Noi culturi, noi antropologii - Humanitas

nouveaux venus appartiennent à la génération qui, après
1989, a voulu „tenter sa chance“ en occident, pour fuir une
région sans grand avenir. Ils travaillent tous en occident et
reviennent construire des maisons aux dimensions dont la
rationalité échappe, si l’on ne prend pas en compte d’autres
facteurs que celui du pragmatisme, voire même, de la valeur
de prestige d’une telle „folie constructive“ 367 . Pour ce
qui est de notre terrain spécifique, mais peut-être aussi de
manière plus générale, on peut alors se demander si ceux
qui viennent élever de telles bâtisses, en n’en occupant, généralement,
qu’une petite partie, ne seraient pas désespérément
en recherche d’un „enracinement“, à l’heure où les
modèles dominants de l’occident et de la mondialisation ont
rendu les anciennes valeurs obsolètes.
Dans un tel contexte, on comprend aussi combien encombrant
peut être ce groupe de croix anonymes, qui, aujourd’hui,
se retrouvent malencontreusement sur des terres
convoitées en tant que zone de construction à l’abri des
inondations. Cette situation vient donc s’additionner à une
mémoire embarrassante face aux tragiques événements qui
ont jeté des populations l’une contre l’autre, au hasard des
„camps“ auxquels elles appartenaient. Il y a fort à croire que
les dernières traces de mémoire de tels événements vont
bientôt s’effacer à jamais!
Bibliographie
Barrès, Maurice, La terre et les morts (Sur quelles réalités fonder la
conscience française), La Patrie française, Paris, 1899.
Beaumont, Frédéric, Identités et territoire chez les slaves de Bucovine.
Relations interethniques, faits identitaires et territoriaux dans les
Carpates orientales (Roumanie-Ukraine), Thèse de doctorat en géographie,
Bordeaux III, 2007.
Breban, Vasile, Dicţionar General al limbii române. Editura Ştiintifică şi
Enciclopedică, Bucureşti, 1987.
Grămadă, Nicolae, Toponimia minoră a Bucovinei, vol I, II, Academia
Română, Bucureşti,1996.
367. Voir à ce propos la note 6.
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