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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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MU •<br />

toulu aussi plus de simplicité <strong>et</strong><br />

d'uniformité dans le droit. 11 ob-<br />

serve qu'il y a plus de livres sur les<br />

livres de jurisprudence que sur tout<br />

autre suj<strong>et</strong>. Nous ne faisons , dit-il,<br />

que nous entre - gloser. îl avouait<br />

qu'il n'entendait rien aux plaids <strong>et</strong><br />

aux affaires du palais. Il n'y eut jamais<br />

, dit Pasquier , homme moins<br />

chicaneur <strong>et</strong> moins praticien que lui.<br />

Ce fut pendant qu'il était revêtu de<br />

sa charge , dit l'historiographe de<br />

Bordeaux dom de Vienne (i), qu'il<br />

fit plusieurs voyages à la cour, <strong>et</strong> s'at-<br />

tira tellement l'estime de Henri II ,<br />

qu'il en reçut le cordon de Saint-Mi-<br />

chel , distinction qu'il témoigne avoir<br />

désirée, jeune encore, mais dont il<br />

semble, en se plaignant du discrédit<br />

de c<strong>et</strong> ordre , n'avoir été gratifié que<br />

plus tard. Et , en eff<strong>et</strong> , Pasquier<br />

son contemporain <strong>et</strong> son ami , dit<br />

que Montaigne fut fait chevalier de<br />

l'ordre de Saint-Michel sous Charles<br />

IX. Quoi qu'il en soit , les liaisons du<br />

conseiller de Bordeaux avec Pibrac<br />

<strong>et</strong> Paul de Foix ,<br />

ses compatriotes ,<br />

conseillers ainsi que lui, <strong>et</strong> sur-tout<br />

ses relations avec le chancelier de<br />

I/flospital , annoncent la haute confiance<br />

dont il était honoré comme<br />

magistrat; de même que sa noble<br />

intimité avec Etienne la Boétic , son<br />

Confrère, décèle, chez, l'un comme<br />

chez l'autre, une aine nourrie»!,<br />

timents puisés à la même source,<br />

<strong>et</strong> que n'avaient pu dessécher le<br />

cupations arides du palais. Leur<br />

amitié, devenue célèbre, fut celle<br />

d'hommes faits : ils s'estimaient ,<br />

avant de se connaître personnelle-<br />

ment. La Boétie . dans sa jeunesse ,<br />

i fait<br />

un traire' de la Servitude<br />

volontaire. M< leconnais-<br />

_<br />

,<br />

MON 4?o<br />

sait des sentiments analogues aux<br />

siens, <strong>et</strong> qui annonçaient une ame<br />

moulée au patron des siècles anciens.<br />

Sur les rapports qu'ils appre-<br />

naient l'un de l'autre, ils se cherchaient<br />

, sans s'être vus. Enfin , dans<br />

une grande société à Bordeaux , ils<br />

se rencontrèrent, <strong>et</strong> se trouvèrent<br />

aussitôt si connus , si amis , qu'aucun<br />

autre dès-lors ne leur fut plus<br />

proche , <strong>et</strong> que tout bientôt devint<br />

commun entre eux. Rien de plus naif<br />

à ce suj<strong>et</strong> que ce mot de Montaigne,<br />

si digne du bon La Fontaine: « Si l'on<br />

» me presse de dire pourquoi je l'ai-<br />

» mais , je sens que cela ne peut<br />

» s'exprimer qu'en répondant : . . .<br />

» Parce que c'était lui ; parce que<br />

» c'était moi. » L'amitié de Mon-<br />

taigne pour la Boétie , ne le cédait<br />

qu'à sa tendresse pour son père,<br />

dont il rappelle souvent, avec un vif"<br />

intérêt, l'affection, dans le cours de<br />

son livre; mais il a consacré en particulier<br />

un chapitre de ses Essais k<br />

l'amitié. Là , son style sentencieux<br />

s'élève, <strong>et</strong> devient aussi sentimental<br />

qu'énergique; <strong>et</strong> telle est l'effusion<br />

de sa sensibilité, qu'on peut dire que<br />

c'est l'ame elle-même de Montaigne<br />

qui s'épanche <strong>et</strong> déborde dans ce<br />

chapitre. Une amitié si intime n'était<br />

point une effervescence passagère.<br />

r-'euf ans après la mort de la Boétie,<br />

dont il a décrit les derniers moments<br />

d'une manière touchante, il témoi-<br />

gne, dans ses Essais, que les plaisirs<br />

qui s'offraientà lui , depuis ce temps<br />

au lieu de le consoler, lui redoublaient<br />

le regr<strong>et</strong> de sa perte. Nous<br />

riions, dit-il , à moitié de tout : il<br />

me semble que je lui dérobe sa par!.<br />

Après dix-nuit ans même, durant<br />

.son \oyage d'Italie, m i<br />

58o<br />

, lorS-<br />

qu'il écrivait au cardinal d*Ossa1 ,<br />

ae trouva mal, en pensant à son ami.<br />

Montaigne ne cru;, ail pas les femmes<br />

il<br />

,<br />

.

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