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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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5o2 MON<br />

» antiquité m'enchante, dit-il , <strong>et</strong> je<br />

y> suis toujours prêt à dire avec Pli-<br />

» ne : C'est à Athènes que vous al-<br />

v lez; respectez les dieux. » Ce fut<br />

en quelque sorte la reconnaissance<br />

qu'il avait pour les anciens, qui le<br />

porta, dès l'âge de <strong>vingt</strong> ans, à entreprendre<br />

son premier ouvrage : il l'a-<br />

vait compose en forme de l<strong>et</strong>tres , <strong>et</strong><br />

il cherchait à prouver que l'idolâtrie<br />

de la plupart des payens ne semblait<br />

pas mériter une damnation éternelle,<br />

Montesquieu ne fit point paraître c<strong>et</strong><br />

écrit. Déjà le jugement dominait en<br />

lui le talent, <strong>et</strong> lui apprenait que ce<br />

qu'il produisait alors n'était pas digne<br />

de se placer à cote de ce qu'il<br />

pourrait produire un jour. Il fut reçu<br />

conseiller au parlement de Bordeaux,<br />

le 24 février 1714* Un oncle pater-<br />

nel , président a mortier dans ce parlement,<br />

ayant perdu un fils unique,<br />

<strong>et</strong> voulant conserver dans son corps<br />

l'esprit de dignité qu'il avait tâché<br />

d'y répandre, laissa ses biens <strong>et</strong> sa<br />

charge à Montesquieu, qui fut nom me<br />

président à Mortier, le i3 juill<strong>et</strong><br />

17 16. Quelques années après, en<br />

11722 , il fut chargé de présenter des<br />

remontrances que le parlement de<br />

Bordeaux crut devoir faire relativement<br />

à un impôt sur les vins : il exposa<br />

avec force !a misère du peuple,<br />

<strong>et</strong> obtint la justice qu'il demandait;<br />

anais c<strong>et</strong>te concession fut de courte<br />

durée ,<br />

<strong>et</strong> l'impôt supprimé reparut<br />

sous une autre forme. Il n'était pas<br />

moins zélé pour la gloire de ses<br />

compatriotes que pour leurs intérêts.<br />

Une société d'hommes unis par leur<br />

goût pour la musique <strong>et</strong> les ouvra-<br />

ges de pur agrément, fonda une académie<br />

à Bordeaux, en 1716. Mon-<br />

tesquieu, qu'elle ad mit dans son sein,<br />

entreprit de faire de c<strong>et</strong>te coterie<br />

de beaux-esprits une société savante.<br />

|i6 çluc de La Force y protecteur<br />

MON<br />

de c<strong>et</strong>te académie, le seconda dans<br />

ses vues. On jugea , dit d'Àlem-<br />

bert , qu'une expérience bien faite<br />

serait préférable à un discours faible<br />

ou ta un mauvais poème, <strong>et</strong> Bordeaux<br />

eut une académie des sciences. Montesquieu<br />

paya son tribut, comme<br />

membre de c<strong>et</strong>te nouvelle compa-<br />

gnie, en y<br />

lisant quelques écrits sur<br />

l'histoire naturelle. Il avait un goût<br />

particulier pour ce genre d'étude;<br />

mais sa constitution physique lui<br />

refusait les moyens d'observation<br />

qui en sont la base. Non-seulement sa<br />

vue était courte , mais il l'avait fai-<br />

ble; <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te infirmité augmenta tellement<br />

en lui avec les années que<br />

vers la fin de sa vie , il devint presque<br />

aveugle. Remarquons aussi qu'à<br />

l'époque où Montesquieu s'appliqua<br />

à l'histoire naturelle , les princi-<br />

pes fondamentaux de c<strong>et</strong>te science<br />

n'étaient pas encore posés. Il y fit<br />

peu de progrès, <strong>et</strong> peut-être eût-il<br />

mieux valu qu'il n'eût pas tenté de<br />

la connaître ; car il en a fait une fois<br />

dans son immortel ouvrage une ap-<br />

plication fausse <strong>et</strong> presque puérile.<br />

Cependant son génie lui faisait pres-<br />

sentir les rapports de c<strong>et</strong>te science<br />

avec la richesse des nations , les ré-<br />

volutions des empires, les besoins <strong>et</strong><br />

les jouissances de l'homme en socié-<br />

té. 11 aurait voulu remplir une lacune<br />

dans les connaissances humaines ,<br />

dont il appréciait toute l'étendue.<br />

C'est ce que prouve le proj<strong>et</strong> d'une<br />

Histoire physique de la terre an-<br />

cienne <strong>et</strong> <strong>moderne</strong> , qu'il fit imprimer<br />

en 17 19, <strong>et</strong> qu'il répandit par<br />

la voie des journaux, en invitant tous<br />

les savants de l'Europe à lui communiquer<br />

leurs mémoires <strong>et</strong> leurs<br />

observations sur ce suj<strong>et</strong>: mais bientôt<br />

il sentit que si l'esprit de l'hom-<br />

me ne connaît ni obstacles ni limites<br />

sa vie est bornée à un p<strong>et</strong>it nombre<br />

,

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