dans l’espace sé<strong>de</strong>ntairePlusieurs formes <strong>de</strong> sé<strong>de</strong>ntarisations pastorales existent dans les villages. Certaines sontai<strong>de</strong>nt au maintien du pastoralisme dans la brousse environnante. Dans les débats surl'organisation <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces agricole et pastoral, la pratique <strong>de</strong> l'agriculture met les pasteurssur un pied d'égalité avec les villageois et les autorités sé<strong>de</strong>ntaires. La défense <strong><strong>de</strong>s</strong> espacesréservés à l'élevage et <strong><strong>de</strong>s</strong> intérêts pastoraux est difficile en raison <strong>de</strong> la saisonnalité <strong>de</strong> laprésence <strong><strong>de</strong>s</strong> pasteurs. Elle passe par leur insertion dans la vie sociale et dans l'espaceéconomique privilégié <strong><strong>de</strong>s</strong> sé<strong>de</strong>ntaires 276 .276 Sur la participation <strong><strong>de</strong>s</strong> pasteurs aux débats politiques locaux et régionaux, voir : Davis L. 1995« Opening Political Space in Cameroon : the Ambiguous Response of the Mbororo. » In : Review ofAfrican Political Economy, 64, pp. 213-228117

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!