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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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MON<br />

lais , <strong>et</strong> il prit congé d'eux avec une<br />

politesse digne d'une cour européen-<br />

ne. « Vous êtes maintenant, » leur<br />

dit-il, « parmi vos frères <strong>et</strong> chez<br />

» vous; reposez-vous de vos fatigues,<br />

» <strong>et</strong> soyez heureux, jusqu'à ce que<br />

» je revienne vous voir. » Le soir,<br />

il visita de nouveau ses hôtes, avec<br />

la même pompe que le matin, ap-<br />

porta des présents fort riches , <strong>et</strong> eut<br />

avec Cortèz un long entr<strong>et</strong>ien, dans<br />

lequel il lui apprit que , d'après une<br />

tradition <strong>ancienne</strong>, les Mexicains le<br />

regardaient comme le chef de guerriers<br />

descendus des fondateurs de<br />

l'empire du Mexique, <strong>et</strong> annoncés<br />

pour devoir venir reprendre posses-<br />

sion du pays. Pendant huit jours ,<br />

Cortèz se conduisit avec respect en-<br />

vers Montezuma, qui prenait plai-<br />

sir à lui montrer ce que sa capi-<br />

tale offrait de remarquable. Dans la<br />

visite des temples , ce général témoigna<br />

un zè!e indiscr<strong>et</strong> contre la religion<br />

du pays. Montezuma, non<br />

nu »ins fervent dans sa croyance, la<br />

défendit avec feu : cependant , ému<br />

par les discours de Cortèz, il ordonna<br />

de cesser les sacrifices humains.<br />

C<strong>et</strong>te victoire du guerrier castillan<br />

n'est certainement pas la moins belle<br />

de celles qu'il remporta ; mais<br />

elle ne suffisait pas à son ambition.<br />

Au bout de huit jours, le soin de<br />

sa sûr<strong>et</strong>é le porte à l'étrange <strong>et</strong><br />

audacieux dessein d'aller se<br />

de Montezuma , dan> son palais ,<br />

pour l'amener au quartier i!<<br />

pagnols. Confondu par le discours<br />

de Cortèz, qui lui reproche d'avoir<br />

donne a ses officiers l'ordre de tuer<br />

les Espagnols restes à Vera-Cruz , le<br />

monarque veut qu'on arrête sur-le-<br />

i|> les coupables j mais à lu pro-<br />

position de suivi»- Cortex<br />

quartiers, il reste mu<strong>et</strong>. L'indignation<br />

le ranime; il répond avec hau-<br />

MON 53*<br />

teur : la dispute devient vive ; elle<br />

dure trois heures. Enfin Montezuma,<br />

que le geste menaçant d'un Espagnol<br />

avait frappé de terreur, céda aux avis<br />

de Marina , <strong>et</strong> se remit à la bonne-<br />

foi de Cortèz. « Je me lie à vous, »<br />

lui dit-il; a allons, allons ; les dieux<br />

» le veulent. » Il se fit amener sa li-<br />

tière, <strong>et</strong> sortit de son palais, pour n'y<br />

plus rentrer. Calmant , sur sa route<br />

la multitude qui était prête à venger<br />

son outrage, il fut reçu par les Es-<br />

pagnols avec des marques de respect.<br />

Ses principaux officiers, ses domestiques<br />

, eurent un libre accès auprès<br />

de sa personne; <strong>et</strong> il exerça toutes les<br />

fonctions du gouvernement, comme<br />

s'il eût été en parfaite liberté.<br />

On le laissait même aller à la chasse,<br />

qu'il aimait beaucoup ; mais il ne<br />

couchait pas hors des quartiers.<br />

Cortèz , qui l'avait déjà forcé à lui<br />

livrer ceux qui avaient attaqué les<br />

Espagnols à Vera-Cruz, lui fait m<strong>et</strong>tre<br />

les fers aux pieds <strong>et</strong> aux mains,<br />

comme un général qui punit un<br />

simple soldat. Pendant qu'on livre<br />

au supplice du bûcher les Mexicains<br />

qui ont exécuté les ordres de leur<br />

maître , Montezuma , entouré de ses<br />

courtisans, qui s'efforçaient d'alléger<br />

le poids de ses fers , exhalait sa dou-<br />

leur par des plaintes <strong>et</strong> des gémisse-<br />

ments. Quand Cortèz ordonna de lui<br />

ôter ses fers, il passa de l'excès du<br />

poir aux. transports de la re-<br />

connaissance envers ses libérateurs.<br />

Enfin , pressé par le général espa-<br />

gnol , il se déclara, devant les grands<br />

de l'empire , vassal de Charles-Quint,<br />

<strong>et</strong> s'engagea de payer un tribut an-<br />

nuel. Les soupirs <strong>et</strong> les larmes in-<br />

terrompirent souvent son dise ours ;<br />

l'assemblée fut d'abord frappée d'un<br />

bientôt un mur-<br />

mu<strong>et</strong> étonnement :<br />

mure confus, exprimant à-la-fois la<br />

douleur <strong>et</strong> l'iudiguatiou , semblait<br />

,

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