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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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ioo M1R<br />

cocarde tricolore ( V . Louis XVI ).<br />

L'émigration commença. Rappelé' de<br />

son exil momentané, Necker avait<br />

obtenu , des électeurs de Paris , la<br />

cessation des poursuites dirigées<br />

contre le baron de Bezenval ( V. Bezen<br />

val ) par suite des événements<br />

du i 4 juill<strong>et</strong> j il voulait faire léga-<br />

liser c<strong>et</strong>te amnistie par l'assemblée.<br />

Mirabeau, dont le système, pour<br />

s'emparer du gouvernement , était<br />

d'attaquer continuellement les minis-<br />

tres , souleva les assemblées des ilis-<br />

tricts de Paris contre la décision des<br />

électeurs. Ces districts , prétendant<br />

exercer la souverain<strong>et</strong>é, s'opposèrent<br />

à la mise en liberté du baron<br />

qui fut effectivement r<strong>et</strong>enu prison-<br />

nier <strong>et</strong> livré au tribunal du Châtelel.<br />

Depuis ce moment, Necker vit évanouir,<br />

pour toujours, c<strong>et</strong>te popula-<br />

rité qui l'avait rendu maître de la<br />

France. Mirabeau attaqua toutes ses<br />

opérations, discrédita tous ses proj<strong>et</strong>s<br />

, tantôt par des raisonnements<br />

sérieux , tantôt par d'amers sarcasmes<br />

; <strong>et</strong> il les rendit ridicules, lors<br />

même qu'il paraissait les défendre.<br />

( F. Necker. ) Ce fut Mirabeau qui<br />

contribua le plus à la formation de<br />

ces districts ou sections de Paris , si<br />

remarqués dans la révolution, <strong>et</strong><br />

dont ils furent de si puissants auxi-<br />

liaires. Ce fut également à lui que la<br />

garde nationale dut plus particulièrement<br />

sa création : il la demanda dès<br />

le 8 juill<strong>et</strong>, <strong>et</strong> ne cessa de la provoquer<br />

excité , par l'abbé Sieyes qui<br />

,<br />

n'osant pas manifester publiquement<br />

des dispositions aussi guerrières ,<br />

lui suggéra c<strong>et</strong>te mesure (i), comme<br />

(i) Ou fait houueur à Mirabeau de l'idée de c<strong>et</strong><br />

armement général, ordonné pour s'opposer à des<br />

l>i'igands dont la prochaine arrivée fut annoncée dans<br />

toutes les communes à-la-fois : il prit , sa:is doute ,<br />

part à c<strong>et</strong>te manœuvre , <strong>et</strong> ne contribua pas peu à la<br />

faire réussir; mais l'invention ne lui eu appartient<br />

pas ; V. Adrien DUPOUT, XII, 2^7 ). B— l).<br />

,<br />

MIR<br />

le plus puissant levier de la révo-<br />

lution. Lprsquc La Fay<strong>et</strong>te , a<br />

l'exemple des Américains , eut proposé<br />

d'attacher comme préface, à<br />

la constitution , une déclaration des<br />

droits de l'homme, Mirabeau se tint<br />

en garde contre l'enthousiasme phi-<br />

losophique des jeunes seigneurs enrôlés<br />

dans le parti populaire, de<br />

même que, le 4 août 1789,<br />

il n'a-<br />

vait pris aucune part à. l'intempérance<br />

de philantropie qui signala<br />

c<strong>et</strong>te nuit mémorable. Il représenta<br />

les dangers de ces abstractions lan-<br />

cées au milieu d'une population<br />

sans expérience ; il voulait quelles<br />

ne fussent rédigées qu'à la suite de<br />

la charte constitutionnelle , dont<br />

elles seraient le corollaire. La question<br />

de l'établissement de deux cham-<br />

bres , mise en avant dès l'ouverture<br />

des états -généraux, dans une<br />

brochure de l'évêque deLangres , M.<br />

de la Luzerne, trouva dans Mirabeau<br />

un adversaire prononcé. 11 était cependant<br />

loin de vouloir concentrer<br />

l'autorité dans une seule assemblée;<br />

car il se déclara partisan de la sanction<br />

royale , <strong>et</strong> demanda , dans un<br />

discours plein de force <strong>et</strong> déraison,<br />

que le monarque pût opposer aux<br />

décr<strong>et</strong>s de l'assemblée, non pas seulement<br />

un vélo suspensif, comme<br />

Necker en ouvrait l'avis, mais un<br />

vélo absolu <strong>et</strong> indéfini :<br />

« Oui, je le<br />

» déclare, disait -il à Barnave, je<br />

» ne connais rien de plus terrible<br />

» que l'aristocratie souveraine de<br />

» six cents personnes qui demain<br />

» pourraient se rendre inamovibles,<br />

» après-demain héréditaires , <strong>et</strong> fini-<br />

» raient, comme les aristocrates de<br />

» tous les pays du monde ,<br />

par tout<br />

» envahir (1). » On parlait, depuis<br />

(ï) Barnave, avec lequel j'ai vécu un moisà la Conciergerie<br />

<strong>et</strong> tjui était aloxs revenu de ses erreurs, m'a-<br />

Toua que le v<strong>et</strong>o absolu était le plan qu'il avait 1«<br />

plus de regr<strong>et</strong> d'avoir combattu. B— 17.

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