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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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MOL<br />

y> n'a rien de l'abattement. » Le<br />

coadjuteur arriva le premier; M. le<br />

Prince vint ensuite , <strong>et</strong> tous deux se<br />

délièrent par des menaces. Quatre<br />

mille e'pc'cs allaient se tirer <strong>et</strong> se<br />

croiser sous les voûtes du palais,<br />

lorsque Mole, suivi de quelques-uns<br />

de ses collègues, se précipita entre<br />

le Prince <strong>et</strong> le coadjuteur, les con-<br />

jurant, au nom de saint Louis, de ne<br />

pas ensanglanter le temple de la jus-<br />

tice. A la vue du magistrat suppliant<br />

les combattants s'arrêtèrent; Condé<br />

fut le premier à donner l'ordre à ses<br />

gens de se r<strong>et</strong>irer. Gondi sortit pour<br />

en taire autant. En rentrant dans la<br />

grand'-chambre, il se trouva la tête<br />

prise entre les deux battants de la<br />

porte. Ce fut M. de Cbam plâtreux ,<br />

fils du premier président , qui le dé-<br />

gagea , <strong>et</strong> 1 ui sauva la vie. 11 faut lire<br />

dans les Mémoires de R<strong>et</strong>z, tous les<br />

détails de c<strong>et</strong>te séance trop mémorable,<br />

<strong>et</strong> surtout les expressions ma-<br />

gnifiques <strong>et</strong> sincères de sa reconnaissance<br />

envers Mole' <strong>et</strong> son fils. Quoi<br />

qu'il en soit, celte journée orageuse<br />

ne produisit aucune délibération. La<br />

séance finit à dix bernes : tous ceux<br />

qui y avaient figuré, se r<strong>et</strong>irèrent ,<br />

étourdis <strong>et</strong> presque honteux des ex-<br />

cès qui avaient failli de la rendre funeste.<br />

La reine crut avoir obtenu<br />

un avantage; <strong>et</strong> passant rapidement<br />

de la frayeur aux moyens de vio-<br />

lence, elle voulait défendre à M. le<br />

Prince <strong>et</strong> au coadjuteur de paraître<br />

aux chambres. Mole s'y opposa. Il<br />

lui représenta avec force les droits<br />

que le Prince tenait de sa naissance ,<br />

eut l'air de déprécier ceux du co-<br />

adjuteur, malgré \c p<strong>et</strong>it iervieeque<br />

son (ils lui avait rendu le matin ( ce<br />

furent ces i<br />

ps),<strong>et</strong><br />

,<br />

lui con-<br />

serva son en parlement.<br />

Gondi le remerci i de l'avoir tiré avec<br />

honneur d'un ti as. « H<br />

MOL $93<br />

» est sage de le penser , lui dit Mole,<br />

» <strong>et</strong> encore plus honnête de le dire.»<br />

Là-dessus , ils s'embrassèrent eu se<br />

jurant une éternelle amitié. « Je la<br />

» tiendrai, s'écrie Gondi , dans ses<br />

» Mémoires ; je la tiendrai à lui <strong>et</strong> à<br />

» toute sa famille avec tendresse <strong>et</strong><br />

» reconnaissance. » Dans tout le<br />

cours de c<strong>et</strong>te affaire , Mo'é s'était<br />

couvert de gloire ,<br />

se surpassant lui-<br />

mêràe en courage, en prudence, en<br />

générosité: un événement impatiemment<br />

désiré de toute la France vint<br />

ajouter un nouvel éclat à sa dignité.<br />

On lui rendit les sceaux , le jour même<br />

où le roi venait faire reconnaître<br />

sa majorité au parlement ( lit de jus-<br />

tice du 7 septembre ). Condé, qui<br />

avait refusé d'y paraître, quoiqu'on<br />

y proclamât son innocence , apprenant<br />

que Mole rentrait au conseil<br />

déclara qu'il ne r<strong>et</strong>ournerait plus à<br />

la cour : il partit pour la Guienne,<br />

contre son gré, dit le coadjuteur ,<br />

<strong>et</strong> entraîné par les conseils de ses<br />

amis; <strong>et</strong> de ce moment datèrent ces<br />

pages déplorables que la Musc de<br />

l'histoire aurait voulu r<strong>et</strong>rancher<br />

d'une si belle vie. Le 10, la cour<br />

se transporta à Bourges. Mole resta<br />

à Paris, tenant les sceaux <strong>et</strong> pré-<br />

sidant le parlement. Les chefs des<br />

partis le respectaient; mais le peu-<br />

ple était toujours furieux contre lui<br />

(i). Bientôt un ordre delà cour l'ap-<br />

pelle à Bourges ; il est obligéde par-<br />

tir. Son ame était navrée de tristesse,<br />

(1) Un Jour qu'il travaillait avec le maréchal de<br />

Schoinherg, ou vint l'avertît' qu'une troupe de forcelit<br />

entrer daiu son hôtel , meuaçail d'enfon-<br />

cer 1m portes, <strong>et</strong> demandait ta tele. Le maréchal lui<br />

offrait ses suisses pour dissiper l'ait i oupeiueul<br />

» monsieur le maréchal, lui ''.il Mol en sour'aut<br />

» laissex-moi terminer seul celte affaire j i<br />

» (oujoui<br />

» a.<br />

la porte d'un<br />

1 .1 .lrv.it être ouverte '< loul le "•<br />

effel , ,l . v inntioi , lui<br />

«m air sévère ce qu'ils v< uleut , ! » menai e >!

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