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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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4 96 MON<br />

sion des deux maîtresses. L'ambi-<br />

tion de M me . de Montespan fut satisfaite<br />

: elle avait tant de moyens<br />

d'influer sur L'esprit du prince ,<br />

que<br />

les ministres <strong>et</strong> les courtisans se sou-<br />

mirent à elle à l'envi. Louis XIV luimême<br />

, abuse par la vivacité <strong>et</strong> l'apparente<br />

étourderie de la marquise , la<br />

montrait aux ministres comme un<br />

enfant; <strong>et</strong> c<strong>et</strong> enfant sut tous les secr<strong>et</strong>s<br />

de l'état. On demanda même,<br />

<strong>et</strong> l'on suivit plus d'une' fois ses con-<br />

seils. Ce qui flatta beaucoup encore<br />

M me . de Montespan, dans son nouvel<br />

état, ce fut la facilité qu'elle eut de<br />

satisfaire son goût ardent pour la<br />

magnificence. Tels furent les liens<br />

étroits qui l'attachèrent au vice , <strong>et</strong><br />

qui lui préparèrent tant de peines<br />

pour le temps où la nécessité la<br />

força de les rompre. Pendant plusieurs<br />

années, le cœur de Louis XIV<br />

appartint tout entier à la marquise ;<br />

les amours passagères du roi ne l'empêchaient<br />

point de revenir bientôt à<br />

sa séduisante maîtresse. Mais avec le<br />

temps s'amortit la vivacité de c<strong>et</strong>te<br />

passion. L'âge du roi , <strong>et</strong> le calme<br />

d'une longue possession , permirent<br />

aux réflexions de se présenter à son<br />

esprit; M me . de Montespan sentit<br />

aussi des remords. Dès l'année 1675,<br />

commencèrent ces proj<strong>et</strong>s de réforme<br />

cent fois abandonnés <strong>et</strong> repris<br />

cent fois ( 1 ) , qui firent si souvent un<br />

Supplice d'une liaison qui dura en-<br />

core plusieurs années. Le repentir 7<br />

les scrupules , dans l'ame de Louis<br />

XIV, succédaient rapidement à l'amour;<br />

<strong>et</strong> pour ne pas lui déplaire ,<br />

(1) C<strong>et</strong>te conduite de Mme . de Montespan n'était<br />

qu'une alternative d'amour <strong>et</strong> de dévotion. ï\lle ue<br />

lui fut point inspirée , comme on dit par , Mmc . de<br />

M tintenon : la marquise jalouse de conserver le cœur<br />

du roi , suivait les variations de ce prince ; <strong>et</strong> Mme .<br />

de Maintenou n'influa sur M'ne . de Montespan que<br />

,<br />

par ses conseils pour le décider il<br />

werce criminel.<br />

renoncer n un eoiu-<br />

MON<br />

M me . de Montespan se vit obligée de<br />

cacher la naissance de ses deux der-<br />

niers enfants , avec autant de soin<br />

qu'elle en avait pris pour dérober à<br />

la cour l'existence des premiers (1 ).<br />

Sun humeur impérieuse, trop accoutumée<br />

à braver l'opinion , souffrit<br />

de c<strong>et</strong>te gêne ; elle la montra par de<br />

vifs démêlés avec son amant , qu'elle<br />

ne faisait ainsi que refroidir <strong>et</strong> éloi-<br />

gner. Une autre personne entr<strong>et</strong>enait<br />

le roi dans le dessein de mener une<br />

vie plus régulière. Mmc . Scarron<br />

devenue Mme . de Mainlenon , d'abord<br />

gouvernante des enfants de Mme . de<br />

Montespan, puis son amie, <strong>et</strong> enfin<br />

son heureuse rivale dans la confiance<br />

de Louis XIV, se sentant forte d'une<br />

réputation sans tache, empruntait la<br />

voix de la religion <strong>et</strong> de la morale<br />

pour ramener Louis de ses erreurs.<br />

Les exhortations de M me . de Maintenon<br />

, sévères , <strong>et</strong> cependant tou-<br />

jours mesurées , appuyées de celles<br />

d'autres personnes qui s'entendaient<br />

avec l'adroite favorite, frappaient le<br />

monarque par leur justesse; mais<br />

habitué depuis long - temps à céder<br />

à l'attrait du plaisir , il s'y laissait<br />

entraîner avec Mme . de Montespan<br />

pour revenir ensuite déplorer sa<br />

fragilité auprès de Mme . de Main-<br />

tenon. Telle fut la cause de la jalousie<br />

réciproque de la maîtresse <strong>et</strong> de<br />

la favorite. Le roi lui-même était<br />

obligé d'intervenir dans leurs querelles,<br />

<strong>et</strong> de les racommoder pour<br />

les voir de nouveau se brouiller le<br />

lendemain. Un incident suspendit ces<br />

altercations; <strong>et</strong> le prince, que se<br />

(i) L'aînée, depuis duchesse de- Chartres, ava ; t<br />

été le gage du raccommodement des deux amants<br />

après la première séparation de itijS, ù l'occasion<br />

d'un jubilé. C'est ce qui a fait dire à M nie . de Caylus<br />

, qu'il lui semblait que c<strong>et</strong>te princesse avait dont<br />

son caractère , sajigure , <strong>et</strong> toute sa personne , dei<br />

traces de ce combat de l'amour <strong>et</strong> dit jubilé. 11 faut<br />

voir encore dans Mme. d e Caylus comment Se lit le<br />

raccommodement.<br />

,<br />

,

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