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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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[OL<br />

pièce où la danse ait c'te liée à l'action<br />

«ie manière à en remplir les intervalles<br />

sans en rompre le fil. L' Ecole des<br />

femmes ( 166a ) eut un de ces succès<br />

que la contradiction anime <strong>et</strong> prolon-<br />

ge parles efforts mêmes qu'elle fait<br />

pour en amortir l'éclat <strong>et</strong> en abréger la<br />

durée. La pièce fut déchirée avec rage<br />

<strong>et</strong> applaudie avec fureur : excellente<br />

suivant les uns, détestable selon les<br />

autres, elle n'était ennuyeuse au jugement<br />

de personne. Beaucoup la<br />

trouvaient indécente- <strong>et</strong> l'on crut remarquer<br />

que celte manière de la dé-<br />

crier ne faisait qu'augmenteiTafîluen-<br />

ce. Tout Paris la vit, la voulut revoir;<br />

<strong>et</strong> les plus ardents à en dire du mal<br />

ne furent pas les moins empressés à<br />

y r<strong>et</strong>ourner. Pièce singulière, <strong>et</strong> digne<br />

de sa singulière destinée ! Un double<br />

nom porté par un des personnages,<br />

voilà tout le nœud ; ce nom , révélé<br />

par hasard à un autre personnage<br />

qui l'ignorait, voilà tout le dénouement;<br />

une suite de récits , faits au<br />

même personnage, sur le même su-<br />

j<strong>et</strong>, par le même narrateur, voilà<br />

toute l'intrigue. On parle, on écoute,<br />

<strong>et</strong> il semble qu'on agisse • de simples<br />

confidences deviennent des situations<br />

dramatiques; il n'y a aucun<br />

mouvement sur la scène, <strong>et</strong> tout y<br />

paraît animé. Les envieux, les sots<br />

<strong>et</strong> les prudes, s'étaient lignés contre<br />

ce chef-d'œuvre: Molière voulut les<br />

en punir, <strong>et</strong> il lit la Critique de V É-<br />

coû desfemmes 166 ;<br />

|<br />

monument<br />

nieuxd'une juste ^engeance; ind-<br />

iquante <strong>et</strong> fidèle d'une coin •<br />

OÙ la raison <strong>et</strong> la folie, l'esprit<br />

el la sottise, l'instruction polie <strong>et</strong> le<br />

if nédantescpie, semblent étaler<br />

à l'envi leurs grâces <strong>et</strong> leurs ridi-<br />

cules, pour se faire valoir mutuelle-<br />

ment par l< |<br />

Impromptu<br />

de l une repré-<br />

irsault<br />

MOI, 3o5<br />

qu'on regr<strong>et</strong>te de rencontrer parmi<br />

les ennemis de Molière, avait l'ait<br />

contre lui m:e pièce impudemment<br />

satirique, intitulée le Portrait du<br />

peintre; <strong>et</strong> les comédiens de l'Hôtel<br />

de Bourgogne avaient saisi avec empressement<br />

celte occasion de diffamer<br />

en plein théâtre le chef d'une<br />

troupe rivale <strong>et</strong> heureuse. Les comé-<br />

diens <strong>et</strong> le poêle furent à leur tour<br />

immolés à la risée publique. Le Mariage<br />

forcé (i664) est ti re de Babelais,<br />

dont Molière, ainsi que La Fon-<br />

taine, faisait ses délices <strong>et</strong> son profit.<br />

La scène où Sganarelle demande à<br />

Géronimo son avis sur le mariage<br />

qu'il est décidé d'avance à contrac-<br />

ter; celle oùlemême personnage fait<br />

sortir à coups de bâton Marphurius<br />

de son scepticisme obstiné, <strong>et</strong> le<br />

force au moins à reconnaître la cer-<br />

titude delà douleur; celle enfin où,<br />

Pancrace, furieux qu'on ait osé, à<br />

propos de chapeau, prendre la forme<br />

pour la figure, fait innocemment<br />

la satire des inintelligibles absurdi-<br />

tés du <strong>moderne</strong> péripalétisme : ces<br />

trois scènes d'une p<strong>et</strong>ite comédie<br />

qu'on néglige, <strong>et</strong> qu'à peine on con-<br />

naît, sont des chefs-d'œuvre de vé*<br />

rite comique ou d'ingénieuse bouffonnerie.<br />

Ce fut pour plaire à Louis<br />

XI V,<strong>et</strong> pour embellir une de ses plus<br />

belles fêtes , que Molière composa<br />

la Princesse d' Elide (1664), dont<br />

le suj<strong>et</strong> appartient au théâtre espagnol.<br />

Pressé par le temps, il ne put<br />

en vers que le premier acte<br />

<strong>et</strong> la première scène du second. « 11<br />

semblait, » a dit spirituellement Ma-<br />

rigny, le fameux chansonnier de la<br />

île, « que la comédie n'avait eu<br />

« le temps que de prendre un de ses<br />

» brodequins, <strong>et</strong> qu'elle était venue<br />

» donner des marques de son obéis-<br />

p sauce, un pied ehau.vsé <strong>et</strong> l'autre<br />

» nu. » Le roi ayant applaudi Pou-<br />

'10

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