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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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io6 MIR<br />

pes, excita de nouveau les clameurs<br />

des tribunes. Mirabeau annonça par<br />

pour rallier l'assemblée à des<br />

/ fort<br />

conservatrices, <strong>et</strong> l'arracher au joug<br />

; i tant<br />

te influence extérieure qui avait<br />

de fois d'une manière funeste<br />

sur ses déterminations. Il rappela le<br />

mot de Cromwell à Lambert, l'un<br />

de ses compagnons, qui s'enivrait<br />

des applaudissements de la multitude<br />

: Ce peuple , s'il nous vojait<br />

marcher au gib<strong>et</strong> , nous applaudi-<br />

rait bien davantage ; <strong>et</strong> les tribunes<br />

itôt de témois r que l'orateur<br />

avait rencontre leur vœu. Le dernier<br />

triomphe de Mirabeau fut d'enle-<br />

ver le décr<strong>et</strong> relatif à l'exploitation<br />

des mines. Lorsqu'il porta la parole,<br />

à cinq reprises, sur ce suj<strong>et</strong>, dont<br />

l'examen aprofondi l'avait conduit<br />

à une conviction entière, il venait<br />

à peine d'être délivre de douleurs<br />

physiques très - aiguës. Epuise par<br />

c<strong>et</strong> effort , il fut arrêté au milieu<br />

des immenses proj<strong>et</strong>s auxquels ii<br />

voulait dévouer la vie la plus ac-<br />

tive. Aussitôt que la nouvelle d<br />

maladie fut répandue dans la capi-<br />

tale , sa porte fut a siégée par des<br />

groupes considérables d'hommes de<br />

toute opinion, qui se renouvelaient<br />

d'heure en heure , <strong>et</strong> attendaient avec<br />

impatience le bull<strong>et</strong>in de sa situa-<br />

tion. Le soin des affaires publiques<br />

<strong>et</strong> les jouissances de l'amitié rem-<br />

plirent simultanément ses derniers<br />

jours. Le malade se survivait à luimême<br />

par des élans affectueux <strong>et</strong><br />

par les inspirations d'une amc que<br />

la pensée de la mort rendait en-<br />

core plus éloquente. 11 s'enorgueillis-<br />

sait de l'intérêt général qu'il inspi-<br />

rait. Un jeune homme, persuadé que<br />

la transfusion d'un sang plus pur<br />

pouvait le sauver, sciait offert pour<br />

c<strong>et</strong>te courageuse épreuve. Des coups<br />

MIR<br />

lérémonic,<br />

réveillèrent Mirabeau : « Seraient-ce<br />

» déjà les funérailles d'Achille? »<br />

s'écria-t-il avec enthousiasme. Il dit<br />

à son val<strong>et</strong>-de-chambre : » Soutiens<br />

» c<strong>et</strong>te tête; je voudrais pouvoir te<br />

» la léguer. » La politique du cabin<strong>et</strong><br />

anglais ne l'affectait pas moins<br />

que le mesures dont s'occupaient ses<br />

collègues : « CePitt, disait-il, est<br />

» le ministre des préparatifs; il gou-<br />

» verne avec ce dont il menace, plus<br />

» qu'avec ce qu'il fait. Si j'<<br />

» vécu , je crois que je lui aurais<br />

» donné du chagrin. » A la dernière<br />

extrémité, il appela l'ancien évêque<br />

d'Autun, ami qu'il s'était aliéné<br />

puis trois ans, en le comprom<strong>et</strong>tant<br />

dans sa correspondance de Berlin.<br />

Une conférence de six eilla<br />

leur <strong>ancienne</strong> affection ; <strong>et</strong> Mirabeau<br />

le chargea de faire hommage à l'As-<br />

on dernier tribut: c'était<br />

un discours tendant à restreindre les<br />

dispositions testamentaires. C<strong>et</strong> hom-<br />

I<br />

raordinaire s'éteignit enfin en-<br />

us la mati-<br />

née du 2 avril 1 791 . Aucune idée religieuse<br />

ne se mêla à ses derniers moments;<br />

il professait le matérialisme<br />

le plus décidé. L'enthousiasme public<br />

ira son apothéose. Les spectacles<br />

furent fermés ; un cortège dont<br />

les rangs occupaient un espace de<br />

plus d'une lieue, honora ses obsèques:<br />

son oraison funèbre fut prononcée<br />

par Cérutti; <strong>et</strong> son corps fut<br />

déposé au Panthéon, qu'un décr<strong>et</strong><br />

assigna pour demeure aux grands<br />

hommes dont s'enorgueillirait la<br />

France. On sait avec quels outrages<br />

ses restes furent dispersés par la populace<br />

de 1793, tardivement con-<br />

vaincue de ses intelligences avec la<br />

V. Marat). Les plus chauds<br />

lus de la révolution, qui repu- ,<br />

dièrent alors leur <strong>ancienne</strong> idole ? ac-

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