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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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MON<br />

blés jusqu'au moment où il apprit<br />

que le comte d'Argenson était exilé à<br />

sa terre des Ormes ( 17^7 ). Aussitôt<br />

il mauifesta sa douleur par des té-<br />

moignages très- marques , eu parais-<br />

sant braver M me . de Pompadour, qui<br />

avait provoqué la disgrâce de ce mi-<br />

nistre , <strong>et</strong> il sollicita la permission de<br />

le suivre dans sa r<strong>et</strong>raite. On laissa<br />

seulement Moncrif maître d'y aller<br />

passer six semaines ; <strong>et</strong> il r<strong>et</strong>ourna<br />

tous les ans donner la même preuve<br />

de reconnaissance <strong>et</strong> d'attachement<br />

à l'un des premiers auteurs de sa for-<br />

tune , qui ne voulait plus être sou<br />

pro lecteur , mais son ami. Indépendamment<br />

de ce qu'il m<strong>et</strong>tait d'agrément<br />

dans le commerce du inonde ,<br />

par ses talen ts aimaLIes,on apprécia it<br />

en lui une ame sensible <strong>et</strong> une grande<br />

aménité de mœurs. Mais Marmon-<br />

te! , dans ses Mémoires , <strong>et</strong> Cirimm ,<br />

dans sa Correspondance , semblent<br />

s'être accordés à le peindre comme<br />

minutieux <strong>et</strong> susceptible. Voltaire<br />

lui écrivait assez souvent; <strong>et</strong> tout<br />

en se perm<strong>et</strong>tant, en secr<strong>et</strong>, quelques<br />

plaisanteries sur son compte, il ménageait<br />

le secrétaire des commandements<br />

du comte de Clermont, <strong>et</strong><br />

surtout le lecteur de la reine, dont il<br />

avait besoin dans la capitale , pour<br />

les ouvrages qu'il y envoyait succes-<br />

sivement, <strong>et</strong> en général pour ses in-<br />

térêts littéraires. Du reste, il ne pardonna<br />

pas sans peine à son confrère<br />

de l'académie française d'avoir, par<br />

obéissance pour la princesse qu'il<br />

avait l'honneur d'approcher souvent,<br />

mis en vers quelques cantiques pieux,<br />

que d'Alerabert a cependant loués,<br />

en disant que c'étaient des poésies<br />

spirituelles , dans tous les sens pos-<br />

sibles de ce mot. On a prétendu que<br />

si Moncrif se montrai! dévot a la<br />

cour, il était toujours ,. Paria homme<br />

de plaisir. Il mourut âgé de qiutre-<br />

XXIX.<br />

MON 353<br />

<strong>vingt</strong>-trois ans (1), le 1 3 novembre<br />

1770 , au palais des Tuileries , où il<br />

avait un logement. On trouve, sur les<br />

derniers jours de sa vie, des particula-<br />

rités singulières, dans le huitième<br />

volume des Pièces intéressantes <strong>et</strong><br />

peu connues de La Place , qui d'ail-<br />

leurs atteste que la fin de son ami fut<br />

chrétienne. Tous les emplois que<br />

Moncrif réunissait, lui avaient formé<br />

le fonds d'une fortune assez con-<br />

sidérable ,<br />

qui fut recueillie par ses<br />

héritiers (2). Il avait toujours fait<br />

le plus généreux <strong>et</strong> le plus noble<br />

usage de c<strong>et</strong>te sorte d'opulence ,<br />

dans le cours de sa longue carrière.<br />

Il faut ajouter aux détails de<br />

ses titres ou places , qu'il fut lec-<br />

ladauphine, secrétaire<br />

teur de Mme .<br />

du duc d'Orléans, enfin académicien<br />

de Berlin <strong>et</strong> de Nanci. Ses ouvrages<br />

les plus connus sont : I. Essais<br />

sur la nécessité <strong>et</strong> sur les moyens<br />

déplaire (1738, in 12), production<br />

où il y a de la raison <strong>et</strong> des maximes<br />

sages; qui est, de plus, écrite avec,<br />

agrément, mais avec un peu de dif-<br />

fusion. On pourrait reprocher à l'au-<br />

teur de ces Essais, comme l'observe<br />

d'Alembert, d'avoir cherché a rédui-<br />

re en préceptes un art dont il n'appartient<br />

qu'a la nature de donner<br />

des leçons. II le connaissait parfai-<br />

tement, c<strong>et</strong> art, <strong>et</strong> il savait le m<strong>et</strong>tre<br />

en pratique; mais c'était un tort de<br />

vouloir le révéler aux autres , <strong>et</strong> le<br />

leur enseigner théoriquement. Mon-<br />

(1) Loui» XV. qui aimait à s'entr<strong>et</strong>enir d'Açe ,<br />

dit un jour 'i Moncrd qu'où lui donnai! QO wuf - Oui ,<br />

Sue , r> pondit-il , mait jâ ne Ut prer.ds pax.<br />

(l) Voltaire, dans une l<strong>et</strong>tre de<br />

i -

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