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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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MIL<br />

gères. Milton fut j<strong>et</strong>é , plus que jamais<br />

, dans les passions des indépendants<br />

; <strong>et</strong> , en partageant leur fanatisme,<br />

il s'égara jusqu'à justifier<br />

crimes. Un livre attribue à<br />

Charles I* r . , <strong>et</strong> publie sous le titre<br />

de Portrait du roi ( i), avait redou-<br />

blé l'indignation pubiiq::e contre le<br />

parlement <strong>et</strong> le tribunal régicide.<br />

Milton y répondit par une diatribe<br />

injurieuse. INous l'avons dit ailleurs:<br />

« Ces attaques contre un roi qui n'é-<br />

» tait plus , ces poursuites au-delà du<br />

» jugement iltes au-delà de<br />

» l'échafaud ,<br />

avaient quelque chose<br />

t> d'abject <strong>et</strong> de féroce, que l'éblouis-<br />

» sèment du faux zèle radiai! à l'ame<br />

» enthousiaste de Milton. » On a<br />

souvent parle du scandale à-la-fois<br />

odieux <strong>et</strong> bizarre de son débat contre<br />

Saumaise , qui avait publie, pour défendre<br />

la mémoire de Charles , un<br />

livre peu digne d'une cai.se si belle<br />

<strong>et</strong> d'une si grande infortune. La réponse<br />

de Milton est hérissée d'une<br />

sauvage érudition. C'est le génie pédantesque<br />

du seizième siècle , enflammé<br />

d'un implacable fanatisme<br />

de liberté , <strong>et</strong> mêlant les noms de<br />

Brulus , de Samuel <strong>et</strong> de Judith pour<br />

justifier le crime de Cromwell <strong>et</strong> de<br />

Bradshaw. Milton était presque aveu-<br />

gle lorsqu'il commença c<strong>et</strong> ouvrage j<br />

<strong>et</strong> il se glorifiait de perdre la vue<br />

en achevant celle œuvre odieuse<br />

qu'il croyait patriotique. Aigri par<br />

les haines qu'il avait méritées, il<br />

fil paraître , en i654 -,<br />

une<br />

nou-<br />

velle Défense du peuple anglais.<br />

C'était le titre qu il donnait à i apologie<br />

de quelques hommes , tyrans de<br />

l'Angl<strong>et</strong>erre, <strong>et</strong> désavoués par elle;<br />

enfin, il mil au joui- sa propre dé-<br />

fense {Defensio autoris , <strong>et</strong> l'on<br />

doit avouer que , s'il s'était emporté,<br />

(i) Eikvn êasibkt.<br />

MIL (53<br />

dans ses attaques , à des violences<br />

odieuses, il se défend avec calme <strong>et</strong><br />

dignité. En réponse à ses adver<br />

qui lui avaient appliqué le vers de<br />

Virgile:<br />

Monstrum fwrrendum , informe , ingens , cui lumen<br />

adeinptum f<br />

il donne une espèce de description<br />

de sa vie, <strong>et</strong> même de sa personne.<br />

On voit , par ce récit, que les bas-<br />

sesses de l'intérêt ne se mêlèrent jamais<br />

aux passions politiques de Mil-<br />

t . .i. Fanatique de bonne-foi, il avait<br />

sacrifié sa médiocre fortune en dons<br />

patriotiques, pour la cause du par-<br />

lement. Au républicanisme théolo-<br />

gique de son siècle , il joignait d'au-<br />

tres illusions puisées dans ses études<br />

chéries, <strong>et</strong> dans l'admiration de !a<br />

belle antiquité. La scolastique violen-<br />

te des puritains, la dictature du long<br />

parlement, lui semblaient une imi-<br />

tation de l'éloquence <strong>et</strong> de la liberté<br />

romaine. Son imagination rêvait l'af-<br />

franchissement de la Grèce paT les<br />

armes de la république d'Angl<strong>et</strong>erre.<br />

Il se livre surtout à c<strong>et</strong>te espérance<br />

dans une l<strong>et</strong>tre qu'il adresse à Philaras,<br />

savant Athénien, qui voya-<br />

geait alors en Europe , fuyant la<br />

honte de son pays <strong>et</strong> la tyrannie des<br />

Turcs. Milton, qui, toujours préoccupé<br />

de l'antiquité littéraire , se<br />

regardait lui-même, en acceptant les<br />

I dts<br />

du parlement, comme un<br />

Grec nourri dans le Prylanéc pour<br />

prix de ses services, aurait voulu<br />

inspirer aux Anglais la pensée d'aller<br />

secourir la véritable Athènes , <strong>et</strong> de<br />

incr dans ses murs la liberté ,<br />

gloire <strong>et</strong> les arts. Mais Milton devait<br />

avoir peu de crédit sur les conseils<br />

de Cromwell •> <strong>et</strong> c<strong>et</strong> habile usurpa-<br />

teur trouvait, sans doute, plu<br />

cile el plus sur de s'emparer de la<br />

Jamaïque. Après l'expulsion du long<br />

la

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