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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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fcQ<br />

MON<br />

illustre, qu'elle avait autrefois connu<br />

en Angl<strong>et</strong>erre : il ne lui pardonna jamais,<br />

<strong>et</strong> il ne pouvait prononcer son<br />

nom de sang-froid ( i ). Mistriss Montagne<br />

ayant fait un voyage en France,<br />

envoyason Essai sur Shakspeare<br />

a Voltaire, avec c<strong>et</strong>te épigraphe:<br />

Immolât.<br />

Pallas te, hoc vulnere , Pallas<br />

Se trouvant à Paris , quelques an-<br />

nées après ( 1776 ) , elle apprit, en<br />

société, que le philosophe de Ferney<br />

avait dit que ce n'était pas une merveille<br />

de trouver quelcpies perles dans<br />

l'énorme fumier de Shakspeare: elle<br />

répliqua vivement, en faisant allu-<br />

sion aux emprunts de Voltaire, que<br />

c'était pourtant à ce fumier qu'il de-<br />

vait une partie de son meilleur grain.<br />

Mistriss Montagne vivait dans l'in-<br />

timité de tout ce qu'il y avait de<br />

grand <strong>et</strong> d'illustre dans les l<strong>et</strong>tres en<br />

Angl<strong>et</strong>erre. Pope, Johnson, Goldsmith<br />

, Pulteney , depuis lord Bath ,<br />

Lyttelton, Burke, <strong>et</strong>c., formaient sa<br />

société (2), Le docteur Bcattie <strong>et</strong><br />

mistriss Carter furent, pendant toute<br />

leur vie, ses amis <strong>et</strong> ses correspon-<br />

dants. Mistriss Montagne joignait à<br />

(t) Voltaire, dans s» L<strong>et</strong>tre à l' tir a demie française,<br />

lue le «5 auguste 177!), juge sévèrement Iç tragique<br />

anglais. Il avait fait la même chose clans son Appel à<br />

tontes les nu/ions de l'Europe, i;fn ,111-80. Mistriss<br />

Montague prù la plume pour ia défense de son compatriote<br />

; <strong>et</strong> son ouvrai;:' a ; él( traduit en français sous<br />

te titre : Apologie rU Shakspeare , en réponse à la<br />

critique de M, de Voltaire , 1777 , in- 80. Voilaire la<br />

«élu ta dais une nouvelle L<strong>et</strong>tre à l'académie française<br />

, imprimée à la tête d'Irène. A. lï—"t.<br />

{%) Mistriss Montagne avait formé une société littéraire<br />

qui, pendant plusieurs années, attira l'attention<br />

générale , sou> le nom lie Ciuh dei son nés qui s'y rendent, ajduta-t-on, qu'un gcnlil-<br />

l> homme en bas bleus ne serait même pas trouve*<br />

}j mis ridiculement. »<br />

MON<br />

un profond jugement <strong>et</strong> à une ima-<br />

gination vive <strong>et</strong> brillante, un goût<br />

aussi pur que sévère. Le recueil des<br />

L<strong>et</strong>tres que nous avons d'elle, <strong>et</strong> tout<br />

ce que les contemporains racontent<br />

du charme de sa conversation, à-la-<br />

fois instructive <strong>et</strong> piquante , prou-<br />

vent qu'elle méritait l'estime que les<br />

gens les plus érudits accordaient<br />

à ses talents. Elle avait cependant<br />

le défaut de vouloir se conformer<br />

trop strictement aux mœurs <strong>et</strong> aux<br />

usages du grand monde qu'elle fré-<br />

quentait. Le désir excessif qu'elle<br />

avait de plaire <strong>et</strong> d'obtenir la répu-<br />

tation de femme à la mode , lui fai-<br />

sait souvent adopter un ton léger <strong>et</strong><br />

frivole, qui trompait les observateurs<br />

superficiels. Depuis sa mort<br />

quatre volumes de sa correspondance<br />

*b1àt été publiés par son neveu<br />

( Mathieu Montagne ): il paraît qu'il<br />

se propose d'en faire paraître en-<br />

core, qui compléteront sans doute<br />

l'idée favorable qu'on s'est formée<br />

de mistriss Montague. D— z—s.<br />

MONTAIGNE (Michel, seigneur<br />

de ) , philosophe-moraliste fameux<br />

par son livre des Essais, naquit au<br />

château de Montaigne, enPérigord,<br />

le 28 février 1 533, d'une famille an-<br />

ciennement nommée Efghem, ori-<br />

ginaire d'Angl<strong>et</strong>erre. Son père, bra-<br />

ve <strong>et</strong> loyal écuyer , qui avait servi<br />

dans les guerres au-delà des monts ,<br />

<strong>et</strong> qui avait rapporté d'Espagne <strong>et</strong><br />

d'Italie un esprit orné, mais d'ailleurs<br />

homme grave <strong>et</strong> simple , l'envoya<br />

nourrir, dès le berceau, dans un ché-<br />

tif village de sa dépendance, pour le<br />

dresser à une manière de vivre commune,<br />

<strong>et</strong> le rallier à c<strong>et</strong>te classe du<br />

peuple qui a besoin de l'aide des autres<br />

classes. Il l'avait, par les mêmes<br />

motifs, donné à tenir sur les fonts à<br />

des personnes de la pins humble<br />

condition afin de l'y attacher, <strong>et</strong> dot<br />

,

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