28.06.2013 Views

biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

5*6 MON MON<br />

près des circonstances qui ne durent<br />

pas être rendues publiques , on<br />

peut dire que ce mariage ne fut ignoré<br />

ni à la cour ni à la ville; <strong>et</strong> l'on<br />

pensa généralement que M me . de<br />

Montesson , devenue l'épouse du<br />

premier prince du sang, sans avoir<br />

le litre <strong>et</strong> le rang de princesse , se<br />

trouvait dans une position intermé-<br />

diaire fort difficile, puisqu'elle avait<br />

presque également à redouter l'envie<br />

<strong>et</strong> le ridicule. Elle parvint à désarmer<br />

l'une, <strong>et</strong> évita l'autre par une<br />

conduite habile <strong>et</strong> soutenue. Douée<br />

de beaucoup de justesse d'esprit, de<br />

patience <strong>et</strong> de raison, elle établit<br />

adroitement des nuances dans son<br />

langage <strong>et</strong> dans ses manières , sui-<br />

vant ses différents rapports de so-<br />

ciété. Elle était respectueuse envers<br />

les princes , en conservant ce qu'il<br />

fallait de dignité pour que sa qualité<br />

ne fût jamais oubliée. Elle gai dut<br />

aussi une juste mesure avec les per-<br />

sonnes considérables qui lui ren-<br />

daient des soins assidus, <strong>et</strong> qui, sans<br />

qu'elle parut l'exiger, avaient pour<br />

elle les mêmes formes de déférence<br />

qu'elles auraient employées avec les<br />

princesses du sang; elle se montrait<br />

enfin affable avec les inférieurs ,<br />

gracieuse <strong>et</strong> obligeante pour tous.<br />

Ce fut ainsi qu'elle réunit à nue<br />

considération méritée , la bienveil-<br />

lance presque <strong>universelle</strong>. Son état<br />

dans le monde rappelait ce'.ui de<br />

M ,lie . de Mainteuon k la cour ; mais<br />

il faut convenir que Louis XIV , devenu<br />

vieux , était plus difficile à<br />

amuser que le duc d'Orléans : ce<br />

prince avait un besoin continuel de<br />

varier ses plaisirs ; <strong>et</strong> Mme . de<br />

Mon-<br />

tesson était ingénieuse dans le clioix<br />

des amusements de société qu'elle<br />

lui ménageait chaque jour. Leur mariage<br />

fut indiqué long-temps dans<br />

le calendrier romain; mais comme<br />

.<br />

r-ti<br />

iî n'était pas ostensiblment avoué es<br />

France, Louis XVI, par des l<strong>et</strong>tres<br />

patentes du 26 août 1781, enregis-<br />

trées deux jours après au parlement,<br />

autorisa M me . de Montesson à procéder,<br />

tant dans les tribunaux que dans<br />

les actes <strong>et</strong> contrats volontaires, sous<br />

ses seuls noms de famille. Sa mai-<br />

son présentait une magnificence sans<br />

faste , <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te élégance qui réconci-<br />

lie tout le monde avec le luxe. C'était<br />

une véritable école de bon goût <strong>et</strong> de<br />

politesse. Nous avons indiqué que la<br />

fortune personnelle deM me . de Montesson<br />

était considérable. Le duc<br />

d'Orléans la consultait souvent sur<br />

l'emploi de la partie de ses immenses<br />

revenus qu'il desirait consacrer, soit<br />

à l'agrément commun de leur vie in-<br />

térieure , soit à des actes de bienfai-<br />

sance. Elle l'engageait k contribuer,<br />

<strong>et</strong> contribuait-elle même, à l'encou-<br />

ragement, au perfectionnement des<br />

sciences , des arts utiles , <strong>et</strong> des arts<br />

d'agrément. Devenue veuve une seconde<br />

fois, en 178.5, elle fut<br />

payée, après quelques discussions,<br />

du douaire qui avait été stipulé par<br />

son contrat de mariage. Une nouvel<br />

S<br />

contestation s'étant élevée , Loi<br />

XVI signa , au mois de juill<strong>et</strong> 1 79<br />

un acte par lequel il reconnaissait les<br />

droits qu'elle avait à ce douaire ,<br />

comme épouse du duc d'Orléans.<br />

La réserve qu'elle garda pendant<br />

toute la durée de sa vie , où elle<br />

compta de véritables amis sans s'exposer<br />

jamais à exciter la moindre<br />

inimitié; la douceur <strong>et</strong> l'affabilité qui<br />

lui étaient naturelles, peut-être aussi<br />

le souvenir des bienfaits répandus<br />

par elle autrefois dans la classe indigente<br />

du peuple ; tout concourut<br />

à la sauver des plus grands dangers<br />

de la révolution. On n'avait pas pu<br />

oublier entièrement que dans l'hiver<br />

excessivement froid de 1 788 à 1 789,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!