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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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98<br />

MIR<br />

sous l'influence de Necker , <strong>et</strong> reconnaissaient<br />

plus particulièrement pour<br />

chefs Mounicr, Malou<strong>et</strong> <strong>et</strong> Rabaut-<br />

Saiul-Etienuo. Les vœuî des deux<br />

premiers se bornaient à introduire<br />

en France les branches principales<br />

de la constitution anglaise. Mira-<br />

Beau, contenu par l'opinion acerë-<br />

de son immoralité, observa<br />

d'abord les espi "ant sur la<br />

marche qu'il devait suivre. Quoique<br />

en raison de sa liaison avec Gh<br />

lier <strong>et</strong> Sieycs , il semblât pencher<br />

vers les opinion lées , il n'ignorait<br />

pas quel mépris<br />

la cour pour ceiui qu'elle appelait<br />

ironiquement le Comte plébéien;<br />

mais frappé de L'esprit de ver;<br />

de l'inexpérience d'un grand nombre<br />

de ses collègnes , <strong>et</strong> redoutant<br />

les suites de la lutte qui allait s'en-<br />

gager par la résista née dos deux ordres<br />

privilégies, il fit des démarches<br />

pour amener les ministres à se con-<br />

certer avec lui , <strong>et</strong> se n «e en-<br />

trevue avec Necker, par l'entremise<br />

de Malou<strong>et</strong>. La e fut courte<br />

<strong>et</strong> sèche, dit ce dernier; Mirabeau<br />

voulait qu'on lui parlât , <strong>et</strong> on s'é-<br />

tait seulement résigne à l'entendre :<br />

il s'attendait à la communication<br />

d'un plan, <strong>et</strong> il n'y en avait point<br />

d'arrêté. Il sortit mécontent ; <strong>et</strong><br />

on lui entendit dire : Je ny reviendrai<br />

plus, mais ils auront de<br />

mes nouvelles. Il ne tint que trop<br />

bien parole. Jusque-là il avait évité<br />

de se livrer, à la tribune, aux<br />

gueuses harangues dont il avait<br />

rempli la Provence ; ses premiers<br />

travaux n'avaient été qu'une traduction<br />

des ré e la cham-<br />

bre des communes d'Angl<strong>et</strong>erre, <strong>et</strong><br />

la motion d'investir les députés du<br />

titre de représentants du peuple , la-<br />

quelle laissait intacte la composition<br />

des états-généraux, <strong>et</strong> nepréjndk iait<br />

,<br />

MIR<br />

point aux droits des deux autres or-<br />

dres ; mais lorsqu'il se vit repoussé<br />

parles hauteurs ministérielles , aris-<br />

tocrate par goût, selon la juste ex-<br />

pression de Necker, il devint tribun<br />

par choix. Le 23 juin fit. un des jours<br />

les plus remarquables de sa Carrière<br />

poliii a dire quedans celte<br />

journée fut réellement décidé le sort<br />

de la monarchie. Le roi sortait de<br />

celle mémorable séance , où il venait<br />

de faire les concessions les plus im-<br />

portantes : mais il avait ordonné à<br />

l'assemblée de se séparer ; <strong>et</strong> déjà<br />

c<strong>et</strong>te assemblée ne'voulâlt plus qu'on<br />

lui do ordres. Le tiers-état<br />

ait ; il resta réuni , gardant<br />

sur ses banqu<strong>et</strong>tes un profond<br />

silence. Le marquis de Brezé , maî-<br />

tre des cérémonies , vint rappeler à<br />

l'assemblée les ordres du monarque;<br />

Mirabeau lit, an nom de ses<br />

collègues, c<strong>et</strong>te réponse si fameuse:<br />

« Les communes de France ont ré-<br />

» soin de délibérer. lSous avons en-<br />

» fcefldu les intentions qu'on à sug-<br />

» gérées auRoir<strong>et</strong>vousquincsauriez<br />

» être son organe auprès de l'as-<br />

)> semblée nationale; vous qui n'a-<br />

» vez ici ni place , ni voix, ni droit<br />

» de parler; vous n'êtes pas<br />

» pour nous rappeler son discours :<br />

» allez dire a votre maître que nous<br />

» sommes ici parla puissance du peuS<br />

» pic. <strong>et</strong> qu'on ne nous en arra<<br />

» que par la puissance des haïon-<br />

paroles p<br />

f<strong>et</strong> inexprimable. Les députés ,<br />

jusque-là silencieux, <strong>et</strong> absorbés<br />

dans leurs fè'ftexiems où la crainte<br />

entrait pour beaucoup , parurent animés<br />

comme par une explosion élec-<br />

trique; <strong>et</strong> l'on enlendit c<strong>et</strong>te exclamation<br />

unanime : Tel est le in<br />

Vassemblée: elle r<strong>et</strong>entit bientôt par-<br />

tout ; <strong>et</strong> c'était à qui appuierait la<br />

violente sortie de Mirabeau. Plus

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