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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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n4 MIR<br />

« croyez qu'elle m'est d'autant plus<br />

» agréable que vous ne me donnerez<br />

» jamais l'occasion de vous en ren-<br />

» dre une pareille. » Mais il lui fit<br />

dans l'assemblée même une réponse<br />

bien plus terrible : Mirabeau avait<br />

parlé du signal des massacres de la<br />

Saint-Barthélemi , donné par le malheureux<br />

Charles IX. « Si l'on abusa<br />

» de la religion , répliqua son frère,<br />

» pour opérer les meurtres de la<br />

» Saint-Barthélemi , des scélérats<br />

» ont abusé du nom de liberté pour<br />

» violer la demeure dés rois. » Mirabeau<br />

l'aîné était accusé d'avoir, de<br />

concert avec le duc d'Orléans ,<br />

pré-<br />

paré les événements des 5 <strong>et</strong> 6 octo-<br />

bre 1 789. Son frère le vicomte dé-<br />

fendit le roi <strong>et</strong> l'<strong>ancienne</strong> royauté<br />

dans toutes les circonstances, mais<br />

jamais par des discours suivis : il<br />

e'tait trop vif <strong>et</strong> vraisemblablement<br />

n'avait pas assez d'instruction pour<br />

figurer à la tribune avec quelque<br />

avantage; aussi ne l'y vit-on que rarement<br />

: il décochait de sa place quel-<br />

ques phrases piquantes , <strong>et</strong> qui ren-<br />

fermaient souvent un grand sens. Il se<br />

déclara pour la liberté des opinions<br />

religieuses , à condition néanmoins<br />

qu'il n'y aurait qu'un culte public.<br />

Il défendit aussi la cause du clergé ;<br />

mais , ainsi que clans toutes les discus-<br />

sions, il n'en embrassa pas l'étendue,<br />

<strong>et</strong> ne fit que glisser sur la surface.<br />

Il se fît donc peu remarquer comme<br />

orateur ; on ne peut pas même lui en<br />

donner le titre : c'est par l'énergie rie<br />

son opposition au système révolu-<br />

tionnaire qu'il s'est distingué. Le 4<br />

février 1 790, le roi , espérant rame-<br />

ner la paix en France ,<br />

vint à l'as-<br />

semblée prom<strong>et</strong>tre fidélité à la cons-<br />

titution, qui n'était encore qu'ébau-<br />

chée ; on n'en avait décrété que quel-<br />

ques articles. Tous les députés ayant<br />

été appelés à prêter le même serment,<br />

MIR<br />

le vicomte de Mirabeau sortit de sa<br />

place, traversa la salle, <strong>et</strong>, arrivé<br />

dans les corridors, il appuya sur le pa-<br />

vé la pointe de son épée , <strong>et</strong> la brisa<br />

en disant : « Puisque le roi de France<br />

» ne veut plus l'être , un gentiîhom-<br />

» me n'a plus besoin d'épée pour le<br />

» défendre (1). » Son régiment qui<br />

était en garnison à Perpignan , s'y<br />

étant insurgé, il partit de Paris, en<br />

juin 1 790; <strong>et</strong> après avoir inutilement<br />

essayé de faire rentrer les soldats<br />

dans le devoir , il s'empara des cra-<br />

vates qui faisaient partie de ses drapeaux,<br />

<strong>et</strong> reprit le chemin de la ca-<br />

pitale. C<strong>et</strong>te singulière démarche ex-<br />

cita la plus grande rumeur, surtout<br />

dans les départements du raidi. Le<br />

vicomte fut même momentanément<br />

arrêté en route , <strong>et</strong> dénoncé à l'assemblée,<br />

où son frère le défendit. La<br />

dénonciation n'eut pas de suite. Mirabeau<br />

le jeune émigra immédiatement<br />

après ; <strong>et</strong> , à peine arrivé aux<br />

frontières , il envoya sa démission à<br />

l'assemblée , avec une protestation<br />

contre tout ce qu'elle avait fait <strong>et</strong><br />

tout ce qu'elle pourrait faire. L'as-<br />

semblée le décréta d'accusation : pendant<br />

ce temps-là , il levait une légion<br />

de royalistes , qui se réunit plus<br />

tard au corps de Condé. C<strong>et</strong>te lé-<br />

gion , à qui son chef avait inspiré sa<br />

bravoure, fit avec une très-grande<br />

activité, sur les bords du Rhin, une<br />

guerre d'escarmouches contre les<br />

Français de l'intérieur : on parla beau-<br />

(i) L'Introduction au Moniteur ( qu'il ne faut pa»<br />

confondre avec le Moniteur même, qui dp commença<br />

qu'au mois de novembre 1789, lorsque l'assemblée<br />

<strong>et</strong> le roi vinrent à Paris ,<br />

) dit aussi que le vicomte de<br />

Mirabeau brisa sou épée; niais l'auteur prétend qu?<br />

ce fut dans la chambre delà iv blesse, avant la rénniou<br />

des ordres, <strong>et</strong> qu'il fs i serment de ne pas sortir<br />

de c<strong>et</strong>te chambre, dut-il y rester seul L» rédacteur<br />

du prisent article ne se souvient de rien de pareil : i(<br />

a compulsé les procès-verbaux de la chambre de la<br />

noblesse, <strong>et</strong> n'y a vu aucune trace de ce qu'un ht<br />

dans l'Introduction au Moniteur ; mais il a<br />

moin de ce qui s\ st passé le 4 févrwi<br />

,

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