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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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MIL<br />

<strong>et</strong> de l'ennui pour un suj<strong>et</strong> si grati<br />

<strong>et</strong> un poème si triste. Le frivole<br />

athéisme, qui avait succède aux fu-<br />

reurs des puritains , l'élégante cor-<br />

ruption qui était alors une mode <strong>et</strong><br />

presque un devoir, j<strong>et</strong>aient une sorte<br />

de dérision sur des chants religieux ;<br />

<strong>et</strong> le poète avait contre lui les pré-<br />

ventions du vice comme celles de la<br />

vertu. Samuel Johnson , d'ailleurs<br />

sévère pour Milton, a voulu prouver<br />

qu'on avait exagéré la froideur de<br />

i "accueil que reçut le Paradis perdu :<br />

il allègue le suffrage de Drydcn , qui<br />

s'en déclara l'admirateur ; mais , en<br />

dépit de ce suffrage , le génie de Mil-<br />

ton fut méconnu par le public , <strong>et</strong> son<br />

poème resta sans lecteurs. Mil ion<br />

poursuivit ses travaux , <strong>et</strong> publia ,<br />

quelques années après , un abrégé<br />

de Fhistoire d! Angl<strong>et</strong>erre , remar-<br />

quable par la simplicité; <strong>et</strong> la tragédie<br />

de Samson , mêlée de chœurs,<br />

à l'imitation de l'antiquité. On sent<br />

dans c<strong>et</strong>te pièce que le poète aveugle<br />

<strong>et</strong> malheureux se m<strong>et</strong> involontairement<br />

à la place de son héros, <strong>et</strong><br />

souffre de toutes les douleurs qu'il<br />

exprime. C'est lui-même qu'il repré-<br />

sente captif, pauvre, aveugle, <strong>et</strong> jou<strong>et</strong><br />

de ses ennemis. Milton avait eu la<br />

pensée de m<strong>et</strong>tre en tragédies un<br />

grand nombre de traits de l'histoire<br />

sainte. La tragédie de Samson fait<br />

peu regr<strong>et</strong>ter qu'il n'ait pas suivi ce<br />

dessein : elle manque à -la -fois de<br />

régularité <strong>et</strong> de mouvement dramatique.<br />

C'est une longue déclamation,<br />

ou brillent quelques éclairs de génie,<br />

lie ne reparaît plus dans le<br />

Paradis reconquis, poème en quatre<br />

(liants , que Milton composa<br />

comme une suite à son grand ouvrage,<br />

<strong>et</strong> qui tomba d'abord dans<br />

l'oubli profond où il est resté. Milton<br />

revint alors à ses travaux d'érudition<br />

<strong>et</strong> à sa passion puiir la controverse.<br />

MIL G 7<br />

L'année qui précéda sa mort, il pu-<br />

blia une logique nouvelle d'après la<br />

méthode de Kamus , <strong>et</strong> un traiîé sur<br />

la vraie religioji , l'hérésie, la to-<br />

lérance <strong>et</strong> sur les moyens de préve-<br />

nir les progrès du papisme. Ainsi<br />

c<strong>et</strong>te passion de controverse qui avait<br />

possédé sa jeunesse , le suivit jusqu'à<br />

sa dernière heure ; <strong>et</strong>, ce qu'il y a de<br />

plus sublime dans l'enthousiasme <strong>et</strong><br />

de plus gracieux dans l'amour , sa<br />

peinture du Ciel <strong>et</strong> de PEden, semble<br />

luire comme un rayon passager sur<br />

c<strong>et</strong>te vie toute plongée dans les noirs<br />

débats de la scolastique <strong>et</strong> de la guerre<br />

civile. Milton, dans la dernière année<br />

de sa vie , réunit <strong>et</strong> publia quelques<br />

poèmes de sa jeunesse, <strong>et</strong> quelques<br />

l<strong>et</strong>tres écrites en latin. Il mourut le<br />

10 novembre 1674 > a l'âge de 65<br />

ans. C<strong>et</strong>te année, parut une seconde<br />

édition du Paradis perdu, avec quel-<br />

ques changements laissés par l'au-<br />

teur , <strong>et</strong> une division nouvelle en<br />

douze livres. L'ouvrage fut imprime'<br />

de nouveau en 1678, <strong>et</strong> commença<br />

dès-lors à devenir plus populaire; il<br />

trouva quelques célèbres admirateurs.<br />

En 1688, on en publia une<br />

nouvelle édition sous les auspices de<br />

Sommers ; <strong>et</strong>, quelques années après,<br />

Addison prouva méthodiquement<br />

dans le Spectateur, ce que beaucoup<br />

de gens commençaient à soupçonner,<br />

c'est-à-dire que Milton était<br />

un génie auquel d n'avait manqué que<br />

le climat <strong>et</strong> la langue d'Homère. 11<br />

montra même que les grandes idées<br />

de la religion lui avaient donné une<br />

nouvelle espèce de sublime , qui sou-<br />

vent le place au-dessus de tout paral-<br />

lèle; <strong>et</strong> il osa dire que, si l'on refusait<br />

rage le nom de poème<br />

que, il faudrait l'appeler un pi<br />

divin. L'Angl<strong>et</strong>erre , si orgueilleuse<br />

de tout ce qu'elle produit , se vanta<br />

de son Milton comm Sfaaks-<br />

,

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