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biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

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3io MOL<br />

puis peu d'années , menace de lui<br />

survivre; <strong>et</strong> ta société semble at-<br />

tendre un Molière qui lasse la comédie<br />

du Gentilhomme bourgeois.<br />

Les Fourberies de Scavin ( 1G71 )<br />

ont attiré à Molière, de la pari du<br />

sévère Boileau, le reproche d'avoir<br />

allié Taharin à Térence. On dirait<br />

en eff<strong>et</strong> qu'il a pris quelques scènes<br />

au farceur populaire- mais tout le<br />

reste, il l'a emprunté au pins délicat<br />

des comiques latins, <strong>et</strong> en l'emprun-<br />

tant,!] Ta perfectionne. Lerci lui avait<br />

demandé une pièce dont le spectacle<br />

prêtât au jeu des plus savantes ma-<br />

chines que l'on connut alors, <strong>et</strong> qui<br />

pût inaugurer dignement une salîe<br />

magnifique qu'il venait de faire cons-<br />

truire. Molière choisit le suj<strong>et</strong> de Psj •<br />

ché (iô^i), ce suj<strong>et</strong>, qui, comme a<br />

dit Lamotte, eût pu lui seul faire in-<br />

venter l'opéra. Pour que les désirs<br />

du monarque fussent plus prompt ement<br />

satisfaits, i! crut devoir associer<br />

à son travail le vieux Corneille <strong>et</strong> le<br />

jeune Quinault. Corneille s'assujétit<br />

modestement au plan tracé par un<br />

autre ; <strong>et</strong> Quinault eut l'heureuse<br />

occasion de pratiquer, sous deux<br />

grands maîtres , l'art qu'il devait<br />

illustrer en créant Alceste , Roland<br />

<strong>et</strong> Ârmide. Molière avait peint, dans<br />

Pourceaugnac, les ridicules naturels<br />

que les gens de province apportent<br />

à Paris : il peignit dans la Com-<br />

tesse d'Escarbagnas ( 167 1 ), les<br />

ridicules empruntés qu'ils en rappor-<br />

tent. La libéralité grossière <strong>et</strong> la ga-<br />

lanterie brutale des traitants sont ef-<br />

fleurées, en passant, dans un rôle de<br />

c<strong>et</strong>te pièce : c'est v,n suj<strong>et</strong> de comédie<br />

que Molière semble avoir légué au<br />

talent satirique de Lcsage;M. Har-<br />

pin, plus riche, <strong>et</strong> plus insolent à pro^<br />

portion , deviendra M. Turcar<strong>et</strong>.<br />

La comédie des Femmes savantes<br />

{i0"j'2) fut condamnée avant d'être<br />

MOL<br />

entendue. Sur le titre seul, on jugea<br />

que le fond était trop stérile pour<br />

qu'il pût en sortir antre chose qu'une<br />

pièce languissante <strong>et</strong> froide, où le<br />

défaut d'action entraînerait l'abus du<br />

dialogue, <strong>et</strong> où. quelques portraits<br />

satiriques Rendraient lieu de carac-<br />

tères. La prévention avait fasciné<br />

les yeux à ce point, qu'on vit l'ou-<br />

vrage, non pas tel qu'il était, mais<br />

tel qu'on se l'était figuré d'avance.<br />

Le succès fut différé, <strong>et</strong> même compromis.<br />

Ii fallut que la voix tardive<br />

des hommes de goût s'élevât contre<br />

c<strong>et</strong>te injuste froideur qui accueillait<br />

un chef-d'œuvre, <strong>et</strong> ramenât le public<br />

à la vérité de ses propres im-<br />

pressions. Jamais, sur la scène, la<br />

raison n'avait encore eu plus d'in-<br />

terprètes, <strong>et</strong> mieux vu défendre ses<br />

droits. C'est la raison qui domine<br />

dans c<strong>et</strong>te pièce , <strong>et</strong> qui en fait le<br />

principal charme; c'est elle qui, se<br />

montrant dans tous les états , pre-<br />

nant tous les tons, <strong>et</strong> parlant tous<br />

les langages , inspire <strong>et</strong> passionne<br />

les discours fins <strong>et</strong> délicats du cour-<br />

tisan Cîitandre, les boutades fami-<br />

lières du bourgeois Chrisale , <strong>et</strong> les<br />

saihies incorrectes de la villageoise<br />

Martine. Le Malade imaginaire<br />

( 1673 ) termina la carrière drama-<br />

tique de Molière. C'est une excellente<br />

comédie, qui dégénère en une farce :<br />

les deu?; premiers actes sont un ta-<br />

bleau delà vie humaine; le dernier<br />

est une mascarade invraisemblable.<br />

Il fallait amuser le roi, a qui l'excès<br />

de l'ennui, dans les vains exercices<br />

de sa représentation, rendait peut-<br />

être quelquefois l'excès de la gaîté<br />

nécessaire. Il fallait fournir un canevas<br />

aux pas des danseurs, aux<br />

chants des musiciens, aux notes <strong>et</strong><br />

aux lazzis boulions de Lulli. M.<br />

Argan est reçu médecin par la même<br />

raison que M. Jourdain a ç'té faj$

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