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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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4^o MON<br />

qu'elle obtint, en fit paraître une au-<br />

tre en 4 volumes , 1 767 ; mais ,<br />

comme il n'existe point de manuscrit<br />

des l<strong>et</strong>tres du quatrième volume<br />

de c<strong>et</strong>te seconde édition , on est fonde<br />

à croire que Gléland en est l'au-<br />

teur. On sait même qu'il n'a jamais<br />

repousse le soupçon de les avoir sup-<br />

posées. Les critiques anglais qui ont<br />

compare' lady Montague à M me . de<br />

Sévigné , ont sans doute voulu dire<br />

uniquement qu'elle est pour sa nation<br />

ce que la mère de M mc . de<br />

Grignan est pour la notre. Rien<br />

n'est d'ailleurs plus différent que<br />

leur tour d'esprit <strong>et</strong> leur style. En<br />

lisant lady Montagne, on est frap-<br />

pé de je ne sais quelle force de réflexion<br />

, qui décèle des études classi-<br />

ques <strong>et</strong> une tête formée à l'école des<br />

anciens. Ses jugements ont une hardiesse,<br />

<strong>et</strong> sont exprimés avec une<br />

3 prêté satirique., qui souvent annonce<br />

une liberté de penser que rien n'ar-<br />

rêtait, de son temps, en Angl<strong>et</strong>erre,<br />

<strong>et</strong> que favorisait le protestantisme.<br />

Dominée par l'orgueil <strong>et</strong> étrangère<br />

à toute sensibilité, on ne la vit jamais<br />

contente d'elle-même <strong>et</strong> de sa posi-<br />

tion, a A seize ans , dit M. Fiévée ,<br />

« elle regr<strong>et</strong>te de n'être pas homme<br />

» à trente elle demande déjà dix an-<br />

» nées de moins; mère de famille,<br />

» elle fait l'éloge du célibat. La toi-<br />

» l<strong>et</strong>te des Françaises lui paraît ri*<br />

» dicule; <strong>et</strong> , tant qu'elle a l'espoir<br />

» de plaire , elle tire ses modes de<br />

» France. A soixante-huit ans, il y<br />

» avait déjà onze années qu'elle n'a-<br />

» vait osé se regarder dans un mi-<br />

î> roir; <strong>et</strong> , lorsqu'on venait lui ren-<br />

» dre visite, elle recevait en domino<br />

» <strong>et</strong> en masque. Ses vœu?: les plus<br />

» ardents étaient qu'aucune de ses<br />

» p<strong>et</strong>ites-filles ne lui ressemblât pour<br />

» l'esprit <strong>et</strong> le caractère; enfin , dans<br />

» ses vieux jours ? en voyant passer<br />

^<br />

MON<br />

» une grosse villageoise, elle regr<strong>et</strong>-<br />

» tait de n'avoir pas été toute sa vie<br />

» ignorante <strong>et</strong> sans ambition. «C'est<br />

encore milady Montague qui disait<br />

de son sexe , que sa seule consola-<br />

tion d'être femme avait toujours été<br />

la certitude de n'en point épouser<br />

une. On ne peut méconnaître non plus<br />

dans sa manière, un peu de c<strong>et</strong> ap-<br />

prêt <strong>et</strong> de ce travail qui laissent voir<br />

qu'elle destinait ses L<strong>et</strong>tres à être un<br />

jour imprimées. Ce ne pouvait être<br />

en eff<strong>et</strong> dans un autre dessein qu'elle<br />

en remit elle-même une copie eu<br />

deux volumes in-4°. 7 à M. Sowden,<br />

ecclésiastique hollandais, constatant<br />

c<strong>et</strong>te remise par une note signée de sa<br />

main, qui était en tête du manuscrit.<br />

C'est vraisemblablement à c<strong>et</strong>te circonstance,<br />

qu'il faut attribuer le manque<br />

de naturel, tranchons le mot, la<br />

pédanterie de quelques passages, ainsi<br />

que la pesanteur <strong>et</strong> la tournure pé-<br />

nible de la plupart de ses fins de l<strong>et</strong>-<br />

tres. Ces défauts n'empêchent pas le<br />

recueil dont il s'agit, d'être un des<br />

plus piquants que l'on ait publiés en<br />

aucune langue, <strong>et</strong> de faire le plus grand<br />

honneur aux connaissances , à la sagacité<br />

de vues <strong>et</strong> à l'art d'écrire que<br />

possédait l'auteur. Quant à ses Fragments<br />

<strong>et</strong> à ses Poésies, ils méritent<br />

assez peu d'attention. Ce n'est pas<br />

qu'ils n'offrent des preuves de talent *<br />

on y remarque des pensées fines <strong>et</strong><br />

agréables , <strong>et</strong> souvent une causticité<br />

pleine de sel: mais avec ce qu'il fal-<br />

lait pour faire quelques bons vers ,<br />

lady Montague était loin de posséder<br />

les qualités nécessaires pour compo-<br />

ser une bonne pièce de quelque éten-<br />

due. Elle néglige fréquemment l'ob-<br />

servation des règles , sans lesquelles<br />

les bagatelles, même en ce genre,<br />

perdent beaucoup de leur prix. Enfin,<br />

l'on peut dire que le dernier volume<br />

ajouté aux L<strong>et</strong>tres , «juoiqua

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