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Noi culturi, noi antropologii - Humanitas

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groupe de croix commémoratives se révèle tel un „non lieu<br />

de mémoire“.<br />

Epilogue<br />

Perte de mémoire et réappropriation de l’espace.<br />

Les populations de Bucovine ont encore, pour la plupart,<br />

la mémoire d’événements vécus ou transmis, qui touchent<br />

à deux périodes conflictuelles, suivies d’un bouleversement<br />

radical, où se sont retrouvées confrontées des populations<br />

de toutes origines. En effet, cette région „Carrefour des empires<br />

morts“ combine la mémoire de trois périodes qui ont<br />

été le théâtre de déplacement de populations. Ce sont:<br />

- la „Bucovine austro-hongroise“ d’avant 1918;<br />

- la Bucovine sous le régime pro-nazi;<br />

- la Bucovine lors de l’avènement du régime communiste.<br />

Ceux des habitants actuels de Clit et Dealul Ederii qui sont<br />

nés avant 1es années 1950, ont, pour la plupart, un passé<br />

plus ou moins ancien d’immigrés. Ils parlent les trois langues<br />

jadis en usage dans leur vie quotidienne, et maintiennent<br />

des liens avec leurs morts en entretenant les tombes familiales<br />

de leurs cimetières respectifs. En ce qui concerne<br />

les populations germanophones, nous avons affaire à une<br />

population vieillissante, qui est en train de s’estomper du<br />

paysage de ces agglomérations.<br />

Pour ce qui est des populations ukrainiennes, après 1989,<br />

l’enseignement de leur langue a été repris et les échanges<br />

avec l’Ukraine encouragés. Des liens se sont retissés de part<br />

et d’autre de la frontière roumano-ukrainienne.<br />

En ce qui concerne les populations roumaines de Dealul<br />

Ederii, il faut y distinguer deux générations. La première s’est<br />

installée, dans les années 1950, en effaçant la mémoire des<br />

„premiers occupants“ allemands, soit, en transformant leurs<br />

maisons laissées vides, soit, en les abattant. Par ailleurs, les<br />

„hommage“ qui leur soit rendu, l’est à l’église orthodoxe du village, par<br />

un prêtre roumain. Mais, même à ce propos, les informations ne sont<br />

pas claires et viennent interférer avec les commémorations de la seconde<br />

guerre mondiale.<br />

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