28.06.2013 Views

biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

biographie universelle, ancienne et moderne tome vingt-neuviéme

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

3o-2 MOL<br />

également Cyrano de Bergerac ,<br />

qui<br />

n'en profita pas tout-à-fait aussi bien.<br />

Dans les entr<strong>et</strong>iens du sage qui avait<br />

combattu, <strong>et</strong> souvent avec succès,<br />

Aristote <strong>et</strong> Descartes, les deux gran-<br />

des puissances rivales delà philosophie<br />

antique <strong>et</strong> <strong>moderne</strong>, Poquelin<br />

contracta l'habitude de ne soum<strong>et</strong>tre<br />

sa raison à aucune autre autorité<br />

qu'à celle de la vérité démontrée.<br />

La morale d'Epicure, presque également<br />

calomniée par ses adversaires<br />

<strong>et</strong> par ses sectateurs , mais vengée<br />

des uns <strong>et</strong> des autres par les écrits<br />

<strong>et</strong> surtout parles mœurs du vertueux<br />

prêtre de Digne, celte morale fut celle<br />

que Poquelin adopta dès loi s , <strong>et</strong> qu'il<br />

professa toujours. Quant à la phy-<br />

sique des a<strong>tome</strong>s, pour être plus<br />

<strong>ancienne</strong> que celle des tourbillons<br />

elle ne dut pas lui en paraître moins<br />

chimérique • <strong>et</strong> tout porte à croire<br />

que, sur ce point, il ne demeura pas<br />

fidèle aux enseignements de son maî-<br />

tre. Il lui en resta toutefois une cer-<br />

taine prédilection .pour le poème de<br />

Lucrèce , qu'il entreprit plus tard de<br />

traduire en vers. Un val<strong>et</strong> ayant par<br />

mégarde déchiré quelques feuill<strong>et</strong>s<br />

de c<strong>et</strong>te traduction, il j<strong>et</strong>a, de dépit<br />

tout l'ouvrage au feu. Sa mémoire<br />

en conserva seulement quelques<br />

vers qu'il plaça dans une scène<br />

du Misanthrope. Poquelin le père<br />

avait une charge de vai<strong>et</strong>-de-chambre<br />

tapissier du roi, que son grand<br />

âge ou sa mauvaise santé l'empêchait<br />

de remplir. Le fils , qui en avait<br />

obtenu la survivance , <strong>et</strong> en exerçait<br />

les fondions, fut obligé de suivre<br />

Louis XIII dans le voyage que ce<br />

prince fit à Narbonne, en 164 1. Revenu<br />

à Paris avec la cour, son goût<br />

pour la comédie se réveilla plus vif<br />

que jamais. La passion du cardinal<br />

de Richelieu pour les amusements<br />

dramatiques s'était communiquée à<br />

,<br />

MOL<br />

la nation; <strong>et</strong> de toute part , dans la<br />

capitale, s'ouvraientdcs théâtres par •<br />

ticuiiers, où l'on allait applaudir indistinctement<br />

Rotrou <strong>et</strong> Desmarcfs,<br />

Corneille <strong>et</strong> Scudéry. Poquelin réunit<br />

plusieurs jeunes gens, qui avaient<br />

ou croyaient avoir du talent pour la<br />

déclamation. Cellesociété, qui éclipsa<br />

bientôt toutes les autres , fut ap]<br />

Y Illustre Théâtre. Ce fut alors que<br />

Poquelin, déterminé à suivre la vo-<br />

cation, prit le nom de Molière, afin<br />

sans doute que ses parents n'eussent<br />

pas à lui reprocher de tramer <strong>et</strong> de<br />

prostituer leur nom sur des tréteaux.<br />

Si nous sourions aujourd'hui de c<strong>et</strong>te<br />

délicatesse bourgeoise, c'est par une<br />

espèce d'anachronisme ,<br />

c'est en dé-<br />

plaçant les époques <strong>et</strong> en confon-<br />

dant les idées. Molière, à son début,<br />

n'était qu'un comédien sans renom<br />

<strong>et</strong> peut-être sans talent, légitime suj<strong>et</strong><br />

d'nîquiétude <strong>et</strong> de chagrin pour sa<br />

famille, dont l'honnête obscurité ne<br />

pouvait prévoir quelle glorieuse il-<br />

lustration elle recevrait un jour de<br />

son génie comme poète. Les troubles<br />

de la Fronde vinrent interrompre<br />

les jeux du théâtre. Molière dispa-<br />

raît dans c<strong>et</strong>te ridicule tempête, <strong>et</strong><br />

ne doit plus se remontrer qu'à l'épb-<br />

que où l'autorité royale aura recon-<br />

quis ses droits par des transactions<br />

plus victorieuses que ses armes. Ce<br />

moment arrivé, Molière, à la tête<br />

d'une p<strong>et</strong>ite troupe qu'il avait formée,<br />

se mit à parcourir la province<br />

pacifiée, préludant aux merveilles<br />

de son art par de p<strong>et</strong>ites pièces bouf-<br />

fonnes, composées à lahâte <strong>et</strong> jouéesà<br />

Vimprovisade, comme les farces ita-<br />

liennes, dont elles n'étaient souvent<br />

qu'une imitation. Sa première pièce<br />

régulière fut V Etourdi y représenté à<br />

Lyon en i653. A son arrivée dans<br />

celte ville , il y avait trouvé une autre<br />

troupe de comédiens , que le public

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!