Noi culturi, noi antropologii - Humanitas

à propos de ces morts anonymes du „Cimetière des héros“.
Dans un premier temps, on nous a prétendu qu’il n’y avait
aucune commémoration les concernant. Un témoignage,
cependant, nous a indiqué le souci de ne pas laisser de tels
morts totalement démunis:
Les croix sont là pour pouvoir faire le service religieux
pour les morts 344 .
Et l’on nous a aussi précisé:
A l’Ascension, on va avec le prêtre et on fait une messe
pour ceux qui sont morts lors de la première guerre.
Et:
Une commémoration a lieu à l’église orthodoxe, où les
ossements ont été ré-enterrés.
Il serait toutefois utile de vérifier à ce propos s’il n’y a pas
eu confusion avec les héros de la seconde guerre mondiale.
Bref, les informations sont contradictoires, imprécises
et semblent généralement embarrasser nos interlocuteurs
(plus souvent interlocutrices, comme déjà signalé). Ainsi,
nos tentatives infructueuses d’en savoir plus sur ce „lieu dit“
auprès de nos informateurs, nous a amenées à formuler un
nouveau questionnement de la manière suivante:
A quelles réalités propres aux localités visitées, renvoient
l’indifférence et l’oubli dont témoignent aujourd’hui leurs
habitants, vis-à-vis du „Cimetière des héros“ devenus anonymes
et comme apatrides? En effet, personne ne semble à
même de donner à ces morts une identité de personne, ce
qui les amènerait à recevoir le statut de „soldats inconnus“.
Mais, plus étrange, surtout s’agissant de morts promus au
rang de „héros de guerre“, on n’est pas non plus à même
de les doter d’une identité nationale. Absence de mémoire,
occultation ou non dit de la part des habitants du lieu?
es saxons de Transylvanie, et indique, notamment, l’influence des pratiques
funéraires roumaines sur les pratiques saxonnes.
344. En original: „pentru a se putea prohodi“.
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