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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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342 MON<br />

surtout à ceux de l'Angl<strong>et</strong>erre. Mais<br />

il ne se contente pas d'examiner la<br />

forme des ouvrages classiques ; il en<br />

aprofondit encore le suj<strong>et</strong>. Ses jugements<br />

ne sont pas exprimés d'une<br />

manière aussi concise <strong>et</strong> aussi nerveuse<br />

que le dit Herdcr. Monboddo<br />

est au contraire un peu verbeux, <strong>et</strong><br />

son style manque d'éclat; mais il y a<br />

dans ces analyses des vues très-judicieuses<br />

<strong>et</strong> une grande érudition. A<br />

l'occasion du style didactique , il est<br />

amené à s'occuper de la philosophie<br />

des anciens; <strong>et</strong> là , il va jusqu'à pré-<br />

tendre que les <strong>moderne</strong>s n'ont point<br />

traité de la véritable philosophie ; que<br />

le système de Newton , par les attri-<br />

butions qu'il accorde à la matière<br />

détruit l'idée de la Divinité ; qu'aucun<br />

<strong>moderne</strong> ne définit le mouvement,<br />

ni ne distingue Dieu d'avec<br />

la nature, ni la nature d'avec l'homme.<br />

Monboddo assure que ce n'est<br />

qu'après avoir étudié Aristote <strong>et</strong><br />

Platon , qu'il a été en état de faire<br />

ces distinctions. Il accorde un si<br />

grand avantage à ces deux philosophes<br />

, qu'il les recommande , même<br />

pour l'explication des mystères<br />

de la religion chrétienne, qui, selon<br />

lui, s'y trouvent développés tous,<br />

sans en excepter l'incarnation. Monboddo<br />

est en général très-pieux; il<br />

fait observer que ce qui distingue<br />

éminemment les historiens classiques,<br />

<strong>et</strong> ce qui manque un peu aux<br />

<strong>moderne</strong>s, c'est la piété, ou la foi<br />

en un régulateur suprême de toutes<br />

choses. Dans un ouvrage plus volumineux<br />

encore , auquel il consacra<br />

le reste de sa vie , <strong>et</strong> dont la pu-<br />

blication n'a été terminée qu'après<br />

sa mort, dans VAncient m<strong>et</strong>apky-<br />

sics y or the science ofthe universals,<br />

Edimbourg, 1-779- 1799, G vol.<br />

in- 4°., il renchérit encore , s'il est<br />

possible, sur les opinions systé-<br />

,<br />

MON<br />

matiques <strong>et</strong> paradoxales qu'il avait<br />

exposées avec tant de savoir , dans<br />

son premier ouvrage. Il se propose<br />

particulièrement , dans le second<br />

de développer la philosophie d'A-<br />

ristote , <strong>et</strong> de réfuter Newton <strong>et</strong><br />

Locke. Il y expose habilement les<br />

systèmes des philosophes anciens,<br />

<strong>et</strong> , sous ce rapport , son ouvrage<br />

est utile ; il est fâcheux que c<strong>et</strong><br />

exposé soit entremêlé de ses paradoxes,<br />

qui prouvent, entre autres<br />

choses , une crédulité surprenante<br />

dans un homme aussi instruit : il y<br />

regarde l'orang - outang comme un<br />

être humain abâtardi; il adm<strong>et</strong> l'exis-<br />

tence des syrènes <strong>et</strong> d'autres prétendus<br />

animaux participant des qualités<br />

de l'espèce humaine. Par ses ouvra-<br />

ges, Monboddo s'était attiré des ennemis<br />

, <strong>et</strong> avait donné beau jeu à la<br />

raillerie. Johnson fut du nombre de<br />

ses antagonistes. Monboddo ayant<br />

soutenu que tous les obj<strong>et</strong>s imaginables<br />

se trouvaient réellement dans<br />

la nature, quelque bizarres que l'i-<br />

magination les créât , le savant cri-<br />

tique dit , dans une société , qu'il<br />

était persuadé de ce principe, depuis<br />

qu'il avait vu la nature produire<br />

un Monboddo. Le comédien<br />

Foote, connu par ses bons mots,<br />

comparait souvent les deux antagonistes<br />

, <strong>et</strong> appelait Monboddo , probablement<br />

à cause de sa taille , une<br />

édition elzévirienne de Johnson. Celui-ci,<br />

néanmoins , clans son voyage<br />

en Éeosse , reçut l'hospitalité chez le<br />

lord écossais, <strong>et</strong> le quitta, à ce qu'il<br />

assure dans la relation de ce voyage<br />

avec des sentiments d'estime. On prétend<br />

que Boswell avait engagé Johnson<br />

à c<strong>et</strong>te visite, pour m<strong>et</strong>tre aux<br />

prises les deux antagonistes. La con-<br />

versation de Monboddo se ressentait,<br />

suivant l'assertion d'un de ses amis,<br />

de l'étude profonde qu'il avait ail©<br />

,

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