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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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MIL<br />

dès Page de douze ans, son applica-<br />

tion à l'étude, <strong>et</strong> ses veilles prolon-<br />

gées avaient commence d'affaiblir<br />

.sa vue. Il suivit avec éclat les cours<br />

de l'université de Cambridge : l'ima-<br />

gination de l'auteur >iu Paradis perdu<br />

s'annonçait par des poésies latiires<br />

, ou l'on ne peut méconnaître une<br />

élégance <strong>et</strong> une douceur bien rares<br />

parmi les latinistes du Nord. Mais<br />

son humeur altière lui attira quel-<br />

ques inimitiés, qui l'éloignèrent de<br />

Cambridge , après cinq ans de séjour.<br />

Le ministère ecclésiastique avait été<br />

sa première vocation : il y renonça<br />

sans r<strong>et</strong>our, incapable de plier sou<br />

esprit sous le joug de l'église établie,<br />

<strong>et</strong> voulant garder l'indépendance de<br />

sa foi. A l'âge de <strong>vingt</strong>-quatre ans ,<br />

revenu près de son père , qui s'était<br />

r<strong>et</strong>iré à la campagne, Milton passa<br />

plusieurs années dans l'ardeur de<br />

l'étude , <strong>et</strong> embrassa presque toutes<br />

les connaissances humaines, antiqui-<br />

tés , langues <strong>moderne</strong>s, histoire,<br />

philosophie , mathématiques. La<br />

poésie latine , qu'il aima <strong>et</strong> cultiva<br />

toujours, <strong>et</strong> la poésie anglaise, qu'il<br />

devait embellir d'une gloire nouvelle,<br />

servaient seules de diversion à ses<br />

travaux. C'est à c<strong>et</strong>te époque , sans<br />

doute , qu'il faut reporter la composition<br />

de quelques pièces que Milton<br />

publia plus tard, <strong>et</strong> qui sont pour peu<br />

de chose dans sa renommée. Elles<br />

indiquent seulement ses fortes études,<br />

<strong>et</strong> le goût profond de l'antiquité qui<br />

se mêlait à son génie original , <strong>et</strong> qui<br />

semble quelquefois le ralentir sous<br />

le poids de l'érudition <strong>et</strong> des souvenirs.<br />

Ses vers latins ont beaucoup<br />

de correction <strong>et</strong> d'harmonie : ses<br />

vers anglais , qu'il n'osait pas encore<br />

affranchir du joug de la rime, sen-<br />

tent l'elfoit <strong>et</strong> la contrainte. On a<br />

beaucoup vanté, parmi ses premiers<br />

essais , Y Allegro <strong>et</strong> le Penseroso ?<br />

MIL<br />

deux pièces où ne se trouve pas le<br />

contraste que prom<strong>et</strong> l'opposition de<br />

leurs titres. Le génie de Milton sem-<br />

blait dès-lors ami des idées tristes <strong>et</strong><br />

élevées ; <strong>et</strong> le Cornus , espèce de co-<br />

médie-féerie qu'il fit à c<strong>et</strong>te époque ,<br />

à l'imitation des Italiens , présente<br />

plus de bizarrerie que de gaîté. Après<br />

plusieurs années passées dans l'étude<br />

<strong>et</strong> la r<strong>et</strong>raite , Milton, qui venait de<br />

perdre sa mère, partit pour un voya-<br />

ge en Italie. II passa parla France ,<br />

dont il connaissait la littérature, en-<br />

core peu formée à c<strong>et</strong>te époque, <strong>et</strong> se<br />

rendit à Florence, où il eut plusieurs<br />

fois occasion de voir le grand Gali-<br />

lée dans sa prison. Le beau ciel de<br />

l'Italie , le spectacle de c<strong>et</strong>te contrée<br />

poétique, toute pleine des monuments<br />

des arts , <strong>et</strong> toute r<strong>et</strong>entissante<br />

de la gloire du Tasse, charmaient<br />

l'imagination du jeune Anglais. Milton<br />

visita Rome, où la hardiesse de<br />

ses discours sur les questions reli-<br />

gieuses donna quelque suj<strong>et</strong> d'in-<br />

quiétude à ses amis. Il fut cependant<br />

très-favorablement accueilli par le<br />

cardinal Barberini; <strong>et</strong> admis à ses<br />

concerts , où il entendit Léonorâ ,<br />

mu icienne fameuse , dont il a célébré<br />

la voix <strong>et</strong> la beauté , dans quel-<br />

ques vers anglais, <strong>et</strong> dans un sonn<strong>et</strong><br />

italien. Familiarisé dès - long-temps<br />

avec la littérature du midi , Milton<br />

avait composé, dans le pur toscan ,<br />

des vers qu'il lut avec succès aux académies<br />

d'Italie. Mais son ambition<br />

poétique était de polir sa langue ma-<br />

ternelle , <strong>et</strong> d'être un jour , diins<br />

c<strong>et</strong>te langue, l'interprète des pen-<br />

sées de ses concitoyens. Il était des-<br />

lors tourmenté de l'espérance d'é-<br />

lever quelque grand monument à la<br />

gloire de son pays. A Naples , il for-<br />

tifia c<strong>et</strong>te pensée par les entr<strong>et</strong>iens<br />

qu'il eut avec le marquis de Villa ,<br />

( V Manso ) vieillard ingénieux <strong>et</strong> en

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