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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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3qo MON<br />

amis : il leur offrait les primeurs de<br />

sou talent poétique; <strong>et</strong> l'approbation<br />

d'un perde pajsibîe suâ^sait à son<br />

ambition. 11 allait jusqu'à gourman-<br />

•is, s'il leur arrivait de le<br />

tra air parla publicité' de leurs éloges.<br />

Un succès .sur lequel il avait peu<br />

compte, lit réfléchir sur lui l'éclat<br />

qu'il redoutait si fort. L'académie<br />

française proposa, en 1671, pour<br />

suj<strong>et</strong> du prix de poésie qu'elle décer-<br />

nait pour la première fois, Y abolition<br />

:cl. La Monnoie se mit sur les<br />

ïanjgsj <strong>et</strong> Sa pièce qu'il envoya, fut<br />

couronnée. Avant que l'auteur fût<br />

u , Charles Perrault la vantait<br />

avec chaleur. Mais, lui dit quelqu'un,<br />

si elle était de Despréaux ?<br />

— Fut elle du Diable, répondit l'équitable<br />

académicien , elle mérite<br />

le prix ,<br />

<strong>et</strong> l'aura. Le texte des com-<br />

positions que l'académie demandait<br />

pour ses concours, roulait.éternellement<br />

sur les louanges de Louis XIV:<br />

ce fonds uniforme offrait pourtant<br />

encore des inspirations au talent. Si<br />

l'on excepte La gloire acquise parie<br />

roi, en se condamnant dans sa propre<br />

cause , les autres suj<strong>et</strong>s traités<br />

par la Monnoie, La gloire des armes<br />

tt des l<strong>et</strong>tres sous Louis XIV, L'éducation<br />

du Dauphin , Les grandes<br />

choses faites par le Boi en faveur<br />

de la religion, pouvaient soutenir<br />

sa musc :<br />

il triompha cinq fois, <strong>et</strong> le<br />

bruit courut que ses juges l'avaient<br />

fait prier de s'abstenir désormais du<br />

concours, dont sa supériorité écar-<br />

tait trop de rivaux. En célébrant le<br />

zèle de Louis pour la cause de la re-<br />

ligion , la Monnoie eut pour concurrents<br />

Fontenelle <strong>et</strong> c<strong>et</strong> abbé Dujarry,<br />

qui depuis , dans une autre joute académique<br />

, l'emporta sur Voltaire<br />

adolescent. C'est à Santeul que la<br />

Monnoie fut redevable de son der-<br />

nier succès. Le Yictoriu avait chanté<br />

envers latins<br />

MON<br />

le succès des me<br />

prises par le roi pour extirper l'iu<br />

résie ; mais sa pièce ne pouvant disputer<br />

le prix, il envoya au concours<br />

la traduction eu vers français qu'en<br />

avait faite la Monnoie , <strong>et</strong> sans en<br />

prévenir celui-ci. La Monnoie ayant<br />

obtenu la médaille , Santeul la réclama<br />

comme premier auteur : uu<br />

acfe par-devant notaire termina le<br />

différend • le religieux fut nanti de la<br />

médaillé, moyennant quoi il déclara<br />

que la Monnoie en avait toute 1 a<br />

gloire. Le désintéressement du poète<br />

dijonnais lui aurait fait oublier le<br />

soin de sa fortune , sans la sollici-<br />

tude de sa famille. Pour la satisfaire<br />

<strong>et</strong> pour ne point demeurer sans état,<br />

il ach<strong>et</strong>a, en 1672 , une charge de<br />

conseiller-correcteur en la chambre<br />

des comptes , qu'il garda pendant<br />

huit ans. Quelque temps après il se<br />

laissa marier , <strong>et</strong> n'eut point à s'en<br />

repentir. Ses amis le pressaient de-<br />

puis long-temps de se fixer à Paris ;<br />

il leur répondait qu'il n'y serait con-<br />

sidéré que comme un bel-esprit , rôle<br />

dont il se souciait fort peu. « Toute<br />

» p<strong>et</strong>ite qu'est ma fortune , ajoutait-<br />

» il, j'en suis coûtent; je n'ai aucune<br />

» ambition : je n'ai jamais rien dc-<br />

» mandé, <strong>et</strong> neveux rien demander<br />

» encore aux puissances. » 11 répé-<br />

tait la même chose en vers :<br />

A te nil unquàm p<strong>et</strong>it , Lodotce ,pciamve ;<br />

A ma ml itmjuàm sic , Lodotce, p<strong>et</strong>its.<br />

W<br />

Ce qui le faisait insister sur ces paroles,<br />

c'était la mauvaise humeur que<br />

lui causaient certaines mesures fis-<br />

cales : il s'en prenait aux instruments,<br />

des exactions dont il avait «à se<br />

plaindre. Publicanus, disait-il , équi-<br />

vaut à publiais canis. Du sein de<br />

son indépendance philosophique, il<br />

laissait couler des vers , dédaignés<br />

aujourd'hui, mais qui servirent alora

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