Noi culturi, noi antropologii - Humanitas

monument, en ce lieu excentrique au village: de toute évidence,
il devait s’agit d’autre chose!
Enquête
Des morts sans identité?
Pour tâcher d’en savoir davantage, nous avons donc commencé
nos investigations auprès des personnes que nous
avions visitées précédemment (des femmes, pour la plupart).
A notre grand étonnement, nos tentatives furent
peu fructueuses! Certes, le lieu décrit était généralement
identifié comme „lieu dit“ „Cimetière des héros“ (Cimitirul
Eroilor). Mais quant à savoir de quels héros il s’agissait, les
réponses obtenues furent des plus vagues. Ainsi en fut-il
pour l’essentiel de nos interrogations:
- Contre qui se battaient ces hommes?
- En quelle langue s’exprimaient-ils?
- Quelle était leur religion?
- Pour quelle „patrie“ étaient-ils tombés?
- Et quand, précisément, sont-il tombés à ce „champ
d’honneur“ si confidentiel que personne ne semble
en avoir le moindre souvenir?
La même imprécision est apparue dans la mémoire des personnes
interrogées, concernant le lieu: ce „Cimetière des
héros“ est-il un „vrai“ cimetière, avec de „vraies“ tombes?
Autrement dit, y a-t-il des corps réellement enterrés dans cet
enclos? Ou bien, s’agit-il de cénotaphes marquant l’emplacement
où sont tombés des hommes dont les corps ont été
„rapatriés“. Les informations à ce sujet sont contradictoires,
comme nous allons le voir dans les réponses concernant
d’hypothétiques pratiques commémoratives concernant ces
morts. Un témoignage prétend que:
(…) Ici, il n’y a plus que les croix. Les ossements sont
quelque part en Russie ou bien là où on a construit les maisons.
Ces dires indiqueraient qu’il s’agit bien de cénotaphes, et
que les „héros“ n’étaient pas des Roumains, mais plutôt des
Russes. Mais rien n’est moins sûr! Car il est aussi question
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